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Glock se souvient du ’jeu politique’ qui l’a évincé de Jordan

"Difficile d’accepter que ce n’était pas le talent qui comptait"

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Après plusieurs courses prometteuses en 2004 avec Jordan, Timo Glock espérait décrocher un volant pour 2005 dans l’équipe. Malheureusement, l’Allemand se souvient qu’il n’en a pas eu l’occasion à cause de tractations hors piste.

"Oui, c’est la première fois que j’ai été impliqué dans ces jeux politiques" se rappelle Glock dans le podcast Beyond the Grid. "Eddie s’est présenté en Chine, où l’on parlait d’un autre pilote qui pourrait prendre la place, puis a dit ’si tu me rapportes plus d’argent, disons que tu peux avoir le siège’ et ainsi de suite."

"Il y avait donc des jeux politiques, puis l’équipe a été vendue à Midland entre 2004 et 2005, et les propriétaires avaient des points de vue différents et voulaient avoir des pilotes différents avec un apport financier."

"Et c’est ce que je n’avais pas. J’ai donc dû emprunter une autre voie en Amérique, en faisant du ChampCar, qui a été une autre grande année pour moi. Mais il a été difficile d’accepter que ce n’était pas le talent qui comptait, mais l’argent."

"Je savais auparavant que cela faisait partie de la Formule 1, mais être en plein milieu du jeu, comme ça, c’est un scénario différent. Ce n’est pas seulement une question de talent, il y a des choses politiques et un contexte financier que vous devez avoir à un moment donné."

Un accès au sport automobile grâce à l’entreprise familiale

Glock avait débuté peu avant en Formule 1 en tant qu’essayeur pour Jordan. Mais l’Allemand, qui a longtemps travaillé pour l’entreprise familiale, explique comment il s’est créé des contacts en sport auto grâce à son travail en parallèle de la Formule 3.

"Mon père a une entreprise d’échafaudages" explique Glock. "En F3, lorsque je rentrais le dimanche soir d’une course de F3, le lundi, je devais me présenter dans l’entreprise et devais travailler. Cela m’a permis de garder les pieds sur terre, ce qui était bien."

"Avec l’entreprise d’échafaudages, nous avons travaillé chez Pirelli en Allemagne. Grâce à cela, nous connaissions le directeur sportif de Pirelli Allemagne, et il nous a proposé un contrat avec mon manager de l’époque."

"Il m’a soutenu tout au long de ma carrière en Formule BMW, en F3 et en F1. Il avait un lien avec la Deutsche Post, qui sponsorisait Jordan, et c’est ainsi qu’est né le lien qui a permis de passer et d’obtenir le soutien jusqu’en F1."

Des essais libres très bénéfiques

Ses débuts se sont faits grâce à la règle permettant aux six plus mauvaises équipes du championnat d’engager un troisième pilote le vendredi en essais libres, et il déplore que ça n’existe plus : "Cela m’a vraiment beaucoup aidé."

"Tout d’abord, j’ai pu apprendre les pistes, apprendre à travailler avec l’équipe, piloter les voitures dans différentes configurations, en mode de qualification avec beaucoup de carburant, peu de carburant, etc."

"C’était donc un très bon outil et une aide précieuse pour les jeunes pilotes qui font preuve de talent. Est-ce encore possible de nos jours ? Je ne sais pas. Maintenant, vous avez des simulateurs, qui sont presque aussi bons que le monde réel, mais ce n’est pas pareil."

"C’est un scénario différent si vous êtes dans une vraie voiture sur une vraie piste lors d’un week-end de course, c’est totalement différent. Pour les jeunes, ce serait bien de faire quelques tours de piste lors d’un week-end de course, à côté des grands."

Une saison "amusante" avec Jordan

Finalement, c’est à Montréal que Glock eut sa chance. Giorgio Pantano fut mis sur la touche par Eddie Jordan à la suite d’un désaccord financier, propulsant Glock sous les feux de la rampe, avec un joli résultat à la clé.

"J’ai reçu l’appel le samedi matin, debout dans la salle de bain, en train de me brosser les dents, et je regarde sur mon téléphone portable. C’est Eddie Jordan qui m’appela et d’une manière typique me dit ’viens sur le circuit, tu dois courir. Tu vas remplacer Giorgio ce week-end.’"

"Je ne peux pas vraiment me souvenir de ce qui s’est passé ce jour-là parce que tout est allé très vite. J’ai juste essayé de faire aussi bien que possible. Ce que je sais, c’est que j’ai terminé 11e et ensuite, quatre voitures ont été disqualifiées et Eddie m’a sorti parce que j’avais marqué deux points !"

"Eddie m’a emmené dîner et il était le plus heureux des hommes car les points représentaient beaucoup d’argent pour l’équipe. Un autre moment fort a été de me tenir à côté de Norbert Haug, directeur de Mercedes à l’époque, et de Michael [Schumacher] et sa femme, Corinna, prenant un verre à Montréal."

"C’était un week-end irréel pour moi. Toute l’année a été très amusante avec Eddie Jordan. Je veux dire, c’est un personnage. C’est vraiment un bon gars. Il vous dit la vérité. Si vous faites vraiment une erreur, il vous botte le cul à fond. Il n’y a aucun problème avec ça : il est franc."

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