Selon l’ancien pilote de Formule 1 et consultant à plein temps pour la télévision britannique Martin Brundle, qui cite des "sources fiables," les reports et le manque d’information qui ont marqué le début du Grand Prix de Monaco étaient dus à des désaccords au sein de la direction de course de la FIA.
Alors que la pluie s’est mise à tomber à quelques minutes du départ de la course, un premier report surprenant était décidé alors qu’il était visiblement possible de rouler avec les pneus intermédiaires, au pire les maxi pluie.
Le Grand Prix débutait finalement sous voiture de sécurité après 15 minutes de délai mais, après seulement deux tours couverts, un premier drapeau rouge était brandi et la course fut de nouveau reportée de 45 minutes supplémentaires.
Si la FIA avait dans un premier temps expliqué que ce report était dû à des raisons de sécurité, jugeant qu’il était dangereux pour les pilotes de rouler sur le mouillé alors que ça n’avait pas été le cas durant le reste du weekend, nous apprenions plus tard qu’il avait en fait été provoqué par une panne de courant elle-même causée par la pluie.
Autre élément surprenant : la voiture de sécurité va normalement en piste pour juger s’il est faisable ou non de relancer la course, mais ce ne fut pas le cas cette fois-ci.
La cause de l’inaction de la Safety Car ?
Alors que plusieurs patrons d’équipe ont été surpris par les décisions étranges, Martin Brundle explique ce qui a entrainé toute cette incertitude chez la direction de course.
"Il n’est pas nécessaire d’organiser une course en fonction des intempéries. Nous avons la voiture de sécurité réelle et virtuelle, les drapeaux rouges, des mécaniciens capables de changer les roues en 2 secondes, et deux types de pneus permettant de faire face à ce défi. C’est ça la Formule 1."
"Quelques sources fiables m’ont dit qu’il y avait eu de vives disputes au sein de la direction de course pendant que nous attendions tous de savoir ce qui allait se passer. Ca explique probablement la période d’inaction et le manque d’information, et pourquoi la voiture de sécurité n’est pas allée explorer les conditions du circuit comme c’est le cas d’habitude."
Une organisation toujours perfectible
La FIA a restructuré la direction de course cette année, et ce sont désormais Niels Wittich et Eduardo Freitas qui opèrent en tant que directeurs de course par alternance.
Mais cette refonte n’est pas suffisante selon Brundle, qui estime que d’autres changements sont nécessaire pour que chacun sache exactement quel est son rôle au sein de la direction de course.
"Pour le bien de la F1, la FIA doit urgemment procéder à certains changements et nommer : un directeur de course entièrement dédié et habilité qui sera accompagné d’une doublure, un inspecteur des circuits, ainsi qu’un département de la communication efficace. Je considère que c’est un problème prioritaire à résoudre."
"Ce n’est qu’à 20h03, quelques heures après la course, que la FIA nous a informés qu’il y avait eu des problèmes de courant à cause des fortes pluies, et que c’est la raison pour laquelle nous avons eu des départs lancés après les drapeaux rouges."
"Si on nous l’avait dit dans notre simple mais efficace groupe WhatsApp, nous aurions pu informer des dizaines de millions de téléspectateurs tout autour du monde et les dizaines de milliers de spectateurs présents dans les tribunes, et tout ça aurait eu beaucoup plus de sens."