Les expérimentations menées sur la VF-19 touchent à leur terme ; Romain Grosjean, qui en a été l’initiateur en demandant à revenir à la spécification de Melbourne, espère que le Grand Prix de Russie, ce week-end, marquera ainsi un pas décisif dans la compréhension de cette rétive monoplace américaine.
« Nous avons amené des évolutions durant l’année, et elles n’ont pas vraiment fonctionné comme attendu » regrette aujourd’hui le pilote français, prolongé pour 2020.
« Donc nous essayons de vraiment comprendre où en est la corrélation entre la soufflerie et la piste. C’est pourquoi nous allons essayer des réglages différents, un package aérodynamique différent sur la voiture, et voir si nous pourrons obtenir une compréhension claire de la monoplace, pour nous préparer pour 2020. »
« Ce fut vraiment bien de comparer les voitures sur piste réelle. Le ressenti était vraiment en ligne avec ce que nous attendions. »
A Sotchi, Romain Grosjean roulera avec un package hybride, entre celui de Melbourne et celui tirant profit des dernières évolutions.
« Il nous faut comprendre pourquoi le nouveau package ne nous donnait pas l’appui que nous voulions à l’arrière de la voiture » explique Romain Grosjean.
« Sotchi est un circuit difficile pour mettre de la température dans les pneus. Si nous tirons profit de cet appui à l’arrière, alors, nous devrions pouvoir générer ces températures. La constance en virage, sur un circuit avec peu d’adhérence, est très importante aussi. Donc si nous y arrivons, si nous obtenons cette constance du châssis et de l’aérodynamique, pour que l’appui génère de l’adhérence dans les pneus, nous aurons ce qu’il faut avoir à Sotchi. »
Ces errements aérodynamiques et techniques sont le reflet des faiblesses structurelles de Haas, l’une des équipes les plus modestes du plateau.
« Généralement en F1, plus vous êtes une grande équipe, plus vous avez de puissance et de ressources. C’est formidable si nous pouvons essayer certaines choses et bien sûr, nous sommes toujours une équipe assez jeune et petite par rapport à d’autres. Quand nous avons un problème, cela prend plus de temps à l’analyser, parce que nous avons moins de personnes. Plus tôt cette année, nous avons vu Mercedes réagir très rapidement à une voiture qui n’était pas bien née lors des premiers essais hivernaux à Barcelone ; et après Barcelone, ils furent très compétitifs à Melbourne. »