Romain Grosjean s’est confié de manière plus longue aux médias français concernant son renouvellement de contrat chez Haas.
Le Français, qui a failli perdre son baquet au profit de Nico Hulkenberg, admet être soulagé.
"C’est une bonne nouvelle. C’est bien de continuer avec l’équipe. Je le dis depuis le début de la saison, on n’a pas fini notre histoire ensemble," dit-il à Singapour.
"C’est vrai que cette année a été un peu plus dure en terme de résultats par rapport aux précédentes. J’avais tout de même confiance en mon travail, en mon retour technique. Les résultats ne parlent pas forcément pour nous, mais on est un peu dépendant de la voiture aussi. Je suis content de continuer avec Haas, mais surtout, j’espère qu’on va revenir à un bien meilleur niveau l’an prochain."
Grosjean a bien noté que Haas F1 a fait confiance à son retour technique et que cela a joué en sa faveur. Alors que Nico Hulkenberg représentait une inconnue.
"Dans la vie, on sait toujours ce qu’on perd, mais jamais ce qu’on gagne. L’herbe semble toujours plus verte chez le voisin. Je pense que mon retour technique cette année a été la clef. Et dès Barcelone pendant les essais, j’ai dit que quelque chose sur la voiture n’allait pas. Et c’est quelque chose qui a été apprécié dans l’écurie."
De quoi rebondir sur sa réputation qui est sur le déclin pourtant du côté du grand public. Pourquoi est-il moins soutenu, même par le public français ?
"Je n’en sais rien. Je ne suis pas parfait, je fais des erreurs, comme tout le monde. Si cela fait dix saisons que je suis en Formule 1, c’est que je ne dois pas être si nul que ça. Ou du moins pas autant que certains veulent le dire. Non, je ne fais pas que des tête-à-queue dans la voie des stands ou sous régime de voiture de sécurité. Je pense que le plus important est d’être bien dans ses chaussures et de savoir ce qu’on fait, d’être bien avec soi-même. J’ai des fans qui sont adorables qui me suivent. J’ai des "haters" détestables qui me suivent aussi. Je fais ça pour moi, pour ma femme, pour mes enfants et ceux qui sont proches de moi."
Dix saisons, ça commence à faire beaucoup !
"Je commence à réaliser, ce n’est pas négligeable. Plus le temps passe, plus je remonte dans le classement des pilotes français ayant disputé le maximum de Grands Prix. Je suis parvenu à résister à pas mal de tempêtes. J’ai connu de supers moments, j’ai eu de supers voitures. Mais j’ai aussi conduit des trapanelles (des voitures peu performantes,ndlr). Dans l’ensemble, je suis content de ce que j’ai fait, mais je n’ai pas envie de m‘arrêter à dix saisons seulement. On va continuer à travailler dans le futur et espérer que l’an prochain, on revienne dans le match."
Grosjean va poursuivre avec Günther Steiner, un patron très exigeant et qui ne mâche pas ses mots. Comme le Français d’ailleurs lorsqu’une course se déroule mal pour lui...
"C’est vrai que dans le sport, les émotions sont décuplées dans les deux sens. Quand tout va bien, vous êtes le roi du monde et il y a des jours où c’est plus compliqué. Un Team Manager qui termine la course en disant qu’il va virer ses pilotes parce qu’ils ont été nuls, au même titre qu’un pilote qui annonce qu’il aimerait être dans une autre écurie parce que la situation est dure voire catastrophique, cela arrive. Quand les émotions s’estompent, le lundi, il n’y a finalement aucun souci. Les relations avec Günther Steiner sont bonnes. On a toujours su se dire les choses comme elles l’étaient et c’est important."