Après l’annonce de son test prochain, en juin, dans la Mercedes F1, Romain Grosjean s’est confié à la BBC, revenant sur l’évènement-originel ayant conduit Toto Wolff à lui proposer cette aventure : le crash de Bahreïn 2020.
Le miracle de Sakhir – Romain Grosjean était ressorti avec des blessures somme toute contenues vu l’ampleur du crash – a changé les perspectives du Français sur sa vie, et sur le bonheur de la poursuivre. Et si d’un immense choc était sorti un grand bien ? Cette hypothèse peut paraître étonnante : elle a été pourtant formulée par l’ancien pilote Haas lui-même.
« Évidemment, c’est une grande chose dans ma vie mais je dois dire que je suis très heureux aujourd’hui. Cette expérience a été difficile, je ne souhaite à personne de passer par là, mais elle a aussi rendu ma vie meilleure. »
« J’ai travaillé très rapidement après le crash, mardi soir je crois que c’était à Bahreïn, avec mon psychologue. Nous avons passé en revue différentes choses parce que vous ne pouvez pas quitter une expérience comme celle-ci sans avoir quelques conséquences. Mais nous avons travaillé sur toutes les phases qui étaient un peu difficiles à ce moment-là. »
Dès février, Romain Grosjean était de retour dans une voiture de course, une IndyCar, où il poursuit aujourd’hui sa carrière.
« Quand je suis remonté dans une voiture de course, les sensations étaient plutôt normales. Je me sentais [à] la maison, même si c’était une voiture différente. »
« Ensuite, la grande question était de savoir comment allait se passer la première course, alors que je commençais la saison en IndyCar. Et en fait, ça s’est très bien passé et depuis, je me sens bien dans une voiture de course. »
La passion du sport auto, même après ce crash, ne l’a-t-elle pas quittée ?
« C’est ma passion, c’est ma vie. Et je pense que cela a aussi fait de moi le père que je suis, parce que je vis ce que j’aime vivre. Nous avons vraiment fait du bon travail avec le psychologue. Les deux premières semaines ont été un peu délicates, mais après, les choses se sont vraiment arrangées et, comme je l’ai dit, je suis heureux. »
Les séquelles du crash de Bahreïn permettront-elles aussi à Romain Grosjean de courir à 100 % de ses moyens ? Comment vont les mains du pilote IndyCar aujourd’hui ?
« Le côté droit est absolument parfait, j’ai juste besoin d’éviter le soleil pendant quelques années. La main gauche est encore assez rouge. Elle n’est pas jolie. Ce n’est pas très confortable. Mais avec une crème toutes les heures environ, un traitement et un peu de travail pendant la journée, cela fonctionne très bien. »
« La chose la plus importante est que je peux jouer avec mes enfants, les câliner, et aussi conduire une voiture de course. »
« Je pense toujours qu’un sportif a besoin d’un objectif pour revenir d’une blessure. Et pour moi, le 31 janvier était en quelque sorte la date à laquelle je voulais être capable d’utiliser mes mains correctement, et mon pouce gauche avec les problèmes de ligament, j’ai dû aller à la chirurgie pour le ligament. »
« Mais je l’ai toujours mis comme une date parce que je savais qu’en février je voulais aller conduire en IndyCar. Donc pour moi, c’était un moyen d’accélérer le processus, de continuer la rééducation et de pousser mon corps à guérir plus vite. »
Quant au test prochain avec Mercedes au Paul Ricard, Romain Grosjean l’attend déjà avec une grande émotion.
« Je ne voulais pas finir sur ce crash. »
« Quand j’étais à l’hôpital, j’ai lu que Toto Wolff avait dit qu’il était heureux de me donner une journée dans la voiture si je pouvais revenir. Quand j’étais dans mon lit d’hôpital à souffrir, je chérissais beaucoup ce qu’il a dit, et je suis très reconnaissant pour cette opportunité. »
« C’est rare que l’on ait la chance de conduire une voiture de Formule 1 championne du monde pour le fun et pour le plaisir - ça va être super cool. »
« Ce sera un jour très, très spécial La première fois, ce serait au Grand Prix de France, le 27 juin, pour quelques tours devant mon public. C’est génial de voir que même avec la Covid, le Grand Prix de France est capable d’avoir quelques fans. Ce sera donc une bonne façon de dire au revoir à mes fans. »
« Ensuite, mardi, nous avons une journée complète d’essais. C’est plutôt pour moi l’occasion de profiter d’une journée complète dans la voiture, de donner autant de feedback que possible aux ingénieurs et de travailler autour. Mais ça va juste être une belle expérience et je suis très chanceux d’avoir ça parce que c’est très rare en Formule 1. »