Romain Grosjean a appris de précieuses leçons lors de son bref passage en tant qu’équipier de Fernando Alonso, notamment pour tenter parfois "quelque chose d’un peu fou avec la voiture".
Le Français et l’Espagnol étaient coéquipiers chez Renault en 2009 lorsque le Français a été appelé pour remplacer Nelson Piquet Jr pendant sept courses. Il n’a jamais réussi à le battre sur un tour rapide en qualifications cette année-là.
"Je me souviens de Suzuka en qualifications. Tout le week-end, j’ai été plus rapide que lui lors des essais libres, puis viennent les qualifications avec le premier train de pneus et je suis plus rapide que lui. Et puis le deuxième train de pneus, il m’a tué. Je me disais ’merde, qu’est-ce qui s’est passé là ?’ "
"Je vais voir les données et je me souviens du virage Spoon, nous freinions un peu pour la première partie, relâchions, puis freinions à nouveau. La première partie dans laquelle il est allée si vite, incroyablement vite, ce n’était plus le même virage. Comment diable a-t-il réussi ça ? Il m’a pris trois dixièmes dans ce virage."
Le Français met cela sur le compte de la confiance et de l’expérience et en a tiré une leçon.
"Je pense qu’avoir la confiance, l’expérience, ça permet d’essayer quelque chose d’un peu fou avec une voiture qui était la plus lente, essayer d’y aller et trouver quelque chose qui n’est pas écrit dans le manuel."
"J’ai appris de cela et j’ai essayé ensuite de réaliser des performances exceptionnelles quand je me sentais plus en confiance sur un tour."
Alonso n’était pas le seul champion du monde avec lequel Grosjean a été associé au cours de sa carrière en Formule 1, le pilote IndyCar faisant aussi équipe avec Kimi Raikkonen chez Lotus.
Alors que leur face-à-face en qualification était beaucoup plus égal, 19 à 17 en faveur de Raikkonen, c’est le Finlandais qui brillait un peu plus les jours de course.
"Sur une distance de course, Kimi trouvait toujours une solution pour aller vite. Quoi qu’il arrive, il irait toujours plus vite que moi en course. Il conduisait et disait que la voiture allait bien. Mais non, la voiture ne va pas bien !"
"Nous avons été coéquipiers pendant deux ans et nous n’avons jamais vraiment beaucoup parlé. Kimi était Kimi. Notre relation s’est améliorée depuis que nous avons des enfants."
"Mais je me souviens qu’à Spa, quand nous étions dans le camion, il est venu me voir et m’a dit ’Félicitations pour la naissance de ton fils’ et j’ai été choqué parce que nous n’avons jamais parlé et tout à coup il a su que je venais d’avoir un bébé. Alors j’ai dit ’Merci, Kimi !’... Je ne savais pas quoi dire."
"Il a beaucoup changé depuis. C’est un gars formidable. J’ai toujours aimé courir sur la piste contre lui parce que vous savez qu’il vous respectera toujours et vous laissera de la place, afin que vous puissiez vous battre en toute confiance contre lui."