La Formule 1 entre littéralement dans une nouvelle ère cette année, et ce n’est pas du côté des moteurs que cela se joue cette fois, comme en 2014, mais bien du côté des monoplaces.
Elles sont totalement nouvelles et destinées à améliorer le spectacle en piste, tout en rapprochant les performances grâce au développement qui ont été faits sous le régime des budgets plafonnés mis en place l’an dernier.
La Formule 1 a dévoilé sa vision de la nouvelle réglementation 2022 à Silverstone avant le Grand Prix de Grande-Bretagne l’année dernière. Le règlement était initialement prévu pour la saison 2021 avant d’être reporté en raison de l’impact de la pandémie... toujours en cours.
2022 représente sans doute le plus grand changement dans les règles techniques que la F1 ait jamais connu.
GLOBAL
— Une des modifications les plus importantes est le poids de la monoplace, qui passe de 752 à 795 kilos (pilote à bord). Cela s’explique notamment par les nouvelles règles, bien entendu, mais aussi toutes les normes de sécurité encore renforcées suite à l’accident de Romain Grosjean à Bahreïn en 2020. Le passage à des roues de 13 à 18 pouces, plus lourdes, a aussi un gros impact sur ce poids total.
AÉRODYNAMIQUE
— Un fond plat à effet de sol avec deux longs tunnels à la place du fond plat actuel garantira qu’une plus grande proportion de l’appui total de la voiture soit généré à partir du plancher, aidant à créer un sillage beaucoup plus propre et une plate-forme aérodynamique moins sensible à ce flux perturbé.
— Aileron avant et dérives simplifiés. Non standardisé mais très normatif, avec une aile à quatre éléments attachée directement au nez, avec une transition vers une dérivé verticale monobloc très simplifiée. Il sera beaucoup moins sensible au flux perturbé généré par une voiture devant.
— Un aileron arrière de forme normative avec une forme enveloppante incrustée entre le profil principal et l’aile inférieure, qui bannit efficacement les dérives de l’aileron arrière et les puissants tourbillons qu’elles dégagent.
— Les barges boards (déflecteurs latéraux) sont interdits.
— Des enjoliveurs de roue affleurants normalisés permettent de bannir l’utilisation de la roue pour créer des flux d’air induisant de l’appui.
— Apparition d’un déflecteur de roue avant pour limiter l’écoulement de l’air au dessus de la monoplace.
— Bien que la carrosserie de la voiture et du capot moteur diffèrent toujours d’une équipe à l’autre, elles seront définies dans des gabarits assez serrés qui cherchent à créer un flux d’air aussi propre et insensible que possible. D’où la crainte de voir beaucoup de F1 qui se ressemblent...
— Des limites sont imposées à la forme des écopes de frein pour éviter la création d’appuis.
La F1 annonce que la voiture suiveuse conserve 86 % de son appui maximal à une longueur de voiture derrière, au lieu de 55 % pour une F1 de l’an dernier.
SUSPENSION/ROUES
— Le passage aux jantes de 18 pouces au lieu des 13 pouces signifie de nouveaux pneus Pirelli à profil bas. L’intention est que ceux-ci soient moins sensibles à la température et permettent aux pilotes de pousser fort tout au long des relais tout en ayant une baisse de performance pour rendre la stratégie intéressante.
— La façon dont la suspension est fixée aux roues a été simplifiée, avec les points de montage étendus mis au point par Mercedes et Toro Rosso à l’époque désormais interdits. Cela signifie que la suspension doit maintenant être fixée directement sur le moyeu de roue.
— La suspension hydraulique est interdite, ce qui signifie que seuls les ressorts et les amortisseurs peuvent contrôler la rigidité.
— Les inerteurs attachés à la suspension sont interdits.
— Un capteur de pression des pneus standard sera utilisé pour surveiller les conditions de fonctionnement des pneus.
CLASSIFICATION DES PIÈCES
Les composants d’une Formule 1 sont désormais divisés en un groupe de cinq désignations différentes dans le cadre d’un effort visant à permettre des économies de coûts en ce qui concerne les pièces non considérées comme des différenciateurs de performances.
— Les pièces répertoriées restent les composants qu’une équipe doit concevoir et posséder la propriété intellectuelle. Cela inclut la monocoque et toutes les surfaces aérodynamiques non prescrites.
— Les composants d’approvisionnement standard sont ceux qui sont conçus et fabriqués par un fournisseur désigné. Cela comprend des pièces telles que la pompe à carburant et les capteurs de pression des pneus, entre autres nombreux exemples.
— Les pièces transférables sont celles qui peuvent être fournies d’une équipe à l’autre, par exemple la boîte de vitesses ou le système hydraulique.
— Les pièces prescrites sont celles que les équipes construisent elles-mêmes mais selon un cahier des charges défini.
— Les composants open source sont libres, afin que les équipes puissent les concevoir selon leurs propres spécifications. Cependant, tous les détails de la conception doivent être mis à la disposition de toutes les autres équipes.
MOTEURS
— Les règles du moteur 1,6 litre turbo V6 restent en grande partie les mêmes, mais la conception des groupes motopropulseurs sera homologuée en début de saison et sera figée jusqu’à la fin de 2025 au moins.
— Au moins 10% du carburant doit être de l’éthanol durable avancé (E10)