Le démarrage du moteur est toujours un moment symbolique, quelques semaines avant les essais hivernaux. Récemment, McLaren a ainsi dévoilé une petite vidéo pour fêter le lancement de sa nouvelle unité de puissance Mercedes.
Cet exercice peut sembler une formalité, et pourtant, il reste important pour vérifier notamment la fiabilité initiale d’une unité de puissance – on se souvient des déboires de McLaren et de Honda en 2017.
Il est donc particulièrement inquiétant de voir que Haas ne pourra démarrer son moteur dans le calendrier prévu. L’unité de puissance Ferrari, confirme-t-on dans l’équipe aujourd’hui, ne sera finalement allumée sur la Haas que pour les essais hivernaux à Bahreïn. Un signe de plus qui augure une triste saison pour l’équipe américaine.
Ce qui explique cette situation, c’est d’abord le règlement 2021, qui impose de reprendre une bonne partie des pièces de la voiture 2020. Haas a alors décidé d’assembler la voiture, non chez Dallara en Italie, mais à l’usine de Banbury au Royaume-Uni.
Mauvais choix : car le coronavirus a tout fait flancher. Le gouvernement exige un isolement de 10 jours pour toute personne entrant dans le pays. Y compris donc pour les ingénieurs de Ferrari.
Günther Steiner a ainsi expliqué la situation au site officiel de la F1.
« Nous avons des problèmes avec les employés de Ferrari qui viennent à Banbury pour démarrer les moteurs parce qu’ils auraient besoin d’être mis en quarantaine. Nous ne pouvons nous permettre de prendre ce laps de temps, alors nous avons décidé d’allumer le moteur à Bahreïn. L’équipe assemblera la voiture au Royaume-Uni, puis le démarrage final du moteur aura lieu à Bahreïn avant les essais. »
« Nous construisons la voiture au Royaume-Uni cette année. »
« Il y a moins de pièces neuves sur la voiture, mais il y a toujours des pièces neuves. Je ne dirais pas que tout est fabriqué en Italie. Ce qui est important, c’est que la voiture a été conçue là-bas. Vous voulez donc que vos techniciens soient présents [lorsque vous construisez la voiture], vos concepteurs, parce que s’il y a des problèmes, au moins ils sont proches des gens. C’est ce que nous faisons normalement. »
« Il y a actuellement plus de pièces au Royaume-Uni qu’en Italie ! Nous aurions donc dû tout emmener en Italie pour la construire. Cela n’avait pas de sens. »
Mais le directeur d’écurie dédramatise la situation.
« Absolument [c’est tard], mais à notre avantage, il y a beaucoup de pièces à reporter d’une année sur l’autre, donc ce n’est pas aussi dramatique que cela aurait pu l’être une autre année. »
« Avec le moteur, il y a beaucoup de reports de pièces. La boîte de vitesses aussi, ainsi que des pièces comme les câbles d’attache. Si ce n’était pas le cas, ce serait un très grand risque de le faire à Bahreïn. Mais avec cette situation, le risque est gérable. »
« Si vous ne pouvez pas, alors vous devez trouver des moyens, mais je pense que tout ira bien. Tant que le son est bon la première fois, ce n’est pas un problème ! »
Pourtant l’unité de puissance sera toute nouvelle, et comportera de nombreuses pièces… Ne reste donc plus qu’à croiser les doigts chez Haas avant Bahreïn.
En tout cas, Günther Steiner continue de faire grande attention au Covid...
« Si vous avez tout le monde dans l’usine et quelqu’un attrape le Covid, alors vous devez mettre tout le monde en quarantaine, et alors vous ne pouvez pas construire la voiture. »
« Donc nous avons une équipe de jour et une équipe de nuit. On se contente de diviser les gens, ce qui n’est pas idéal non plus, et ce n’est pas la façon la plus efficace de faire les choses. Mais pour l’instant, c’est ce que vous devez faire. »
« Et nous avons toujours testé les gens en continu aussi, pour nous assurer que personne ne l’a et n’a de symptômes. Et touchez du bois, nous n’avons eu aucun cas. »