La pause « estivale » de la F1 a déjà été avancée à cette période de mars-avril, pour faire face bien sûr aux conséquences de la pandémie de coronavirus et assurer l’équité entre toutes les usines de F1 ; de plus, cette pause a été rallongée à 35 jours, étant donné que l’épidémie était partie pour s’installer.
Mais puisque le déconfinement semble encore très loin pour la majorité des pays d’Europe, il est certainement temps d’allonger cette période de 35 jours.
Günther Steiner, le directeur de Haas, une équipe frappée de plein fouet aux États-Unis comme en Italie (où est basé Dallara), milite ainsi pour cette extension des fermetures forcées. La structure anglaise a d’ailleurs été placée en chômage partiel comme McLaren, Williams ou Racing Point.
« Absolument, le shutdown devrait être étendu. »
Günther Steiner invoque d’abord des arguments financiers à sa rescousse…
« Vous devez comprendre : si les équipes ne courent pas, elles n’ont pas de revenus. Il est compréhensible que nos sponsors ne soient pas motivés à nous sponsoriser si nous ne faisons pas de course. Ainsi, si aucun argent ne rentre, alors nous ne devrions pas non plus dépenser d’argent. »
« C’est pourquoi je pense que le shutdown devrait être prolongé. Nous ne saurons que lorsque nous organiserons la première course s’il y a de la lumière au bout du tunnel. Nous sommes dépendants des courses, nous ne pouvons pas développer [des voitures] pendant trois mois et ne pas avoir de revenus. Certaines équipes peuvent y arriver, mais toutes les petites équipes sont unies pour dire que c’est impossible [pour elles]. »
A partir de quand faudra-t-il, dès lors, rouvrir pour de bon les usines selon Günther Steiner ?
« Quatre à six semaines avant la première course » répond-il. « Trois semaines devraient suffire, mais après que les usines aient été fermées pendant un certain temps, il vaut mieux avoir au moins un mois pour se préparer. »
Günther Steiner est enfin revenu sur la difficulté propre à gérer cette période particulière, qui place la structure Haas dans l’incertitude s’agissant de sa survie même.
« Nous essayons de trouver une solution par le biais de programmes de soutien gouvernementaux pour nous permettre de traverser cette période. »
« Quand nous n’avons pas de revenus, nous ne pouvons pas approcher nos sponsors pour obtenir plus d’argent. Ils reçoivent moins d’avantages [à nous sponsoriser] et demandent : ’Pourquoi devrions-nous vous payer plus d’argent ?’ Nous ne pouvons pas non plus approcher les propriétaires de nos équipes pour obtenir plus d’argent, ce n’est pas une bonne gestion. Nous sommes donc dans la gestion de crise. »
« La difficulté est de savoir comment se positionner… Nous ne savons pas combien de courses nous aurons, et donc nous ne savons pas quels seront nos revenus. Cela rend difficile l’élaboration d’un budget, car nous ne savons pas où tout cela nous mène. Nous avons différents scénarios et nous essayons de faire de notre mieux. »