Haas F1 n’est toujours pas une équipe à vendre selon son propriétaire, Gene Haas.
Alors que la pression monte dans le paddock et dans certains médias pour que Haas laisse sa place à Andretti (si cette dernière n’obtenait pas son entrée de la part de la FOM), l’Américain reste ferme sur sa position.
Malgré les résultats décevants, avec une dernière place au championnat en 2023, Gene Haas souhaite poursuivre l’aventure. Après avoir investi des centaines de millions d’euros, le retour sur investissement commence à se faire sentir pour justifier un maintien de la présence à long terme.
"Je ne suis pas entré en F1 pour vendre l’équipe," lance Gene Haas au site officiel de la F1, après l’annonce faite hier de se séparer de Günther Steiner.
"Je l’ai fait parce que je voulais courir. Günther avait le même point de vue. Nous ne sommes pas là pour encaisser de l’argent, nous voulons courir et être compétitifs. Si vous regardez n’importe quelle équipe, historiquement, elle a connu beaucoup de bonnes années et beaucoup de mauvaises années."
"Survivre est l’une des caractéristiques de l’amélioration. Tant que vous pouvez survivre, vous avez toujours une année supplémentaire pour prouver votre valeur. C’est un grand changement. Perdre Günther va obliger l’équipe à se concentrer sur d’autres aspects. J’espère que nous en sortirons meilleurs."
Il n’en reste pas moins que Haas est régulièrement critiquée pour son modèle, tourné vers l’économie. Avec le plus petit budget de la grille, l’équipe avance grâce à ses fournisseurs et partenaires, avec peu de choses réalisées en interne. Une solution qui n’est peut-être plus viable dans la F1 compétitive d’aujourd’hui.
"Il existe une perception selon laquelle nous dépensons beaucoup moins d’argent ; nous sommes généralement à moins de 10 millions de dollars de la limite budgétaire," répond Haas.
"Je pense simplement que nous ne faisons pas un très bon travail en dépensant cet argent. De nombreuses équipes ont déjà investi dans leurs infrastructures, leurs bâtiments, leurs équipements et leur personnel. Notre modèle consistait à externaliser une grande partie de cela. Nous dépensons beaucoup d’argent. Nous n’avons pas dépassé le plafond mais nous en sommes très proches. Je ne pense tout simplement pas que nous parvenions à dépenser cet argent de la manière la plus efficace possible."
"C’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons survécu : parce que nous sommes très conscients de la façon dont nous dépensons notre argent. Être efficace dans ce que nous faisons garantira notre survie dans cette série. Nous sommes l’une des équipes qui a survécu le plus longtemps, toutes les autres nouvelles équipes ont eu tendance à dépenser tout leur argent au cours des premières années, puis ont fait faillite."
"Nous avons survécu huit ans et nous ne sommes pas dans une situation où nous allons mettre la clé sous la porte. Et je veux certainement pouvoir survivre pendant les 10 prochaines années."
Gene Haas a toutefois conscience qu’il faut attirer plus de sponsors pour augmenter le budget.
"Nous devons faire mieux en termes de résultats. Il est plus facile de conserver et d’attirer des sponsors si nous sommes une équipe de milieu de peloton et non une équipe bonne dernière. C’est mon point de vue à ce sujet. En même temps, si nous pouvons courir un peu plus vite, nous obtiendrons plus d’argent de la FOM, ce qui nous rendra la vie un peu plus facile."
"Il s’agit vraiment de progresser. Nous avons une grande équipe, nous avons d’excellents moteurs, nous avons de très bons pilotes. Il n’y a aucune raison pour que nous soyons 10e. Je ne comprends pas comment nous pouvons l’être avec tout l’équipement et les personnes dont nous disposons."
Gene Haas révèle qu’il a refusé une solution adoptée par Alpine F1 : céder une partie de l’équipe auprès de plusieurs investisseurs cherchant à faire du rendement.
"Des investisseurs extérieurs sont venus nous voir et nous parler. Ils s’attendent à un taux de rendement de 15 % chaque année. Donnez-moi un exemple d’un taux de rendement à 15 % et j’ai quelques centaines de millions de dollars à vous donner ! Ils ont des attentes élevées, ils ont toutes sortes de règles."
"Ils veulent vous acheter, et cinq ans plus tard, ils veulent réaliser un bénéfice de 100 millions de dollars. Franchement, je n’ai pas besoin de ce genre de surveillance de la part de personnes qui arrivent avec 200 millions de dollars (comme Alpine) – ce n’est pas suffisant pour m’inciter à le faire."