L’ancien ingénieur Sam Michael est revenu sur un pilote qui l’a surpris lorsqu’il était ingénieur en chef de Williams F1. Il s’agit de Nico Rosberg, qu’il a pu comparer à distance avec Lewis Hamilton, avec qui il a travaillé chez McLaren.
"Oui, il était talentueux, c’était un très bon pilote" a déclaré Sam Michael.
"Mais si je le compare à Lewis, ce dernier était plus rapide grâce à son talent naturel. Je n’ai jamais travaillé avec eux dans la même équipe. Mais le résultat final est qu’ils ont couru l’un contre l’autre et que Lewis était statistiquement plus rapide, plus souvent."
"Mais l’énorme avantage que Nico avait sur n’importe quel pilote, c’est qu’il était techniquement très intelligent. Il était vraiment doué pour comprendre la voiture, et pour comprendre comment l’ingénierie fonctionnait, et il a utilisé cela à son avantage pour remporter le championnat en 2016."
"Je ne parle pas seulement de technique. Nico Rosberg et Jenson Button sont les pilotes les plus intelligents avec lesquels j’ai travaillé. Ils sont techniquement intelligents, mais ils ont aussi la capacité de faire des choses à leurs coéquipiers et de tirer profit de situations qu’ils n’auraient pas dû avoir."
"Il ne s’agit pas seulement de l’équipe, mais de l’ensemble du système de la Formule 1. L’équipe, les mécaniciens, les ingénieurs, les commissaires, tout ce qui les entoure, ces deux pilotes sont très doués pour cela."
"C’est probablement la raison pour laquelle ils passent bien à la télévision aujourd’hui. Je ne sais pas ce que Jenson fait en dehors de la F1, mais Nico investit dans des entreprises technologiques. C’est exactement ce que je pensais que Nico ferait, d’un point de vue technique."
Une retraite qui n’a "pas surpris" Michael
Sam Michael se souvient qu’il n’a pas été étonné de voir Rosberg prendre sa retraite surprise : "Je ne l’avais pas prédit, c’est certain. Mais quand je pense à la façon dont il a parlé à la conférence de presse juste après le dernier Grand Prix, je n’ai pas été surpris, parce qu’il avait l’impression d’avoir accompli quelque chose et qu’il voulait aller faire d’autres choses."
Michael explique qu’il n’aurait pas imaginé voir Rosberg devenir champion du monde lorsqu’il travaillait avec lui chez Williams F1, car l’Allemand était un pilote très droit.
"Je pense qu’il était trop jeune pour prédire cela à l’époque. Nico a la même chose que Lewis : son héritage est vraiment important. Nico n’a jamais pu faire quelque chose de sournois, ou vous ne pouviez pas planifier quelque chose de sournois. Je ne dis pas que nous avions l’habitude de faire cela, mais il était propre."
"C’était une grande partie de son éthique. Il faisait les choses correctement. Dans son esprit, je pense qu’il était prêt à ne pas être champion du monde si cela signifiait faire les choses correctement. Il a exposé ce point de vue très tôt."
"C’était intéressant, en fait, parce qu’il était l’un des jeunes pilotes avec lesquels je me suis impliqué chez Williams, je l’ai vu grandir, et j’ai été vraiment triste de le voir quitter Williams. J’avais vraiment besoin de lui à l’époque ! Mais j’ai pensé, d’un point de vue non égoïste, qu’aller chez Mercedes était la bonne chose à faire pour lui."
Heidfeld était-il l’égal de Rosberg ?
Le test d’entrée chez Williams F1 était un quiz permettant d’évaluer l’intelligence et la réflexion des pilotes, et Sam Michael révèle que le pilote qui a le mieux réussi après Rosberg était Nick Heidfeld.
"Nico était le plus grand talent, mais Nick Heidfeld l’était tout autant. Je l’ai développé et je l’ai vraiment intégré au sein de Williams. L’épreuve était un test de 30 questions à choix multiples, allant de questions très simples sur le fonctionnement des voitures à des questions très complexes."
"Il ne s’agissait pas d’un test de réussite ou d’échec. Il a été conçu pour que les ingénieurs de Williams sachent ce que les pilotes maîtrisent bien. Quels sont les points sur lesquels ils ont besoin d’être formés ou de travailler ?"
"Nous avions l’habitude de leur faire passer ce test avant qu’ils ne soient confirmés en tant que pilotes de course, car Frank voulait toujours connaître les résultats."
"Cette personne est-elle assez intelligente ? Il n’était pas nécessaire d’avoir de bons résultats à ce test. Il y a eu des pilotes fantastiques chez Williams qui étaient très mauvais à ce test, mais il vous indiquait en quelque sorte ce sur quoi vous deviez travailler."