Alors que la F1 a annoncé, pour l’année prochaine, un Grand Prix en Arabie saoudite, alors qu’elle court régulièrement à Bahreïn (ce week-end), en Chine ou dans d’autres pays qui n’ont de démocratique et de populaire que le nom, Lewis Hamilton, très engagé pour les droits humains (égalité, diversité), a haussé le ton dernièrement.
Il faut dire que le champion de Mercedes, dont la parole porte au-delà de son cockpit, a reçu dernièrement une lettre de 17 associations des droits humains, dont le Bahrain Institute for Rights and Democracy, en prévision de ce week-end. Chase Carey et Jean Todt ont aussi reçu la missive…
Dans cette lettre, les ONG « pressent la F1 de rendre justice aux victimes d’abus liés au Grand Prix de Bahreïn, de protéger les droits des manifestants et d’appliquer sa politique en matière de droits de l’homme afin de garantir que ses pratiques commerciales ne contribuent pas aux violations des droits humains, compte tenu de la "dégradation" de la situation des droits de l’homme dans le pays. »
Rappelons que le Grand Prix de Bahreïn avait été annulé en 2011, alors que les chars saoudiens arrivaient dans le pays pour rétablir l’ordre sunnite (Bahreïn est un pays à majorité chiite), en plein Printemps arabe.
Qu’a dit Lewis Hamilton de cette lettre ? Il a confirmé qu’il avait « reçu quelques lettres » arrivées aujourd’hui.
Les a-t-il lues ?
« J’ai pu les voir rapidement avant d’arriver ici, mais je n’ai pas eu beaucoup de temps pour les digérer. C’est donc quelque chose que je dois absolument prendre le temps de faire dans les prochains jours. »
Lewis Hamilton veut-il gagner du temps ? Pour éviter qu’on ne le pense, il a rappelé son engagement pour les droits humains...
« La question des droits de l’homme dans certains des endroits où nous allons est un problème constant et massif et je pense qu’il est très, très important. »
« Cette année a montré combien il est important pour nous, en tant que sport, mais aussi pour tous les sports du monde, d’utiliser les plateformes dont on dispose pour faire évoluer les choses. »
« Nous sommes probablement les seuls à aller dans autant de pays différents et je pense qu’en tant que sport, nous devons faire plus. Je pense que nous avons fait un pas dans cette direction, mais nous pouvons toujours en faire plus. »
« Ils ont mis en place des mesures pour les endroits où nous allons. Mais il est important de s’assurer qu’elles soient mises en œuvre de la bonne manière et qu’il ne s’agit pas seulement de dire "nous allons faire quelque chose", mais de voir des actions entreprises. Cela va donc nous demander un certain travail en coulisses. »
Cette année 2020 est bien l’année de l’engagement pour Lewis Hamilton. Le pilote Mercedes a d’ailleurs réfléchi à cette année pareille à aucune autre, y compris pour dénoncer les violences policières...
« Au cours d’une année qui a été un tel défi et une année si difficile à bien des égards - et il y a eu tant de moments difficiles pour tout le monde - nous essayons chaque jour de voir les aspects positifs que nous pouvons prendre dans l’avenir, en 2021, et nous essayons de le considérer comme un verre à moitié plein. »
« Je me souviens qu’au début de l’année, lorsque j’avais posté "I see you out there", [appel lancé aux autres pilotes de F1 pour qu’ils n’ignorent pas l’injustice raciale et qui avait fait polémique] je n’avais aucune idée de la réaction que cela allait susciter, mais c’était ce que j’avais sur le cœur. Je n’étais pas vraiment inquiet de savoir si ça allait marcher ou non parce que je n’avais qu’à être ouvert, mais j’ai été étonné de voir la réaction. »
« Il y a eu des étapes révolutionnaires et je pense que nous devons juste nous assurer que nous continuons avec cela. Je suis vraiment très reconnaissante de l’amour et du soutien que j’ai reçus, en particulier du Royaume-Uni. Cela m’a fait chaud au cœur. »