Dans une interview accordée à CNN, Lewis Hamilton a évoqué au Grand Prix des États-Unis sa lutte pour le titre mondial ainsi que la façon dont il utilise sa notoriété pour aborder des questions sociales en dehors de la F1.
Le septuple champion du monde affirme que son équipe Mercedes "travaille plus que jamais" pour les six dernières courses de la saison et parle de ce qui le motive dans sa quête d’un cinquième titre mondial consécutif, son 8e au total.
"Mon rêve a toujours été d’arriver en Formule 1, de suivre les pas d’Ayrton Senna - il a décroché trois titres mondiaux. Et puis de me voir l’égaler à un moment donné, et d’aller au-delà... Quand je pense que je me trouve ici aujourd’hui, où la plupart des gens n’obtiennent même pas un championnat et que j’en ai sept, c’est encore très, très fou. Mais chaque année, quand je reviens, c’est comme une réinitialisation. Comme si je n’étais pas un champion. Je n’ai aucun titre, je vais chercher le premier. C’est un peu ma mentalité. Mais un huitième ? Je ne sais pas. Je n’en parle jamais vraiment."
Que pense Hamilton du fait d’être déjà qualifié de ’GOAT’ (greatest of all times, plus grand de tous les temps) ?
"Je ne pense pas beaucoup à toute cette histoire de ’plus grand pilote de tous les temps’ parce que je pense qu’il est très difficile de comparer les gens. À ce moment précis, il s’agit d’être le meilleur que l’on puisse être et de vivre au maximum de son potentiel. C’est ce que je cherche à faire, en restant aussi concentré et déterminé que possible. Je pense que ce qui est surprenant, c’est que je cours depuis si longtemps et que j’éprouve toujours le même sentiment quand j’échoue ou quand je ne réussis pas, et je transforme cela en un élément positif que j’utilise comme une source d’énergie. Je croyais que cela s’estomperait avec l’âge, mais ce n’est pas le cas."
Il est certain que ce 8e titre, qui lui permettrait d’être devant Michael Schumacher avec un titre en plus, pourrait lui valoir ce qualificatif de GOAT tout au long de l’hiver. Mais, avant d’y penser, il faut évidemment réussir à battre Max Verstappen.
"Je pense que pour nous, il s’agit simplement de s’assurer que nous continuons à profiter du voyage, de ne pas nous mettre trop de pression parce que nous sommes déjà passés par là de très nombreuses fois. Il ne faut pas laisser ce désir et cette soif de succès prendre le dessus et nous mettre une pression supplémentaire dont nous n’avons pas vraiment besoin. Tout est question de préparation et maintenant que nous sommes de retour dans une lutte féroce, nous devons nous surpasser."
Hamilton aborde également les aspirations mondiales de son initiative Mission 44, qui vise à créer des opportunités pour les jeunes issus de milieux sous-représentés, en expliquant qu’il a été "laissé pour compte" par le système éducatif britannique après avoir été renvoyé pour une faute qu’il n’avait pas commise.
"Nous devons ouvrir les yeux, encourager davantage ces jeunes à s’intéresser aux matières scientifiques. Pour qu’ils réalisent que l’ingénierie offre de nombreuses possibilités... Mais aussi pour qu’ils déplacent certains des problèmes systémiques du système éducatif britannique. Par exemple, j’ai fait partie d’un système qui m’a laissé tomber à l’école, comme les jeunes afro-caribéens au Royaume-Uni qui ont 2,5 fois plus de chances d’être expulsés. Et j’étais l’un de ceux-là - et c’était en fait pour quelque chose que je n’ai jamais fait."
"Vous avez aussi le sujet de l’intimidation et la haine sur les médias sociaux qui ne cessent de croître et nous devons évidemment faire pression pour que ces plateformes fassent plus pour protéger les jeunes. Mon père m’a toujours dit de ne parler que sur la piste. Donc, je suis un combattant... Je veux pouvoir me rappeler quand je me faisais intimider par ces enfants plus grands."