Lewis Hamilton est devenu très ouvert face à sa lutte contre le racisme ces derniers mois, depuis que le mouvement Black Lives Matter. Le sextuple champion du monde de Formule 1 juge que c’est un privilège de son statut de sportif reconnu mondialement de pouvoir s’engager dans des causes et avoir une voix qui porte.
"C’est un pouvoir incroyable que nous avons dans les médias, de pouvoir pousser pour le changement" a déclaré Hamilton. "Si je ne le faisais pas, je me dirais ’c’est génial de gagner ces championnats, mais qu’est-ce que ça signifie ?’. Quand vous quitter la compétition, vous avez un, deux ou dieu sait combien de championnats, qu’est-ce que ça signifie ? Rien."
"C’est ce que vous en faites qui importe. C’est l’impact que vous avez qui signifie vraiment quelque chose, et j’ai l’impression que je ne rendrais pas service aux gens, à ma famille, à mes abonnés, si je n’allais pas gagner ces courses, et oui, nous pouvons avoir des bons moments, mais nous pouvons aussi pousser le message des pilotes pour le changement, et c’est ce que je suis."
Beaucoup de personnes lui ont répondu que son rôle était de piloter, et de ne pas s’impliquer dans des causes sociales voire politisées, mais le Britannique ne veut pas abdiquer face à ces critiques : "Je ne les écoute pas. Me dire d’arrêter de faire une chose ne va pas m’arrêter de le faire, et j’espère que personne ne peut dire aux gens ce qu’ils doivent faire."
"Si j’avais dû prendre ma retraite l’an dernier, peut-être que rien n’aurait changé. Je ne sais pas, mais ce que j’aime voir maintenant, c’est une sorte de réveil. Ce n’est pas tout le monde, beaucoup d’équipes ne disent rien ou ne prennent pas leur responsabilités, mais il faut trouver le moyen d’impliquer ces personnes."
"J’espère que dans dix ans, et je ne veux pas que ce soit dans 20 ans, nous verrons du changement. Je vois déjà des gens, je vois Chase [Carey, PDG de la F1], je vois notre sport, je vois Jean [Todt, président de la FIA] avec qui j’ai discuté et qui a engagé une dame jamaïcaine qui travaille désormais sur la campagne pour la diversité pour la FIA. On voit des choses, mais on ne doit pas lâcher et c’est mon rôle."
Au point actuel de sa carrière, il révèle que les causes sociales et les avancées en matière de lutte contre le racisme représentent davantage pour lui que l’aspect sportif : "Si je regarde en arrière dans quelques années et que je peux dire ’oui j’ai gagné des championnats, mais j’ai aidé à changer la vision de ce sport et à le rendre plus accessible à des gens tout autour du monde’, ce serait une belle chose à avoir accomplie."
Interrogé pour savoir s’il abandonnerait un septième titre si cela permettait de faire évoluer les mentalités et changer les choses pour les personnes victimes de racisme, il répond sans hésiter : "Pour le changement ? Absolument."