Jeudi soir à Abu Dhabi, les 20 pilotes de F1 ont dîné ensemble, avec aussi la présence du président de leur association, Alex Wurz. Lewis Hamilton est à l’origine de cette initiative et c’est aussi lui qui a réglé la note au terme de la soirée.
Le septuple champion du monde a voulu marquer le départ de Sebastian Vettel et a été heureux de voir la soirée se dérouler sans heurts. Il loue une harmonie qu’il n’avait jamais connue entre l’ensemble du plateau depuis ses débuts en Formule 1, alors que les pilotes se sont aussi retrouvés le lendemain sur le circuit (photo en bas de l’article).
"J’ai demandé au groupe au Mexique s’ils seraient ouverts à l’idée de tous faire un dîner pour donner un adieu à Seb" raconte Hamilton. "Nous n’avions pas fait de dîner depuis des années, en Chine en 2016."
"C’était une excellente soirée, nous avons tous beaucoup ri, raconté de grandes, grandes histoires. Seb est un grand leader, lui aussi. Il a fait un grand discours en essayant de transmettre une partie de l’expérience qu’il a acquise au fil des ans, en particulier aux plus jeunes, car ils sont l’avenir."
"Nous avons fait cette photo et c’était la plus grande harmonie qu’un groupe de pilotes ait eu, je pense. Peut-être pas dans l’histoire, car il y a des images du passé il y a de très nombreuses années, mais peut-être au cours de ces 15 dernières années."
Une initiative à refaire de manière régulière
Les pilotes ont tous apprécié, au point qu’ils devraient réitérer cette initiative régulièrement : "Après coup, nous nous sommes dit que nous devrions faire ça tout le temps. Peut-être que nous en ferons un événement annuel ici, et peut-être que nous en ajouterons un autre dans l’année."
"Mais il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire en tant qu’association de pilotes de Grand Prix, en tant que groupe uni. Nous avons une responsabilité. Nous avons une grande plateforme, chacun d’entre nous et collectivement, et il y a beaucoup de choses que la F1 doit faire avancer en matière d’actions."
"Elle dit que nous faisons beaucoup de choses, la durabilité et toutes ces choses, mais nous devons nous assurer que nous allons jusqu’au bout et que nous faisons de notre mieux, et peut-être que le GPDA peut jouer un rôle dans ce domaine."
Son équipier, George Russell, explique les raisons de cette harmonie : "Il n’y a que 20 pilotes de F1 dans le monde, et il n’y a qu’un seul autre pilote qui peut comprendre ce que nous vivons tous en quelque sorte."
"Et d’une certaine manière, c’est quelque chose de très spécial que nous partageons tous en commun et d’une certaine manière, cela vous rapproche un peu plus. Mais quand le casque est sur la tête, le casque est sur la tête."
"Il n’y a pas de grandes rivalités"
Alors que les images de la table étaient inévitablement examinées par les fans pour tout signe de loyauté ou d’hostilité, Alexander Albon a insisté sur le fait que personne n’avait prévu d’éviter de s’asseoir à côté d’un rival en particulier.
"On a dit : celui qui arrive s’assoit simplement à côté de celui en place, dans le sens des aiguilles d’une monter. Ainsi il n’y avait aucune sorte de chaises musicales."
Il est arrivé en même temps que son équipier Nicholas Latifi qui, comme Vettel, prendra son dernier départ en Grand Prix ce week-end. "Nicky et moi étions les premiers à arriver. Nous avions cinq minutes de retard et nous étions les premiers finalement avec 20 minutes d’avance, nous avons donc pu nous asseoir l’un à côté de l’autre."
"Tout le monde semble être de bons amis. Il n’y a pas vraiment de grandes rivalités, à part un duo que vous connaissez bien. Mais de manière générale, nous nous entendons tous très bien. Je pense que nous nous voyons plus que jamais maintenant, juste avec le nombre de courses que nous faisons, tous les voyages que nous faisons, où nous avons tendance à partager des avions."
"Nous passons donc beaucoup de temps les uns avec les autres. Nous nous voyons plus que nos propres familles. Donc il y a un bon esprit sur toute la grille."
Une première pour de nombreux pilotes
Deux ans de restrictions à cause du Covid ont rendu un tel événement impossible jusqu’à récemment. De nombreux pilotes sur la grille n’avaient jamais rencontré tous leurs rivaux en même temps.
"C’était la première fois que je faisais une telle chose, je pense que c’est cool," note Lando Norris, arrivé en 2019. "Vous avez en quelque sorte grandi dans le monde du sport automobile, vous n’êtes pas obligé de ne pas vous aimer, mais vous ne grandissez pas pour vous aimer. Vous les voyez toujours comme des ennemis plus que tout."
"Donc, pour la première fois, c’est en fait une sensation assez différente d’être assis là à parler à tout le monde complètement loin d’une piste de course et loin de la course. Donc c’est sympa. J’ai parlé avec des pilotes avec qui je n’avais presque jamais parlé auparavant."
"Profiter de la compagnie" des autres pilotes
Daniel Ricciardo rejoint ses homologues et révèle que c’était une bonne chose pour les pilotes de se retrouver loin des circuits et de simplement passer du temps ensemble sans les rivalités habituelles.
"Certains sont partis plus tôt" a déclaré l’Australien, qui expliquait vendredi qu’il s’était couché à 8 heures le matin. "Évidemment, nous avions une bonne excuse pour le faire pour Seb, comme une sorte d’adieu pour lui."
"Mais vous oubliez un peu que lorsque nous sommes tous dans une pièce loin de la compétition de cet environnement, c’est tout simplement agréable. Nous avons tous beaucoup de choses en commun, probablement plus que nous ne le pensons."
"Donc c’était juste cool de profiter de la compagnie des autres et de ne pas vraiment parler de course et de compétition. J’ai eu l’impression que nous apprenions tous un peu plus les uns des autres en dehors de la piste, donc c’était bien."
Une ambiance "plus conviviale" que par le passé
Fernando Alonso, le pilote le plus expérimenté de la grille, a participé à plusieurs rencontres du même type au cours de sa carrière de 21 ans en F1. Après avoir affronté Michael Schumacher, Mika Häkkinen et David Coulthard, il affronte désormais une nouvelle génération de rivaux.
"C’était Jos Verstappen quand j’ai commencé et maintenant c’est Max. C’est juste différent. C’était plus de respect pour l’ancienne génération avant, il n’y avait pas cette jeune génération, les médias sociaux ou autre chose pour interférer dans notre bulle" indique l’Espagnol.
"Avant il y avait des personnages très forts en Formule 1, c’était DC, c’était Mika, c’était Michael. Il était très établi qui était qui. Avec les réseaux sociaux, tout est plus lissé sinon vous vous faites canarder ! Maintenant, c’est un peu plus convivial d’une manière différente. Je ne dis pas que ça sonne faux, mais ils sont tous jeunes, tous sympathiques."
"Avant c’était différent. Mais j’aime aussi comment c’est maintenant, je pense que c’est plus amusant. Tout le monde prend des photos, c’est la seule chose à laquelle vous devez faire attention car vous ne pouvez pas avoir un mauvais moment car ce sera diffusé partout dans le monde, ou quelqu’un filmera. C’était très amusant."
"Nous respectons et nous admirons" ce que chacun fait
Carlos Sainz explique que le respect entre tous vient d’une certaine admiration de ce que chacun accomplit : "Sur la piste, il y a autant de rivalité et de tensions que par le passé, mais en dehors de la piste, nous avons réussi à trouver un équilibre entre nous tous."
"Nous voyons tous le mérite de ce que nous faisons, nous voyons tous que nous passons 22 courses loin de chez nous, nous voyageons, nous sommes loin, nous sommes sur la route, nous respectons tous cela."
"Et surtout, nous respectons tous ce que nous faisons sur la piste. Vous ne pouvez pas imaginer les risques que nous prenons, la vitesse à laquelle nous allons dans ces voitures, la folie des limites de chacun et le talent qu’il y a sur la grille."
"Nous respectons et admirons tout cela les uns les autres. En dehors de la piste, nous avons l’occasion de profiter d’une certaine compagnie, que nous espérons voir augmenter à l’avenir."