Le patron de Mercedes F1, Toto Wolff, pense que Lewis Hamilton a réalisé un tour de pole position pour le Grand Prix de Styrie qui venait d’une autre planète.
Dans des conditions humides très difficiles au Red Bull Ring, Hamilton a battu Max Verstappen et sa Red Bull pour la première place sur la grille par une étonnante marge de 1,2 seconde. A noter que c’est la 9e fois lors de ses 13 séances de qualification sur le mouillé qu’il signe la pole.
Évaluant les performances remarquables de Hamilton qui a signé hier la 89e pole de sa carrière en F1, Wolff estime que "très rarement, vous voyez des performances qui ne sont tout simplement pas de ce monde."
"Quand vous regardez son tour embarqué, il jouait avec la voiture sur la limite, l’aquaplaning, le contrôle des gaz était incroyable. Je ne me souviens plus quand j’ai vu 1,2 seconde entre la première et la seconde place sur la grille."
"Je pense que le pilote et la voiture fusionnent en une seule entité parfois, où une voiture parfaite avec les pneus dans la bonne fenêtre, une parfaite souplesse pour moteur se conjuguent avec la compétence et l’intelligence du pilote. C’est seulement alors que vous voyez ce genre de performance."
Lewis Hamilton a admis lui-même qu’il lui a fallu remonter loin dans sa mémoire pour se rappeler une telle sensation.
"Honnêtement, il était fantastique. L’importance de tout gérer, votre batterie, les modes de qualification, de créer l’écart, de ne pas faire d’erreur quand ça compte, ce dernier tour pour moi était aussi proche de la perfection que possible dans ces conditions. Étant donné qu’il pleuvait encore plus, cela me rend encore plus heureux de savoir que je suis allé un peu plus vite."
"Cela me ramène définitivement à des moments comme Silverstone 2008 [lorsque Hamilton a remporté le GP de Grande-Bretagne avec 68 secondes d’avance sur sol mouillé] lorsque vous êtes vraiment en symbiose avec la voiture. Vous devez être très dynamique avec votre style de pilotage, de virage en virage, car les plaques humides changent, les flaques se déplacent avec les voitures qui roulent devant vous, c’est un énorme défi. Je souris sous ce masque, croyez-moi."
Hamilton a lui-même rappelé qu’il n’était pas seul à bord de sa F1 pour signer une telle performance. Il a longuement interagi avec son ingénieur de course, Pete Bonnington, à la radio, qui l’informait régulièrement de l’évolution des conditions.
"Dans ces conditions, vous devez vraiment être précis pour indiquer aux pilotes quels sont les écarts, comment les conditions météorologiques évoluent, les pilotes relevant eux ce qu’ils voient en piste," reprend Wolff.
"Le protocole de communication doit être très précis. Évidemment, il est très utile que l’ingénieur et le pilote travaillent ensemble depuis longtemps et se fassent confiance. Je suis vraiment fier et impressionné de la façon dont cela s’est produit lors de la qualification, car il s’agissait de trouver le bon moment pour lancer le chrono en piste, d’analyser la météo, de décider quand mettre le moteur en mode de recharge ou quand déployer le mode ’fête’, qui ne dure pas longtemps. C’était parfaitement synchronisé."