C’est l’incident de course dont tout le monde parle et reparle : l’accrochage entre Lewis Hamilton et Max Verstappen à Copse.
Interrogé après-coup, Lewis Hamilton a déclaré qu’il n’avait pas grand-chose à se reprocher et aucun motif d’excuse envers le clan Red Bull, qui l’a attaqué sur son éthique. C’est donc le grand début des explications entre les deux camps.
Tentons alors de commencer par les faits bruts, même si forcément empreints de subjectivité. Depuis le cockpit, quel récit Lewis Hamilton fait-il, en détails, de cette tentative de dépassement à Copse ?
« Je ne sais pas vraiment quel service ça me rend d’expliquer tout cela. J’ai pris un bon départ et je suivais Max comme samedi. J’étais à ses côtés dans le virage 6, mais j’ai dû céder et j’ai eu une bonne aspiration au virage 9. En qualifications sprint, j’ai pris le côté gauche et j’ai vraiment regretté de ne pas avoir pris l’espace qui était sur le côté droit, donc je l’ai dupé, j’ai bougé à gauche et ensuite à droite pour plonger dans cet espace. J’étais assez loin à côté de lui mais j’ai vu qu’il n’allait pas lâcher et nous sommes entrés dans le virage puis en collision. »
Venons-en au vif du sujet et à l’attaque centrale de Lewis Hamilton. Selon lui, Max Verstappen est un pilote très agressif, plus que la moyenne... un moyen de lui renvoyer sa culpabilité ?
« Je dirais que Max est probablement l’un des pilotes les plus agressifs de la F1 - juste de mon avis personnel, il fait un excellent travail bien sûr - mais je pense que nous devons vraiment essayer de trouver le meilleur équilibre possible sur la piste avec de l’espace et du respect entre nous, afin que nous puissions continuer à courir et avoir de bonnes courses sans nous crasher. »
« Je pense que c’est une bataille normale. Généralement… quand j’étais plus jeune, bien sûr, j’étais probablement aussi agressif - peut-être en fait pas aussi agressif que Max l’est, mais j’étais assez agressif quand j’étais jeune - et maintenant, je suis beaucoup plus âgé et je sais que c’est un marathon et pas un sprint. Et donc j’ai une meilleure vision dans la façon dont j’aborde ma course. Mais nous sommes dans une bataille et je pense que cette année, il a été très agressif et la plupart du temps, j’ai dû céder et éviter les incidents avec lui pour pouvoir me battre plus tard dans la course ».
« Mais malheureusement, l’agressivité est restée de son côté et nous sommes entrés en collision. C’est malheureux mais comme Charles l’a dit, c’est un incident de course, ces choses-là arrivent. »
Comme par contraste, Lewis Hamilton comparait son dépassement sur Verstappen avec celui sur Charles Leclerc, aussi à Copse, en fin de Grand Prix, pour ainsi mieux montrer selon lui l’agressivité du pilote Red Bull...
« Tout d’abord, je pense que comme Charles le disait, il a été très respectueux en laissant un espace. Je suis arrivé relativement... quelque part à côté de lui donc il savait que j’étais là mais il est resté engagé sur sa ligne et a juste choisi une trajectoire plus large et il l’a presque gardée - et c’était vraiment de la belle course. Pour moi, à ce moment-là, j’ai un peu reculé pour m’assurer qu’on n’entrait pas en collision, mais c’était un très bon équilibre et c’est vraiment comme ça que la course devrait se dérouler. »
« Dans un monde parfait, c’est ce qui se serait passé lors de ma tentative sur Max, mais c’est un autre moment un autre endroit, un autre pilote. »
La relation entre Lewis Hamilton et Max Verstappen, jusqu’ici respectueuse, est-elle définitivement brisée ?
« J’aimerais penser que nous devrions généralement grandir et apprendre de ces expériences. Il n’y a jamais... il y a rarement un incident qui est à 100% la faute de quelqu’un. C’est toujours un mélange parce qu’il y a deux personnes - ou plus manifestement - donc je pense qu’il y a des choses que nous pouvons tous deux apprendre. »