Damon Hill a beaucoup critiqué Max Verstappen par le passé, et notamment l’année dernière après le GP du Mexique, quand le Néerlandais avait sorti deux fois Lando Norris de la piste. Cela suivait la course d’Austin (photo), où Norris avait été sorti au départ par son rival.
Le champion du monde 1996 s’amuse d’un surnom qu’il avait donné au pilote Red Bull et explique cet agacement. Il rappelle qu’il a été formé en course moto avant de passer sur quatre roues, et qu’il a toujours abordé le sport automobile avec la volonté de ne pas percuter les autres pilotes.
"J’ai été très critique envers Verstappen avant le Grand Prix du Brésil de l’année dernière" se souvient Hill dans le podcast Stay on Track. "Je l’ai appelé Satanas, le célèbre personnage de dessin animé, un personnage démoniaque qui avait recours à des moyens déloyaux pour obtenir un avantage dans Les Fous du volant."
"J’ai comparé la conduite de Max à cela. Mais bien sûr, ce qu’il disait, c’était ’le règlement dit ceci’. Je n’ai pas fait de karting, donc je ne comprenais pas ce style de pilotage parce que je viens de la course moto."
"Et en gros, les gens, maintenant oui, mais avant non, ne te rentraient pas dedans, parce qu’ils risquaient tout aussi facilement de se mettre à terre eux-mêmes. Et aussi, pour dépasser à moto, tu as beaucoup plus de piste : il y a plus d’espace, tu n’as pas vraiment besoin de pousser les gens dans l’herbe."
"En course automobile, il est difficile de faire passer deux voitures dans un virage côte à côte. Et ce qu’on a vu au Mexique avec le commentaire de Lewis [Hamilton] sur le côté impitoyable quand Max est revenu sur lui, est allé très loin au virage 1 et qu’ils sont entrés en collision et qu’il a bousculé Lewis hors de la trajectoire, il n’y a pas eu un mot."
"Il n’y a rien eu là-dessus. Il n’y a pas eu de pénalité pour Max. Ça a été considéré comme un incident de course. Quand je suis arrivé en course automobile et que j’ai regardé ça pour la première fois, je ne pouvais pas croire leur manière de faire."
"Ils décidaient littéralement des championnats parce qu’un pilote envoyait l’autre dans le décor, et tout le monde pensait ’voilà, c’est réglé’. Je me souviens être debout au bord de la piste et ils sortaient de Clearways [à Brands Hatch] et [un pilote] a tout simplement éliminé l’autre !"
"C’est ainsi qu’un championnat se décidait. Et bien sûr, de manière assez tragique dans mon cas, c’est aussi comme ça que ça s’est passé quand je suis arrivé à Adélaïde en 1994 avec moi et Michael [Schumacher]."
"Je n’avais pas appris cette leçon, que c’est comme ça que les titres se décidaient. La question, qu’elle soit implicite ou non, c’est simplement compris que les gens décident un championnat comme ça."
L’ancien pilote de F1 et commissaire FIA Johnny Herbert, qui participe aussi au podcast, a défendu la manœuvre musclée de Verstappen sur Hamilton au Mexique, estimant que sa volonté d’intimider ses adversaires est un atout précieux.
"Comme nous le savons très, très bien, il y a des situations où vous ne voulez pas céder votre position ou où vous voulez essayer de dépasser le gars devant. Tout dépend de la manière dont vous exécutez cela" a déclaré herbert.
"Et je pense que nous avons tous les deux été critiques de ce que nous avons vu. Mais nous avons vu, par exemple, quand il a dépassé Lewis en entrant dans le virage 1 au Mexique, j’ai trouvé que c’était brillant : juste à la limite, très tard, mais il a réussi la manœuvre."
"Il y a eu un petit frottement de pneus, et ça fait partie de la course. Ce ne sera jamais complètement propre, personne ne va jamais ne pas se toucher, parce que ce n’est pas comme ça que ça marche."
"Il y a eu ces occasions où, comme Lewis l’a dit à Lando, il faut jouer dur pour pouvoir rivaliser avec lui. Mais il est prêt pour ça. Max adore ça en réalité, ce qui est une chose puissante. Il intimide les gens."
"Et je me souviens de ça avec Ayrton [Senna], avec Alain [Prost], avec Michael. Ils avaient tous un certain degré d’intimidation. J’étais un pilote intimidateur quand je courais. J’essayais d’intimider tout au long. Je savais que c’était puissant. On met le casque et on se transforme en animal, on joue des coudes."