La saison de F1 compte aujourd’hui 6 sprints : soit le double de l’an dernier.
Où s’arrêtera le compteur ? Va-t-on bientôt voir un sprint par Grand Prix, comme c’est déjà le cas en Moto GP ?
Non : comme nous vous le rapportions hier, Stefano Domenicali a fixé une limite de sprints F1, soit le tiers du total des épreuves (8 sprints).
Cela laisse donc une marge de progression de 2 sprints pour les années à venir…
Qu’en pensent les patrons d’écurie ?
Toto Wolff, chez Mercedes, ne cache pas être plutôt conservateur sur la question. Même s’il reconnaît le besoin de développer le sport.
« Nous apprenons sur le tas en ce moment, avec ces week-ends avec ce nouveau format, parce que si nous pouvons ajouter au spectacle, nous devons le faire. C’est donc une phase expérimentale. Certaines choses fonctionnent, d’autres non. Ensuite, avec le détenteur des droits commerciaux et Stefano, nous prendrons les bonnes décisions. »
« Je suis plutôt du côté conservateur et j’en rigole avec Stefano. J’aime une séance de qualification digne de ce nom le samedi et le Grand Prix le dimanche. »
« Mais en tant que sport, nous devons aussi nous développer. Il y a peut-être une autre voie à suivre. Tant que nous avons des objectifs alignés, ce qui est le cas, le meilleur divertissement possible, tout en maintenant la crédibilité du sport, nous essaierons des choses. »
Chez Red Bull, Christian Horner a un pilote, Max Verstappen, qui est le plus fervent opposant aux sprints.
Mais le directeur d’écurie n’a-t-il pas un point de vue dissemblable de son pilote fétiche ?
Christian Horner avance plusieurs pistes de progrès : les règles du Parc fermé ou encore les Pirelli.
« Le principal à propos du Sprint du week-end dernier, c’est qu’il y a eu de l’action tout le long. Tous les jours, vendredi, samedi et dimanche. Découpler le Sprint du Grand Prix est en fait une bonne chose par rapport à ce que nous avions auparavant. »
« Mais je pense qu’il faut encore travailler sur les règlements... Personnellement, je ne trouve pas normal qu’on ne puisse pas changer de voiture après une seule séance d’essais libres. Je veux dire que cela me semble ridicule, de ne pas avoir un élément à possiblement changer, de ne pas pouvoir intégrer d’autres correctifs dans une voiture, en particulier sur les circuits urbains, qui changent si rapidement. »
« Je pense que l’utilisation des pneus doit également être examinée. Personnellement, je préférerais voir une utilisation libre des pneus ou au moins une utilisation libre des pneus en Q3, lors des qualifications du sprint. »
« Nous devons juste donner du temps et voir la solution naturelle arriver... Le changement est toujours impopulaire. »
« Mais nous devons laisser les choses se mettre en place, faire les six courses de cette année et y réfléchir à la fin de l’année avec toutes les données, toutes les connaissances et dire en fait, vous savez, qu’est-ce que cela a apporté au sport ? Est-ce que cela ajoute quelque chose ? Est-ce que ça apporte quelque chose et qu’est-ce qu’il faut, peut-être, corriger ? »
Horner a-t-il peur de perdre Verstappen ?
Christian Horner est donc bien moins catégorique que Max Verstappen.
N’a-t-il pourtant pas peur de perdre le Néerlandais ? Max Verstappen en effet a dit et redit (voir notre article) que si le calendrier F1 devenait trop intenable, il dirait stop à sa carrière.
« Eh bien, heureusement, son contrat [jusqu’à fin 2028] a encore de nombreuses années à courir, donc nous ne voyons pas cela comme un risque imminent. Mais, vous savez, bien sûr, il a une opinion sur la question et il parlera toujours ouvertement à ce sujet et exprimera son opinion. Et je pense qu’il est difficile de se projeter dans l’avenir. »
« Fernando Alonso pensait-il qu’il courrait encore à 42 ans ? Probablement pas. Lewis Hamilton, quant à lui, va sur ses 38 ans. Il est donc très difficile de prédire l’avenir. Mais c’est une bonne chose que les pilotes aient des opinions et qu’ils ne deviennent pas trop lisses. »