À la radio lors du dernier Grand Prix en Hongrie, Max Verstappen n’a pas eu de mots assez durs, et insultants, envers la stratégie de sa propre équipe.
Max Verstappen avait tort sur la forme, mais raison sur le fond : Red Bull aurait dû en effet privilégier la position de piste, au lieu de compter sur l’écart de performance apporté par les pneus frais. C’est ce qu’a admis Horner lui-même avec le recul.
Max Verstappen est en effet à chaque fois ressorti derrière Lewis Hamilton et Charles Leclerc en piste, qui l’avaient undercuté. Avec ses pneus frais, il a pu dépasser la Ferrari mais s’est ensuite heurté à l’obstacle Lewis Hamilton, commettant deux erreurs (une sortie au large et un ‘divebomb’ qui a tourné à l’accrochage).
Christian Horner l’a admis après la course : il était finalement plus difficile que prévu de suivre une autre voiture en piste. Et donc de doubler…
Tout avait d’ailleurs plutôt mal commencé puisque Max Verstappen s’est vite retrouvé dans l’air sale des deux McLaren F1 dans les premiers tours, après avoir dû relaissé passer Lando Norris.
« Il était très difficile de suivre une autre voiture dans l’air plus sale et probablement plus que nous ne l’avions prévu. »
« Au départ, Max a gagné une position et nous avons pensé qu’il s’agissait d’un incident de course, ils étaient à trois dans le virage. »
« En vertu du mantra « Let them race », nous pensions que cela semblait correct, mais dès que les commissaires sont saisis de l’affaire, à ce moment-là, le sentiment est que vous allez probablement obtenir une pénalité. »
« C’est pourquoi nous avons concédé la place à Lando, ce qui fait que vous êtes vraiment dans l’air sale après ça. »
Aux premiers arrêts, Lewis Hamilton et Charles Leclerc ont donc ’undercuté’ Max Verstappen. Le Néerlandais s’est énervé en repassant Lewis Hamilton, puisqu’il a dû aller au large au virage 2 du 35e tour, perdant un temps précieux.
« Lewis, avec ses deux trains de durs, devait rentrer aux stands très tôt. Nous envisagions de rentrer aussi tôt, mais à ce moment-là, vous vous battez pour les 3e places » explique Christian Horner.
« Avec ses deux pneus durs, il avait la possibilité de modifier son plan de course très tôt. Nous avons donc décidé d’aller plus loin avec un avantage en termes de tours, grâce à "l’overlap". »
« En fait, sur les pneus durs, vous pouvez voir que Max était compétitif et fort, comparé aux McLaren. Il a donc rattrapé Lewis rapidement, puis, malheureusement, dans l’air sale, il s’est retrouvé coincé alors que Lewis commençait vraiment à chuter en performance. »
« S’il avait pu dépasser Lewis à ce moment-là, nous aurions pu nous attaquer à l’une des McLaren à la fin de la course. »
« A cause de l’air sale, Max et Charles ont changé tôt de pneus. Mais après son arrêt, le rythme de Max était très solide. Il rattrape rapidement Leclerc et le dépose… »
Et puis il y a eu l’accrochage avec Lewis Hamilton. Christian Horner estime qu’il s’agit d’un incident de course...
« C’est le meilleur moyen de le décrire : incident de course. »
« Nous avons ensuite subi quelques dégâts et puis nous étions dans l’air sale. »
« Donc, oui, une course frustrante. Je pense que lorsque vous regardez la course maintenant, il y a des si, des mais et des peut-être. »
« Mais je pense que ce que nous avons sous-estimé, c’est à quel point c’était délicat dans l’air sale, et c’est cette partie de la course qui nous a causé le plus de dégâts. »
« Difficile à dire pourquoi, nous allons tirer une analyse de cette course. On a pu voir que le 2e secteur était très affecté, quelle que soit la voiture qui suivait, même lorsque Lando s’est laissé distancer par Oscar [Piastri], on a pu voir que son 2e secteur avait chuté par rapport à lui. »
Il est donc moins facile de suivre une F1… retour à 2021 ?
Le nouveau règlement aérodynamique de 2022 devait pourtant permettre aux voitures de se suivre plus facilement.
Mais le temps a passé et avec les gains d’appui, les gains du règlement se sont presque annulés selon le patron de Milton Keynes.
« En écoutant les pilotes, en particulier lors du débriefing qui vient d’avoir lieu, on a l’impression que nous revenons vers 2021 – avec une situation qui n’est pas aussi mauvaise cependant. »
« Mais comme les voitures sont de plus en plus développées, elles deviennent plus difficiles à suivre, et l’air sale devient donc un problème de plus en plus important. »