Christian Horner passera sa 19e année à la tête de Red Bull cette année, et le Britannique est revenu sur presque deux décennies au plus haut niveau du sport automobile. Il salue l’évolution de son équipe au fil des années, mais aussi le soutien dont il bénéficie de la part des dirigeants de la firme.
"Cela a été un parcours remarquable" déclare Horner à Motorsport Magazine. "Quand je regarde en arrière, je parais beaucoup plus jeune en 2005 et l’équipe a considérablement changé. Donc je suppose que nous avons tous deux beaucoup changé au cours de ces 18 dernières années."
"Ce sera donc ma 19e saison à la tête de l’équipe et elle a tellement évolué au cours de cette période. Les gens que nous avons - beaucoup de visages sont encore là depuis le début mais nous avons accueilli aussi beaucoup plus de monde - et les installations ont changé de façon spectaculaire."
"Et bien sûr, avec l’arrivée de Red Bull Powertrains, le développement que nous avons là-bas, avec la soufflerie qui arrive aussi sur le site, c’est une période d’expansion rapide sur le campus. Mais en rassemblant toute cette technologie, essentiellement sous un même toit, sur un même campus."
Une stabilité cruciale à la tête de l’équipe
Hormis Mateschitz, qui s’est éclipsé ces dernières années à cause de la maladie, Red Bull bénéficie des mêmes dirigeants depuis le début, avec Horner, Helmut Marko, Adrian Newey et le directeur sportif Jonathan Wheatley. Horner est heureux de pouvoir compter sur ces repères solides.
"L’équipe évolue toujours et toute équipe compétitive évoluera toujours. Mais j’ai bénéficié d’un grand soutien de la part des actionnaires, de Dietrich [Mateschitz], qui a été fantastique pendant toutes ces années, et les actionnaires actuels ont continué à suivre son mantra. Cela a donc été crucial."
"Et le fait d’avoir un groupe de personnes formidables autour de vous. La Formule 1 est le plus grand sport d’équipe au monde, et il faut que tous les éléments fonctionnent correctement et efficacement pour obtenir les résultats que nous avons obtenus au fil des ans. Et au bout du compte, c’est une affaire de personnes."
"Je pense que nous avons toujours apprécié la continuité, et je pense que la continuité a un avantage énorme, car elle supprime une culture de la peur. Et je pense que la stabilité est l’un des principaux atouts dont nous avons bénéficié. Vous vous développez à partir de cette stabilité, et vous donnez aux gens les moyens de faire leur travail."
"Et bien sûr, nous avons connu pas mal de succès au cours de ces 18 dernières saisons. Ma motivation est donc aussi élevée que le premier jour où je suis arrivé ici, et je suis enthousiaste à l’idée de ce qui nous attend cette année, mais aussi de ce qui se prépare pour 2026 et au-delà."
Red Bull Powertrains comme prochain défi
Le rôle de Horner à la tête de Red Bull évolue, puisqu’il doit désormais superviser la création d’un département moteurs. Red Bull Powertrains développe en effet un bloc propulseur qui équipera les monoplaces à partir de 2026, sans que l’on sache si ceux-ci seront badgés Honda, Ford ou d’une autre marque.
"Je pense que la prochaine étape est de continuer à réussir, à développer l’équipe et les affaires. Et je pense que le prochain grand défi pour nous est celui des groupes motopropulseurs. Nous avons une jeune entreprise de moteurs qui s’attaque à Ferrari, Mercedes, Alpine, VW Group, et c’est donc un énorme défi."
"Il nous reste 150 semaines avant qu’un moteur ne sorte de la voie des stands pour la première fois à l’arrière d’une voiture Red Bull. Donc ça concentre l’esprit, c’est un grand défi. C’est une entreprise courageuse, de penser qu’une équipe indépendante peut s’attaquer à ce type de constructeurs."
"Mais encore une fois, cela se résume à la même culture, la même approche que nous avons eu du côté du châssis, et avoir tout sous un même toit et les avantages que cela apporte à long terme sont importants. Cela prend une bonne partie de mon temps et de mon attention pour s’assurer que nous atteignons nos objectifs."
Vowles, Vasseur : Horner salue les nouveaux directeurs
En un an, plus de la moitié des dirigeants d’équipes de F1 ont changé. Parmi les nouveaux dirigeants, James Vowles a pris la tête de Williams, et Horner pense que l’ancien stratège de Mercedes est la personne idéale pour l’équipe de Grove. Il ne sait pas si ce poste est une préparation à un retour chez Mercedes pour Vowles.
"Je ne connais pas très bien James, mais c’est un homme très compétent. Williams aura fait son travail et ses recherches et je pense que c’est bien qu’ils lui donnent la chance de monter en grade. Donc je pense que cela ne peut être que de bonnes nouvelles pour Williams."
"Et y a-t-il quelque chose d’attaché à cela ? Williams aurait évidemment fait ce qui est bon pour eux et bon pour leur entreprise. Mais eux seuls sauront ce qui a été convenu pour que cette libération anticipée ait lieu."
Horner est désolé pour Mattia Binotto, remplacé chez Ferrari par Fred Vasseur, et il pense d’ailleurs que le Français fera du bon travail à la tête de la Scuderia : "Il a été intéressant d’observer les mouvements. J’ai de la sympathie pour Mattia, parce qu’en fin de compte il avait fait du bon travail."
"L’année dernière, c’était un grand pas en avant par rapport à ce qu’ils avaient été, donc ça doit être dur pour lui après un si long service qu’il avait donné à Ferrari. Pour Fred, il sera intéressant de voir s’il discute encore des mêmes points que pour Sauber lors des prochains meetings !"
"Mais encore une fois, c’est un gars très compétent. Donc oui, ce sera très intéressant. Je suis sûr que ce sont tous des gens très compétents. Nous verrons donc quelle sera la dynamique lors de la prochaine réunion de la Commission de Formule 1."