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Horner est bien moins riche que Wolff mais n’a pas à se sentir ‘amer’

Jordan rappelle que l’un est salarié, l’autre est co-actionnaire

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Il existe une différence de taille entre Toto Wolff et Christian Horner. Le premier est propriétaire, à hauteur de 33 %, de l’équipe F1 de Mercedes. Il est ainsi non seulement le directeur d’écurie, mais encore un des principaux actionnaires (avec Daimler et INEOS).

Et comme il le confiait (voir notre article), Toto Wolff tient hautement à son rôle d’actionnaire-dirigeant.

Christian Horner, lui, est ‘simplement’ le ‘patron’ salarié de Red Bull Racing. Sans aucun lien d’actionnariat.

D’ailleurs, le dirigeant de Milton Keynes ne s’est pas privé à quelques reprises de faire allusion au profil de banquier-financier de Toto Wolff, comme quand il l’accusait de diriger Mercedes depuis un paradis fiscal !

Logiquement, la fortune estimée (total des actifs nets) de Toto Wolff (environ un milliard et demi de dollars ?) est bien plus importante que celle de Christian Horner (50 millions environ).

Mais pour l’ancien dirigeant d’équipe Eddie Jordan (qui avait fondé sa propre écurie), Christian Horner ne devrait pas jalouser la position de Toto Wolff.

« C’est juste la façon dont ça fonctionne, c’est le contrat que Horner a demandé » a ainsi commenté Jordan.

« Certaines personnes aiment avoir des options d’achat d’actions dans leur contrat, mais cela ne pourrait jamais s’appliquer dans le cas de Christian, parce que Red Bull est une entreprise familiale privée. C’est ainsi qu’elle fonctionne. »

« Toto est différent. Il a investi de l’argent, il a vendu une partie de l’équipe à Mercedes. Il a donc gardé une partie des actions. C’était aussi le cas avec Niki [Lauda]. Je ne sais pas ce qu’il est advenu de la part de Niki dans le capital, mais je pense qu’elle est probablement assez divisée. »

« C’est pourquoi ils sont tous deux différents. Christian ne doit pas se sentir amer, car je pense qu’il gagne beaucoup d’argent. Le fait qu’il n’ait pas à se préoccuper trop des finances a été un avantage pour lui et pour Red Bull Racing, parce que Christian peut consacrer tout son temps aux domaines qui, selon lui, peuvent améliorer l’équipe. »

Et Eddie Jordan de faire ensuite un aparté sur sa propre équipe : Christian Horner aurait lui aussi souhaité devenir le propriétaire de sa propre équipe, en rachetant... Jordan !

« Je ne sais pas si c’est bien connu, mais Christian, avant de commencer avec Red Bull, est venu chez Jordan pour essayer d’acheter l’équipe avec de l’argent de Hong Kong. Cela ne s’est pas concrétisé pour lui. »

« Mais il avait en tête l’idée de devenir propriétaire d’une équipe avec d’autres investissements extérieurs. Maintenant, il est heureux de ne pas l’avoir fait, parce qu’il a tant de réussite aujourd’hui ! »

En effet, Christian Horner n’a pas à regretter de s’être lancé dans une aventure avec Jordan et les financements de Hong Kong... quand on voit ce qu’il réalise aujourd’hui à Milton Keynes ! Ce qui rend admiratif Eddie Jordan compris.

« C’est l’une des plus grandes réussites dans l’histoire de la course automobile, ce que Red Bull est en train de faire. »

« Nous avons vu cela avec Michael [Schumacher], bien sûr, chez Ferrari, mais dès que Todt est parti et que Michael est parti, Ferrari n’a été nulle part. Ce ne sera pas le cas avec Red Bull. »

« Christian en fait partie et il en tire une certaine gloire. Je ne pense pas qu’il soit, ou qu’il doive être, découragé ou amer par le fait qu’il n’a pas d’intérêt financier direct dans le sport, parce que cela ne signifie pas, naturellement, que vous allez réussir si c’est le cas. Et Toto pourrait perdre de l’argent dans le cadre de l’investissement tout aussi facilement qu’il pourrait en gagner. Je suis sûr que ce n’est pas le cas, mais c’est ainsi que fonctionnent les affaires. Et je pense que Christian est probablement mieux là où il est. »

L’angoisse de gérer sa propre équipe

Du reste, Eddie Jordan, qui a dû vendre, à court de moyens, son équipe en 2005 à Midland, sait combien gérer soi-même une écurie de F1 peut être épuisant et anxiogène.

« Survivre à la Formule 1 en tant que famille privée, unique et individuelle – ma femme Maria et moi… on a fait tout cela. »

« Nous avons pris des risques. Nous sommes allés voir les directeurs de banque, nous avons fait des promesses que nous savions ne pas pouvoir tenir, mais nous avons réussi à nous en sortir. Oui, c’était amusant aujourd’hui, mais, bon sang, c’était loin d’être amusant à l’époque. »

« Ce qu’il y a de bien avec les équipes actuelles, si vous regardez Ferrari, Red Bull et tous les autres, c’est qu’elles ont une structure différente. Cette structure est le fruit d’investissements importants, de gros investissements institutionnels, et ces dix équipes qui sont là sont susceptibles d’y rester pour toujours parce qu’elles disposent des fonds nécessaires pour y parvenir. »

« Par conséquent, il y a une différence directe dans le niveau de risque pris par Horner et Wolff. Alors que Horner ne ressentira aucune douleur personnelle s’il commet un faux pas avec Red Bull, Wolff, lui, en ressentira. Mais le revers de la médaille, c’est leur fortune respective. »

« Christian a une énorme machine derrière lui, avec des comptables, des planificateurs, des responsables de programmes qui contrôlent le budget. »

« Il dit ce dont il a besoin, il doit le justifier, bien sûr, et il a quelqu’un qui prépare ce document avec lui lors des réunions du conseil d’administration, etc. Mais il n’a pas à payer pour cela. Il n’a pas à prendre ce risque. Il sait que son salaire est assuré, etc. Il fait un travail sensationnel. »

« Je pense donc qu’il y a un avantage pour lui par rapport à Toto, alors que Toto possède une partie de son équipe. Il a donc une implication financière. Moins l’équipe gagne d’argent, moins Toto en gagne. L’investissement de Toto dans Mercedes fluctue donc. Par exemple, Gunther [Steiner] et Christian n’ont pas ce problème, mais ils n’ont pas les avantages. Donc, en cas de succès, ils ne font pas la fête en dehors du système de bonus normal prévu dans leur contrat. »

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