Si Aston Martin F1 a impressionné, Red Bull a tout de même pu confirmer, en essais libres, les bonnes dispositions vues lors des essais hivernaux (voire très bonnes).
Christian Horner est-il tout de même déçu que Red Bull n’ait pas écrasé la concurrence, notamment verte ?
Le patron de Milton Keynes gardait tout de même, bien sûr, le sourire dans le paddock de Bahreïn.
« Oui, on a eu de bons essais hivernaux, la semaine dernière. »
« Cela nous arrive rarement : nos ingénieurs viennent avec une grande liste de choses qu’ils veulent tester et essayer et je pense que nous avons réussi à cocher la plupart des cases pour essayer ces items, dans le si peu de temps qu’on avait. »
« Les deux pilotes ont eu une bonne sensation dans la voiture. Mais, bien sûr, vous ne savez jamais vraiment où vous en êtes. Nous avons une bonne base, mais ce n’est qu’au cours de ce week-end que nous pourrons voir où tout le monde se situe. »
Cette RB19 semble bien être une voiture capable d’être titrée à Abu Dhabi... Mais qu’est-ce qui a le plus progressé d’une intersaison à l’autre ?
« Eh bien, je ne vais pas le dire à voix haute, n’est-ce pas ? »
« Tout le poids qu’on a perdu, c’est impressionnant. L’année dernière, nous avions parfois jusqu’à 10 kg de trop. Donc, toute l’équipe a fait un excellent travail pour descendre à la limite. Mais la Formule 1 est en constante évolution. Elle affine et développe constamment tous les éléments. »
« Regardez, la voiture de l’an dernier était une excellente voiture, mais évidemment, les changements de réglementation au cours de l’hiver, la révision du règlement aérodynamique, tout ça rebat un peu les cartes. Donc, vous ne savez jamais vraiment : en avons-nous fait assez ? Nous sommes-nous suffisamment adaptés ? Ce n’est que lorsque vous voyez les autres voitures et que vous commencez à voir les temps au tour, que vous commencez à vous faire une idée. Mais le premier test décisif est ici, lors de la première course. »
Une Red Bull made in Verstappen ?
Cette Red Bull convient-elle aussi plus à Max Verstappen qu’à Sergio Pérez ? Alexander Albon a récemment ‘dénoncé’ le fait que Red Bull construisait et réglait ses F1 uniquement pour convenir au Néerlandais… Que peut répondre Christian Horner ?
« Après les essais hivernaux, les pilotes, dans leur feedback, se disaient contents de l’équilibre qu’ils avaient. Vous savez, le circuit a un peu changé ces derniers jours. Depuis la dernière fois, il faut ajuster les caractéristiques de la voiture pour un pilotage qui ne se fait plus nécessairement de jour. »
« On a des voitures avec, de plus en plus, des caractéristiques différentes qui roulent aussi en piste. Donc maintenant, ce que les pilotes font, c’est travailler sur le détail des réglages avec leurs ingénieurs. »
Christian Horner est chez Red Bull depuis 2005 : un paquet de temps ! Mais avait-il déjà connu des essais hivernaux aussi réussis ?
« Très honnêtement, en termes de kilométrage, et de ce que nous avons réussi à accomplir en si peu de temps, ce sont probablement les meilleurs essais hivernaux. Je ne me souviens pas d’une telle pré-saison, surtout quand vous n’avez que trois jours pour tout faire. C’était une grande performance d’équipe... il y a tout l’effort qu’on livre en coulisses, en termes d’obtention des pièces, de livraison des pièces, de construction des voitures, il y a le fret qui doit arriver à temps, tout ça en respectant les règlements. »
« Les différences avec l’an dernier sont subtiles mais oui, notre bilan doit être là, tout en haut [en termes de réussite]. »
Horner : les recettes d’un succès
A son arrivée chez Red Bull, Horner a trouvé une équipe de milieu de peloton, pour en faire aujourd’hui un top-team. Comment s’y est-il pris ? Quels conseils peut-il donner à des homologues comme Mike Krack ou Andreas Seidl, le PDG de Sauber ?
« Tout joue un rôle dans ce domaine. Cela commence par la culture de l’équipe. Et puis bien sûr, votre plus grand atout est votre personnel. Et nous avons des gens merveilleux. Et bien sûr, Adrian [Newey] a été avec moi pendant une grande partie de cette période. Mais il y en a tant d’autres aussi. »
« Et nous avons eu une grande stabilité, une grande constance. Et il doit y avoir une faim, il doit y avoir une passion. Tout le monde doit partager les mêmes buts et objectifs. Ce sont, je dirais, les fondamentaux absolus pour être compétitif. Vous devez avoir le soutien de tous ceux qui vous entourent - vos partenaires, vos sponsors, vos actionnaires. »
« C’est là que nous avons été très forts chez Red Bull. Au fil des ans, nous avons été très constants. Nous avons eu une grande stabilité. Nous avons une grande équipe et nous avons une force et une profondeur énormes. Tout le monde sait quel est son rôle. Vous vous observez toujours pour vous dire : où pouvons-nous être meilleurs ? Où pouvons-nous nous améliorer ? Parce que vos concurrents ne sont pas immobiles. »