Christian Horner, directeur de l’équipe Red Bull, affirme que la mise en place d’arrêts aux stands obligatoires en Formule 1 de manière permanente ou sur quelques circuits sélectionnés n’aurait pas de sens.
Suite à la découverte par Pirelli de micro coupures sur ses pneus après le roulage de vendredi au Qatar, la FIA a choisi de réduire les limites de piste dans les virages à grande vitesse 12 et 13. Puis elle a annoncé avant le Grand Prix qu’elle mettait en place un kilométrage maximal pour les pneus limité à 18 tours.
Cela a donné une course sprint de 57 tours, très éprouvante mais qui a plus à beaucoup car seule la performance pure a compté, sans avoir à gérer la dégradation des pneus. Alors est-ce que cela pourrait être envisagé sur des courses à l’avenir ?
"Des arrêts aux stands obligatoires à l’avenir ? Je pense qu’il faut laisser la liberté car cela engendre de la créativité," commente Horner.
"Si on devait en arriver là, cela aurait des effets sur la fin des qualifications et sur le nombre de tours que vous feriez pour économiser les pneus pour la course... donc pour moi, cela n’a pas de sens. Vous voulez faire la course la plus rapide, qu’il s’agisse d’un, deux ou trois arrêts. C’est ça que nous devons faire, ce que nous faisons."
"Du point de vue de la sécurité, je comprends parfaitement pourquoi ils ont fait cela au Qatar. Peut-être que stratégiquement, ce n’était pas la stratégie optimale pour cette course, avec deux arrêts et une dégradation des pneus, d’autres choses seraient entrées en jeu. Mais c’était une course différente et elle a mis à l’épreuve les stratèges d’une manière différente."
"Le fait est que cela a rendu les choses beaucoup plus prévisibles car vous savez quelle était la durée maximale du relais pour chaque voiture. Donc pour nous, il s’agissait de gérer le risque et l’exposition d’une voiture de sécurité au cours des 10 derniers tours, c’est pourquoi nous avons laisser de côté une stratégie optimale pour nous assurer d’avoir la couverture au cas où les pilotes derrière auraient un arrêt gratuit, pour donner à Max les meilleurs pneus possibles."
"C’était donc une stratégie de limitation des risques, en particulier dans les 10 derniers tours."
Du côté d’Andrea Stella, directeur de McLaren F1, imposer des arrêts n’est pas forcément une bonne idée même s’il y a vu un avantage clair pour son équipe.
"Il existe certainement des possibilités d’amélioration lorsque plusieurs parties prenantes sont aux commandes des règles. Mais je ne pense pas qu’imposer des arrêts obligatoires soit à l’étude."
"Oui, le fait de ne plus avoir à se soucier de la dégradation des pneus permettrait de mieux mettre en valeur les performances des voitures et des pilotes, nous en avons profité car nous sommes moins forts... tout le monde est moins fort en fait que Red Bull sur la gestion du rythme de course."
"Certains ont aimé le retour à une F1 de type sprint à 100%, malgré les conditions extrêmes au Qatar. Mais il est vrai que les stratégies sont vraiment figées en imposant un nombre d’arrêts. Il n’y a que peu de variations."
Pour Stella, ce genre de mesure doit rester unique et répondre à un problème immédiat.
"Vous êtes confronté à une situation qui, j’en suis sûr, devait être traitée comme une urgence. L’escalade est traitée au niveau technique, puis au niveau sportif par Pirelli et la FIA."
"Nous devions régler ce problème de toute urgence mais en même temps, il est très important que vous teniez toutes les principales parties prenantes au courant, informées, et que vous leur permettiez de contribuer."
"Les pilotes ont appris cela au dernier moment, c’est le point négatif de l’histoire. Je pense que c’est l’occasion de revoir les lignes de communication. Je suis sûr que tout le monde a fait de son mieux, cela ne fait aucun doute à ce point de vue."
"Mais nous, en tant que parties prenantes clés, devons garder à l’esprit que tout le monde doit être informé et que tout le monde doit pouvoir contribuer - en particulier les pilotes qui montent finalement dans la voiture."
"Ils savent exactement ce qui se passe sur la piste, ils savent comment exploiter les vibreurs et permettre ensuite de modifier la piste. C’est donc un peu un point d’apprentissage pour les institutions et les personnes impliquées."