Max Verstappen paraît bien avoir la voiture la plus rapide ce week-end au Mexique, et cela pourrait bien compter alors que le calendrier approche de sa fin, et alors que l’écart entre le Néerlandais et Lewis Hamilton, et entre Red Bull et Mercedes, est toujours aussi serré.
La saison pencherait-elle en faveur de Red Bull qui a déjà battu Mercedes à Austin, un circuit réputé pourtant favorable à l’équipe allemande ? Quoi qu’il en soit, Christian Horner sourit en-dessous de son masque dans le paddock de Mexico…
« L’ambiance dans notre camp est bonne. Ils sont optimistes, ils apprécient vraiment ce championnat et Austin, c’était un grand résultat pour nous, une grande victoire, un double podium là-bas aussi, donc il y a tout à jouer dans les deux championnats. Il reste cinq Grands Prix, il y a encore beaucoup de points sur la table, beaucoup de choses peuvent aller bien et mal, mais le fait que nous nous soyons mis dans cette position, toute l’équipe a travaillé incroyablement dur, pas seulement sur la piste mais aussi en coulisses, et ce qui se passe dans l’usine, les longues heures de travail et, dans des circonstances difficiles parfois avec la pandémie cette année… mais oui, c’est excitant, nous aimons relever ce défi du titre. »
Christian Horner a déjà emmené un jeune pilote vers son premier titre mondial : c’était Sebastian Vettel, en 2010. Comment le directeur de Milton Keynes juge-t-il Max Verstappen par rapport à Vettel justement ?
« C’est très différent. Je veux dire, avec Seb, on avait une super voiture mais on n’arrêtait pas d’avoir de la malchance, vous savez, des défaillances du moteur, et Sebastian n’était pas vraiment... en 2010 il n’a jamais mené le championnat avant la finale à Abu Dhabi. Il y avait quatre pilotes en compétition pour le championnat du monde cette année-là et quatre pilotes à la course finale qui auraient pu le gagner. Donc, le défi de Sebastian était différent, nous avions une voiture forte, sans doute un avantage cette année-là, mais nous avons eu quelques problèmes de fiabilité qui l’ont compromis. »
« Avec Max, ça a été tellement serré entre les deux pilotes, des allers-retours depuis la première course à Bahreïn et ça a été une bataille intense entre eux deux ; et la façon dont Max a géré ça a été totalement exemplaire. C’est la première fois qu’il se trouve dans cette situation en Formule 1, mais il s’en tient à ses principes, à sa façon de courir, à sa façon de conduire et il a maintenant cinq ou six saisons d’expérience derrière lui, qu’il utilise à bon escient. »
Entre Max Verstappen et Lewis Hamilton, le respect hors de la piste est plus ou moins respecté. Entre Christian Horner et Toto Wolff en revanche... le premier vient de qualifier le second de dame de pantomime... N’est-ce pas trop ?
« C’est une pure guerre des mots. Cadeau, pour vous les gars des médias ! Je n’ai aucun problème avec Toto. Je pense qu’il a fait un excellent travail dans une équipe dont il a hérité » sourit Christian Horner, qui adresse à nouveau ce petit tacle bien connu de sa part à Toto Wolff…
« Oui, bien sûr, il y a du respect, Mercedes est une équipe phénoménale. Ils ont réalisé de grandes choses et il y a bien sûr du respect entre les deux équipes. Mais c’est une compétition. Vous ne pouvez pas simplement accepter... si nous nous laissons aller et acceptons que Mercedes gagne toutes les courses, c’est assez ennuyeux... »
« Nous sommes ici pour faire la course. Nous voulons remporter le championnat. Nous nous sommes battus pour arriver à cette position et combattre Mercedes pendant sept longues saisons maintenant, et bien sûr nous nous sommes mis dans une position compétitive, nous voulons être sûrs de faire de notre mieux pour la convertir d’ici la fin de l’année. Ce sera de loin notre plus grande réussite en Formule 1 si nous y parvenons dans l’un ou l’autre des championnats. »
Et si Lewis Hamilton et Mercedes gagnent finalement... Christian Horner aura-t-il vécu l’un de ses plus gros échecs personnels ?
« Perdre fait mal. Si ça ne fait pas mal, allez faire autre chose. Si quelqu’un est heureux de finir deuxième, il n’est pas dans le bon métier. Nous sommes une équipe affamée, nous sommes une équipe de course et nous avons travaillé dur pour arriver à cette position, mais c’est où vous finissez à la fin de l’année qui compte vraiment. Tout le monde a faim de cette course et en profite. La chose la plus importante est d’apprécier la compétition également. Donc, si ça énerve un peu Toto, ça nous convient. »