L’annulation ou le report de plusieurs Grands Prix cette saison placent plusieurs équipes, notamment en milieu de grille, en situation d’extrême danger. Frédéric Vasseur ou Claire Williams ont par exemple tiré la sonnette d’alarme concernant le sort de leurs écuries respectives, Alfa Romeo et Williams.
A priori, Christian Horner, du côté de Red Bull, ne doit pas lutter pour la survie de son équipe à court terme. Mais à moyen terme, la maison-mère pourra peut-être décider de réduire la voilure ou de revoir ses engagements…
Le patron de Red Bull, tout en se montrant en partie optimiste, n’exclut pas la disparition d’une ou plusieurs écuries ; c’est pourquoi il appelle aussi la F1 à prendre ses responsabilités.
« La F1 est un business très fort et elle a une énorme histoire. La F1 survivra à cela. La survie de toutes les équipes est une autre question, et il est de la responsabilité de tous les directeurs d’équipe d’agir dans l’intérêt du sport et de tous ses participants, en ayant à l’esprit de faire de notre mieux pour que les 10 équipes sortent en vie de cette situation. »
« La différence avec la crise de 2008, c’est qu’alors, nous pouvions encore rouler, il y avait toujours un calendrier, il y avait toujours des événements. Vous pouviez voir le problème plus clairement, alors qu’ici, nous sommes plus dans l’inconnu. »
Parmi les inconnues mentionnées par Christian Horner, figure bien sûr celle de la reprise de la compétition…
« Quand allons-nous recommencer à courir ? C’est un scénario différent. L’année 2008 a été marquée par des pressions et les personnes présentes à l’époque - Ron Dennis, Flavio Briatore, etc. - ont réfléchi aux intérêts du sport ; et il est crucial que nous fassions de même collectivement en ce moment. »
« Le monde est dans une situation différente aujourd’hui. Bien sûr, les revenus sont très durement touchés. Nous ne savons pas encore à quel point la F1 sera touchée. »
« Toutes les équipes ont réagi de manière responsable et collective. Il est évident que certaines équipes sont plus exposées que d’autres, en particulier les petites, et il est important que nous fassions de notre mieux pour protéger la communauté de la F1. »
Liberty Media, qui est un groupe côté en bourse et qui subit donc de plein fouet la contraction des marchés, pourrait également décider d’arrêter les frais et de revendre le sport. Mais Christian Horner n’y croit pas.
« Pour être honnête, la structure de Liberty est assez compliquée et vous pouvez imaginer que Live Nation, le propriétaire, prend également un coup comme toute l’industrie de l’événementiel. »
« Mais ils ont aussi les poches bien remplies. Et ils ont toujours eu une vision à long terme sur ce point. Je pense qu’ils feront tout ce qui est nécessaire pour assurer la pérennité du sport. »