Christian Horner a révélé que la Red Bull RB19 serait très proche de sa devancière, la RB18.
Le directeur de l’équipe de Milton Keynes, qui a admis que la voiture présentée à New York n’était qu’un exercice de style basée sur la F1 de 2022, explique qu’il aurait été inutile de tout changer, alors que le règlement est stable, malgré quelques modifications d’ordre aéro.
"Vous verrez un air de famille" a déclaré Horner.
"La RB18 était une si bonne voiture, c’est logique de rester dans la même continuité. Le règlement est encore immature donc il y aura des évolutions."
"C’est une évolution car le règlement est en majorité le même. Les règles du plancher ont changé, donc il y aura des impacts sur l’appui pour chaque équipe, mais c’est bien plus une évolution qu’une révolution."
Horner s’attend à ce que les changements aient un impact, mais il déplore surtout des évolutions ayant obligé à des développements importants, qui selon lui n’étaient pas nécessaires puisque le phénomène de marsouinage disparaissait naturellement.
"On aura une première vision lors des tests à Bahreïn. C’est un peu étrange, il y a eu beaucoup de pression pour changer cela, c’est arrivé vers Spa l’an dernier, mais à la fin de la saison, il restait très peu de marsouinage."
"Mon argument à l’époque était que cela finirait par se tasser naturellement. Et nous avons imposé de grosses dépenses à toutes les équipes pour changer le règlement alors que ce n’était pas franchement nécessaire."
Horner prédit des gains de puissance pour Ferrari
En revanche, Horner ne s’attend pas à une grande différence en matière de performance des moteurs, puisque la F1 applique depuis l’an dernier un gel des moteurs. Seules les modifications pour la fiabilité sont autorisées, ce qui limite les variations en puissance.
"Les moteurs sont homologués, donc en théorie il ne devrait y avoir aucun gain de puissance. Et les carburants sont également homologués, donc toute information sur un nouveau carburant n’est pas permis."
En revanche, il n’est pas étonné des rumeurs prêtant davantage de puissance à Ferrari, car la Scuderia était obligée de ne pas exploiter son bloc propulseur à fond l’an dernier, à cause de soucis de fiabilité : "Ferrari a eu des problèmes à ce niveau l’an dernier, mais s’ils ont réglé cela, on les verra faire des progrès."
De là à gagner 30 chevaux ? "Ce serait beaucoup, nous devrons être conscients de cela, on les a vus baisser la puissance l’année dernière, et ils ont la capacité avec leur moteur de la faire remonter. C’est notre cas aussi, mais rien de comparable avec Ferrari."
Red Bull n’est pas encore favorite
Malgré une excellente saison 2022, Horner ne voit pas son équipe comme favorite pour le titre. Selon lui, un tel statut pourra s’acquérir en effectuant de très bons essais hivernaux et en étant en tête au Grand Prix de Bahreïn, mais pas avant.
"Je ne parierai pas dessus. On a eu une saison incroyable en 2022, on a gagné 17 courses, deux Sprints, les deux titres, c’était une année incroyable. Si nous accomplissions la moitié de cela, ça pourrait être suffisant pour se battre pour le titre."
"Mais Ferrari avait une très bonne voiture l’an dernier et ils vont se battre cette année. Je suis sûr que Mercedes va se reprendre, ils ont eu une année terrible, mais on verra. La compétition sera très importante."
Il est toutefois conscient qu’une sorte de statut de favoris par défaut s’applique sur Red Bull : "Vu ce que l’on a fait l’an dernier, on aura évidemment ce statut. Mais pour moi, ça ne signifie rien, les favoris seront ceux qui auront la meilleure voiture à Bahreïn."
Un retour en forme de Mercedes F1 ?
Est-ce que cela pourrait être Mercedes F1 ? Horner reste prudent : "Il y a eu beaucoup de développement l’an dernier, et l’on voit qu’ils étaient bien plus compétitifs à la fin de la saison."
"Ils ont amené beaucoup de nouveautés en deuxième moitié d’année, et l’on s’attend à ce qu’ils soient bien plus compétitifs. Ils ont deux pilotes très rapides, donc il n’y a aucune raison de ne pas les attendre là."
Il n’exclut pas de voir une équipe du peloton se rapprocher drastiquement des top teams : "On ne sait jamais, Alpine a fait des progrès en deuxième partie de saison l’an dernier, on entend des attentes de plus en plus élevées de la part d’Aston Martin, et peut-être même McLaren, on ne sait jamais. La grille devrait se rapprocher avec le règlement."
Pour Red Bull, le paramètre le plus délicat à gérer sera les pénalités reçues à cause du dépassement de plafond budgétaire, qui consistent en une réduction du développement : "C’est évidemment handicapant, ça nous force à être sélectifs. L’équipe a fait un bon travail à ce sujet, mais on verra comment ça évolue."