Christian Horner, directeur de Red Bull Racing, est l’un des artisans des succès de Sebastian Vettel, les plus importants d’ailleurs puisque l’Allemand doit ses 4 titres mondiaux à l’équipe autrichienne, n’ayant pas réussi à en décrocher un 5e avec Ferrari.
Comment le Britannique a-t-il réagi à l’annonce de la retraite à venir de son ancien pilote ? Quelles étaient ses plus grandes forces lorsqu’il dominait le sport ?
"Sebastian, lors son temps avec nous, a été incroyable. Il est venu en tant que junior, il a écrit une lettre à Red Bull pour voir s’ils le soutiendraient, vous savez, localement, et, de cela est venu le soutien du marché local, puis du groupe, puis à travers les programmes juniors, via Toro Rosso, puis au sein de Red Bull Racing," commente Horner.
"Je pense que ce qui ressortait chez Seb, c’était que dès le début, on pouvait voir qu’il était un jeune homme très concentré, et son éthique de travail était totalement germanique. Il travaillait dur, il travaillait tard et il avait un grand sens de l’humour, donc pour s’intégrer dans une équipe britannique, il a immédiatement embrassé la culture."
"Il s’est fait aimer dans tous les domaines de l’entreprise, qu’il se présente avec des chocolats pour les secrétaires ou qu’il apprenne le jargon dans le garage - d’une manière légèrement différente de Yuki - mais sa maitrise de l’argot ’cockney’ est devenue légendaire ! C’est sa capacité à établir des liens avec les gens et à tirer le meilleur parti des gens."
"Et il était formidable dans les voitures que nous produisions à cette époque. Ce furent, encore une fois, des jours heureux en Formule 1 : des concurrents très forts, de grandes équipes contre lesquelles nous étions confrontés et des succès exceptionnels. À ce stade, il était très concentré sur ses réalisations, non seulement sur le succès, mais sur la réalisation et la recherche de records. Ils comptaient beaucoup pour lui."
"Et les fans aussi, il en a une quantité énorme, rien qu’en le voyant collectionner tous les souvenirs et tous les cadeaux au Japon. Il insistait ensuite pour tout ramener chez lui. Certains objets étaient un peu bizarres, mais il gardait tout, il gardait absolument tout. C’était un plaisir pour nous de l’avoir dans notre équipe. Nous avons réalisé de grandes choses ensemble."
"Je l’ai vu grandir, passer d’un garçon à un jeune homme, et c’est un gars avec beaucoup de principes. Il a des convictions très fortes. Nous l’avons vu dans les dernières étapes de sa carrière, car il défend beaucoup les choses qui le passionnent, et à juste titre. Sa famille est importante pour lui. C’est un homme très privé. Et je suis tellement heureux de voir qu’il est devenu un Instagramer récemment."
"Et bien que sa carrière en Formule 1 touche à sa fin, il a beaucoup de choses qu’il veut faire dans sa vie. Et je suis sûr qu’il va continuer à faire de grandes choses. Mais ce sera triste de ne plus le voir. Le moment est venu pour lui. Ce n’est pas agréable de le voir courir dans le peloton, il ne mérite pas d’être là. Le moment est venu pour lui de dire : stop à la Formule 1."
Quelle a été sa saison la plus impressionnante pour Red Bull ?
"Il est devenu de plus en plus fort. Je veux dire, en 2009, nous étions une jeune équipe, ainsi que lui. Et nous avons fait quelques erreurs. En 2010, il était, il était le pilote hors concours cette année-là, il y a eu un gros manque de fiabilité et contre toute attente il a remporté le championnat à la fin de l’année."
"En 2011, il a construit là-dessus, et 2012, a été une année super difficile. Il n’avait gagné qu’une seule course avant que nous quittions l’Europe. Et puis il a gagné, je crois, quatre courses de suite pour affronter Fernando Alonso dans cette dernière course au Brésil."
"Et au moment où nous sommes arrivés à 2013, il a tout simplement dominé, neuf victoires consécutives, c’était pour moi son année phare : il a tout réuni et a été vraiment exceptionnel cette année-là."