A part éventuellement Zak Brown, le PDG de McLaren Racing, les autres directeurs d’écurie ne réservent pas un accueil très chaleureux à l’arrivée potentielle d’une 11e équipe en F1 (Andretti en premier lieu). Loin de là…
Après Toto Wolff, c’est au tour de Christian Horner et de Frédéric Vasseur de s’exprimer sur ce sujet.
Comme de bien entendu, le directeur de Red Bull craint de voir ses revenus s’effilocher puisqu’il faudra les partager avec une nouvelle équipe.
« Naturellement, pour les signataires actuels des Accords Concorde, il est tout à fait logique de dire que les 10 équipes ou les 10 franchises ont une valeur intrinsèque et que vous la diluez en augmentant le nombre d’équipes ou de franchises. »
« Si l’on augmente le nombre d’équipes au-delà de 10, il faudra toujours se demander, sur le plan fiscal, comment cela affectera la distribution des revenus. »
« L’argent sera finalement un facteur important. Je vois cela comme une question pour le promoteur : s’il veut plus d’équipes, il devra évidemment diluer la part des revenus. »
« Il serait injuste d’attendre des autres équipes qu’elles paient indirectement pour l’arrivée de nouveaux participants. Ce sera toujours le conflit que vous aurez. »
« Je pense que c’est une bonne chose qu’il y ait un intérêt à la fois des constructeurs d’une marque et d’une équipe comme Andretti. C’est un grand nom. Ce serait encore mieux si Mario revenait au volant ! »
« Mais c’est quelque chose qui concerne vraiment Liberty, c’est leur modèle économique qu’ils doivent mettre au point pour l’avenir. »
Il existe pourtant un fonds anti-dilution pour les équipes existantes : Andretti devra payer pas moins de 200 millions de dollars, somme qui sera redistribuée aux équipes pour compenser la perte de revenus.
Cependant Christian Horner estime que ce n’est qu’un sparadrap de court terme, à l’entendre.
« Il faut voir à plus long terme. C’est la première fois de mémoire d’homme que nous avons 10 franchises saines, 10 équipes saines. »
« Les deux dernières équipes se battaient toujours pour survivre, alors qu’aujourd’hui, elles sont en mesure de planifier l’avenir, de se projeter dans le futur plutôt que de rester dans le présent. »
« Les 200 millions de dollars représentent une somme importante, mais si vous les divisez par le nombre de participants, cela ne va pas très loin. Et c’est un one-shot, ce n’est pas 200 millions de dollars chaque année. »
Vasseur encore moins chaud pour Andretti
En tant que patron d’une plus petite équipe, Frédéric Vasseur chez Alfa Romeo craint d’autant plus la perte de revenus.
A l’entendre, le Français ne serait pas contre l’arrivée d’une nouvelle équipe en F1. A condition qu’elle rachète une équipe existante et apporte une forte valeur ajoutée. Bien entendu, aucun lien avec les rumeurs de possible rachat de Sauber par Audi !
« Si nous avons une nouvelle équipe qui arrive, avec une méga valeur ajoutée pour le championnat, cela pourrait avoir du sens. »
« Mais nous n’avons pas besoin d’accueillir une nouvelle équipe, pour mettre en danger deux ou trois équipes sur la grille. »
« Dans les Accords Concorde, nous abordons ces points, et à la fin, ce sera à la FOM de décider ce qu’elle veut faire. »
« Je pense que nous avons assez d’espace pour trouver des partenariats avec les équipes existantes sur la grille, plus que pour en accueillir une autre. »
Steiner fronce aussi les sourcils
Günther Steiner, chez Haas, en plus de diriger une petite structure, a d’autant plus à perdre avec l’arrivée d’Andretti : car Haas perdrait son statut de seule équipe américaine en F1.
On comprend donc sa réaction là encore négative !
« Nous avons en ce moment 10 équipes stables, ce qui pendant longtemps n’était pas possible en F1. Ou ne se produisait pas en F1. »
« Maintenant, depuis cinq ans, tout est assez stable et très bien. »
« Pourquoi les 10 équipes diraient-elles : diluons notre valeur pour faire entrer quelqu’un de nouveau ? Quel est l’intérêt pour nous ? »
« Nous sommes ici depuis longtemps. Si la FOM veut distribuer plus d’argent ou autre chose, c’est une autre discussion. Mais avoir plus d’équipes ne signifie pas être meilleur. »