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Hué ou insulté sur les réseaux ‘toxiques’ : comment Russell gère son mental en F1

Le sujet de la santé mentale à l’honneur

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Avec Romain Grosjean, Lewis Hamilton ou Lando Norris, George Russell a fait partie des pilotes ayant mis le sujet, jadis tabou, de la santé mentale sur le devant de la scène.

En fin d’année dernière, George Russell, qui consulte régulièrement un spécialiste, avait même confié avoir frôlé l’épuisement mental et le burn-out, après une saison si complexe avec Mercedes.

Ce genre de confidence est rare dans l’univers du sport de haut niveau – bien que le sujet de la santé mentale soit pourtant au cœur du bien-être comme de la performance des pilotes.

« C’est un sujet incroyablement important » a confirmé George Russell récemment, sur cette question.

Comment Russell est-il justement arrivé à comprendre l’importance de ce sujet de la santé mentale, alors qu’il n’est pas mis en avant tant que cela dans les hautes instances du sport ?

« J’ai commencé à creuser le sujet de la santé mentale d’abord pour les aspects liés à la performance - pas nécessairement pour résoudre des problèmes ou pour me soulager, mais pour essayer de tirer le meilleur parti de ma vie professionnelle et de ma propre performance personnelle. Ce n’est qu’après avoir parlé à des professionnels, à des gens, et pris conseil, que j’ai réalisé que prendre soin de ma santé mentale n’était pas seulement bénéfique pour ma vie professionnelle, mais que cela m’aidait aussi sur le plan personnel. »

« J’ai eu l’impression qu’on m’avait enlevé un poids des épaules. Je me sentais dans un meilleur état d’esprit et plus à même d’aborder la journée à venir ou le prochain défi. »

« Cela m’a ouvert l’esprit et j’ai probablement commencé à voir les choses un peu mieux chez les autres, j’ai mieux compris aussi les défis à relever pour avoir le courage d’en parler à quelqu’un. »

« C’est pourquoi je travaille sur cette campagne de santé mentale avec Meta, en publiant un certain nombre de vidéos sur Instagram, pour encourager les hommes à parler de leur santé mentale et à essayer d’obtenir de l’aide s’ils en ont besoin. »

George Russell espère donc aussi mettre à mal quelques stéréotypes de genre, qui voudraient que les hommes se plaignent moins de ce genre de problème mental.

« Chez les hommes surtout, il y a un élément de fierté personnelle – il y a une ancienne façon de penser, il faudrait être dur pour s’en sortir… mais ce n’est pas nécessairement la meilleure façon. Nous devons tous être encouragés à dire qu’il n’y a pas de honte à parler à quelqu’un. Si je peux utiliser ma plateforme pour avoir un impact plus important que la course automobile, je suis fier de pouvoir le faire. »

« Il s’agit de sensibiliser les gens. Les personnes sous les feux des projecteurs, qui parlent librement et ouvertement de la santé mentale, donnent aux autres la confiance nécessaire pour le faire. Comment pouvons-nous encourager davantage de personnes à le faire ? Je n’ai pas toutes les réponses, loin de là, mais je pense que plus nous en parlons, plus nous partageons nos propres expériences, plus cela ne peut être que bénéfique. »

Comment gérer la pression mentale en F1 ?

George Russell a affronté un moment dur pourtant l’an dernier : des fans l’ont hué pendant la parade des pilotes. Une expérience qui l’a marqué.

« L’année dernière, pour la première fois, des fans m’ont hué pendant la parade des pilotes. Je n’avais jamais vécu cela auparavant. Je suis un jeune homme de 24 ans qui vit son rêve, qui sort, qui travaille dur, qui essaie de faire de son mieux, et il y a des adultes qui vous huent. J’en ai ri, mais ça fait réfléchir. »

Dans le quotidien de la F1, au milieu d’un calendrier frénétique, sur quelles ressources s’appuie donc George Russell pour faire face à tous ces défis sur le plan mental ?

« Je parle à mes amis, ma petite amie me soutient incroyablement, mais aussi mon entraîneur, Aleix Casanovas. Je voyage dans le monde entier avec Aleix, il est avec moi depuis 2017 maintenant, c’est donc notre septième année ensemble, et il a fait toutes les courses avec moi depuis. Le fait de l’avoir à mes côtés comme quelqu’un qui comprend le voyage, qui comprend les pressions, c’est incroyablement important. »

« Pour moi aussi, le changement dans ma vie professionnelle, ça a été de passer du statut de pilote de F1, mais en étant d’abord à l’arrière de la grille, un peu loin des feux de la rampe, à celui de pilote qui est maintenant un peu plus à l’avant de la grille, plus visible médiatiquement. Les choses que vous dites sont maintenant davantage reprises par les médias et peut-être que les mots que vous dites sont déformés ou légèrement modifiés… La perception que les gens ont de vous change également, il s’agit donc d’apprendre à gérer ce changement, car ce n’est pas facile. »

« J’en parle avec les personnes en qui j’ai le plus confiance et que j’aime le plus, et elles m’aident énormément. Mais pour être honnête, la personne qui m’aide potentiellement le plus est mon psychologue, parce qu’il connaît les questions à poser, il sait comment réagir à certaines choses que je dis, parce que c’est un professionnel. »

« Un psychologue est un coach sportif pour votre esprit. Et de la même manière qu’un coach sportif sait ce qu’il faut faire pour entraîner votre corps et vous aider à être plus en forme, un psychologue sait où puiser dans votre esprit pour vous aider à vous sentir plus libre d’une certaine manière. »

L’importance des psychologues en F1 ne doit pas être sous-estimée : Nico Rosberg a plusieurs fois répété que s’il n’avait pas eu recours à un psychologue, il n’aurait sans doute pas pu battre Lewis Hamilton en 2016... George Russell confirme.

« Oui, absolument. Je me sens chanceux d’avoir pu travailler avec un tel professionnel, car cela m’aide beaucoup dans ma vie personnelle. Peu importe votre métier ou l’étape de la vie que l’on traverse, nous sommes tous confrontés à des défis, nous avons tous des problèmes personnels et la vie n’est simple pour personne. »

« Il est donc très important de trouver des moyens d’avoir cette sorte de routine mentale, pour maintenir les choses en état, plutôt que de chercher de l’aide une fois qu’il y a un problème. »

Le pilote Mercedes se méfie enfin comme de la peste des réseaux sociaux...

« C’est un drôle de monde. Beaucoup d’entre nous vivent sur les médias sociaux, qui sont un lieu incroyablement toxique, en particulier dans la sphère de la Formule 1. Pour moi, il s’agit d’apprendre et de comprendre comment gérer cela, mais aussi de reconnaître les défis que les jeunes adultes ou les adolescents à l’école traversent avec les médias sociaux. C’est très difficile, et ce genre de problèmes sociaux ne fait que s’aggraver avec le temps. »

Dans une prise de parole forte et récente, Lando Norris avait aussi confié avoir "sauvé des vies" en parlant de santé mentale.

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