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Hülkenberg admet que la F1 s’arrange parfois avec le règlement pour le spectacle

Mais il salue le bilan de Liberty Media

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Les polémiques de l’an dernier, et le dénouement litigieux d’Abu Dhabi, ne doivent pas être l’arbre mort qui cache la forêt luxuriante de la F1 selon Nico Hülkenberg.

Le pilote de réserve Aston Martin F1, aussi chroniqueur sur LinkedIn, estime en effet que la F1 est en plein progrès et qu’il serait dommage que l’errance supposée de Michael Masi, le directeur de course de la FIA, ou tout autre point polémique, ne mette sous l’éteignoir d’autres réels succès de la F1.

« La saison de la F1 s’est terminée sur un véritable coup de théâtre. Rarement les médias n’ont réagi de la sorte après une course. Les actions du directeur de course ont été débattues et remises en question. En fin de compte, il s’agissait d’une décision qui ne peut tout simplement pas être modifiée rétrospectivement et qui se produit également dans d’autres sports, comme le football » lance ainsi Nico Hülkenberg dans sa dernière chronique.

« La particularité de ce cas est qu’il n’y a peut-être jamais eu d’interprétation d’une règle qui ait eu une influence aussi énorme sur le résultat du championnat du monde des pilotes. »

« À mon avis, cette finale n’était pas une coïncidence, mais plutôt la somme de plusieurs éléments qui se sont développés au cours des dernières années. La F1 est en passe de redevenir vraiment sexy. »

Le point positif le plus notable pour Nico Hülkenberg : le produit F1 se réinvente pour devenir plus attractif, pour les sponsors, pour les nouvelles générations également.

En clair, le bilan de Liberty Media est ici salué, et celui de Bernie Ecclestone étrillé !

« Soyons honnêtes, il y a quelques années, la F1 était sur le déclin. Il y avait relativement peu d’excitation sur la piste, les sponsors se réorientaient, les audiences de la télévision chutaient et, de manière générale, le produit n’était plus aussi fort qu’à l’époque des grandes heures de Prost, Senna ou Schumacher. »

« Mais depuis le rachat par Liberty Media en 2016, les choses ont changé. Les Américains sont tout simplement des experts en matière de divertissement et savent exactement quels leviers actionner. Ils n’ont négligé aucune piste, ont donné à la série un nouveau look beaucoup plus frais, ont remanié les émissions et ont créé des produits entièrement nouveaux comme F1 TV. »

Nico Hülkenberg donnera aussi du grain à moudre à Mercedes en estimant que Liberty Media aurait comme souhaité le changement de règlement de 2021, autour du fond plat, pour resserrer la compétition...

« Au fil des ans, ils ont retrouvé le facteur glamour et la star qui ont toujours rendu la F1 spéciale. En outre, les bons experts ont été intégrés à la direction et les règlements sportifs ont été successivement révisés, ce qui a finalement permis de resserrer la compétition et de promettre plus de suspense. Par exemple, Mercedes n’a pas réussi à remporter un titre de champion du monde pour la première fois dans l’ère hybride depuis 2014. En 2021, il y a eu six vainqueurs de GP différents et 13 pilotes différents sur le podium. »

Cependant tout n’est pas rose et Nico Hülkenberg reconnaît que la F1 (mais c’est pourtant la FIA qui décide) s’arrange parfois avec le règlement pour que cela profite au spectacle. Comme à Abu Dhabi ? Comme surtout à Bakou avec le drapeau rouge et la course sprint de deux tours pour Nico Hülkenberg.

« A cette fin, ils ont manifestement ajusté l’interprétation du règlement pour le plaisir du spectacle. Le drapeau rouge peu avant la fin à Bakou en est un exemple parfait. Une voiture de sécurité passant par la voie des stands aurait probablement suffi. Mais un restart… il s’agit certainement du moment le plus excitant qui assure le plus haut niveau d’adrénaline chez les pilotes et les spectateurs et garantit des situations controversées. »

« En outre, il est évident que la F1 se concentre sur des circuits spectaculaires. Par exemple, l’ajout de la course à Zandvoort avec ses virages abrupts et son caractère de festival dans les tribunes, la refonte importante du circuit à Abu Dhabi - qui est passé de rien à tout - le circuit urbain fou de Jeddah ou le futur méga circuit de Miami. Certes, le facteur argent joue partout un rôle important, mais la F1 n’en souffre pas, bien au contraire. »

L’effet Netflix

Si la F1 est aussi plus populaire, c’est bien sûr aussi grâce à la série Netflix qui a attiré nombre de nouveaux fans. On vient de l’apprendre, la saison 4 sera disponible le 11 mars, après les essais de Bahreïn et avant le premier Grand Prix dans ce même pays. Le point de vue d’un pilote est ici intéressant : le pilote de réserve Aston Martin F1 estime-t-il que Netflix tort démesurément la réalité ?

« À mon avis, il s’agit d’une démarche extrêmement intelligente et décisive de la part de la Formule 1 et de Liberty Media pour faire la lumière dans l’obscurité et, contrairement à ce qui se passait durant les décennies précédentes, pour montrer au public ce qui se passe en coulisses. »

« Je me souviens encore très bien de la production de la toute première saison. Je m’étais dit, qu’est-ce qu’ils font là ? Lors de nos premières rencontres avec les équipes de tournage, nous, les pilotes, n’étions pas tout à fait clairs sur ce qu’ils voulaient dans le paddock et, surtout, sur le résultat final. Après un certain scepticisme initial, j’ai toutefois accepté d’être filmé plus souvent. Rétrospectivement, je ne regrette rien. »

« Grâce à ce documentaire, de nombreux fans - et surtout de nombreux nouveaux fans - ont compris pour la première fois en quoi consiste la fascination exercée par ce sport, quelle est la part de la politique, quels sont les efforts déployés par les équipes et quel est le cirque de la F1. Les réalisateurs du documentaire ont trouvé un bon équilibre entre Hollywood et la réalité. Bien sûr, tout n’est pas exactement comme il est décrit, mais c’est très divertissant et disponible à tout moment et dans le monde entier sur les 27 marchés les plus importants. »

« Le documentaire a connu un énorme succès en Amérique en particulier. Lors d’un week-end de course, je n’ai jamais pris autant de selfies avec des fans et signé autant d’autographes qu’à Austin en 2021, même si je ne cours pas actuellement. »

« Quelques chiffres bruts qui soulignent le succès : avant Drive to Survive, il y avait environ 264 000 spectateurs sur le circuit d’Austin en 2018. En 2021, ils étaient plus de 400 000. D’après une enquête, 70 % d’entre eux assistaient à une course de F1 pour la première fois. Et un fait très important est qu’ils gagnent à nouveau de jeunes téléspectateurs, ceux-là même qu’ils avaient perdus ou ne pouvaient pas atteindre ces dernières années. »

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