Nico Hülkenberg est revenu sur la saison 2023 de Haas F1. Le pilote allemand, qui a fait son retour en Formule 1 dans l’équipe américaine cette saison, déplore le manque de performance et de développement, et juge que la meilleure forme de son équipe en début de saison était due à des difficultés provisoires de ses rivales.
"Je ne peux pas dire que c’est un succès d’être dixième et dernier" avertit Hülkenberg. "Je pense qu’évidemment le développement, ou le manque de développement, est une déception. Ce n’est pas génial, pas assez bon franchement, nous devons y remédier et faire un meilleur travail l’année prochaine."
"Nous avons commencé dans une position décente, mais nous n’avons pas trouvé la performance, nous n’avons pas amélioré la voiture, d’autres l’ont fait, de manière substantielle, et nous avons été laissés à la traîne. De ce point de vue, ce n’est pas terrible."
"Personnellement, j’ai apprécié cette année après mon absence, et je l’apprécie toujours, et j’ai déjà hâte d’être à l’année prochaine avec, je l’espère, un package plus compétitif. Nous nous en sommes tirés au début de la saison parce que d’autres avaient plus de difficultés."
"Et puis, une fois qu’ils ont fait le ménage et qu’ils ont apporté de vrais développements, c’est là que nous avons vraiment commencé à le payer. La deuxième moitié de la saison a été très difficile. Je pense que je n’ai eu qu’une occasion de marquer un ou deux points à Singapour, que nous avons manquée à cause d’un mauvais choix stratégique."
"En dehors de cela, nous n’avons jamais eu le rythme nécessaire. Même quand il y avait beaucoup de voitures qui abandonnaient, nous étions trop loin du compte. Donc ce n’est pas génial. C’est pourquoi nous devons faire mieux."
Une évolution "pas suffisante" en fin de saison
Comme il l’a déjà déploré, Hülkenberg s’agace du manque de progression qu’a marqué l’évolution de la Haas VF-23 à partir d’Austin, au point qu’il revienne à l’ancienne spécification.
"Je ne pense pas qu’il y ait une grande différence. Il y a des différences mineures. À Las Vegas, j’ai senti que le nouveau package avait un avantage sur l’ancien dans une configuration à faible appui. À Abu Dhabi, je n’ai pas roulé le vendredi, mais à partir du samedi, je me suis senti très bien."
"Kevin n’était pas très heureux. Les deux sont similaires mais en soi, ce n’est pas suffisant. Une évolution est censée être meilleure et résoudre certains problèmes. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Nous devons donc essayer de faire mieux l’année prochaine."
"Nous devons juste nous ressaisir et faire un meilleur travail, nous devons travailler dur, parce que nous voulons faire mieux. Je veux que nous fassions mieux en fin de compte, et je pense que tout le monde dans l’équipe veut faire mieux. Nous devons donc essayer de trouver de meilleures solutions."
L’Allemand appelle à des changements
Selon lui, Haas doit revoir les choses de manière large et procéder à une modification drastique de son organigramme : "Je pense qu’en interne, avec Günther Steiner et la direction, nous devons examiner tous les domaines et poser des questions aux techniciens, qui ont la responsabilité de rendre la voiture plus rapide."
"Que se passe-t-il ? Je n’ai pas voulu être trop dur à Abu Dhabi, mais c’est un fait : nous devons poser des questions, comprendre et examiner la situation, et peut-être même changer les choses si nécessaire."
"Il est certain que cela a ses limites. Mais cette équipe a fait bien mieux que dixième dans le passé. Il n’est pas réaliste de dire que nous visons la deuxième ou la troisième place, mais nous devrions nous battre autour de la sixième ou de la septième place, c’est certain. Et c’est là que, cette année, nous avons été un peu en deçà des attentes."
"Nous aurions dû remédier" au problème des pneus
Haas F1 a connu une année marquée par une dégradation trop importante des pneus par la VF-23. Hülkenberg reconnait que le problème était très difficile à corriger, et qu’il était difficile de le régler en courant de saison.
"Nous le comprenons bien, mais nous ne pouvons pas y remédier en cours de saison, c’est le problème, nous aurions dû l’aborder et y remédier avec des évolutions, plus d’appui. Mais c’était le problème, nous n’avons malheureusement pas trouvé l’appui nécessaire et c’est pourquoi nous continuons à avoir des problèmes de pneus."
S’il ne perd pas espoir de voir son équipe remonter l’année prochaine, Hülkenberg est conscient que cela donnera une quantité de travail colossale. Il admet que Haas doit prouver qu’elle est capable de remonter.
"Nous avons du travail à faire. Ce n’est pas négligeable, pas seulement dans le secteur de l’aérodynamique, mais aussi avec les freins, le refroidissement, l’efficacité de tout ce qui fonctionne. A quel point suis-je confiant ? Je n’en suis pas sûr, nous devons le prouver, c’est à nous de faire un meilleur travail l’année prochaine."