Nico Hulkenberg est apparu passablement énervé, à sa radio, à l’arrivée du Grand Prix de Grande-Bretagne. Le pilote Renault a vertement reproché à son écurie de ne pas l’avoir suivi au moment de définir la meilleure stratégie en course.
La stratégie de l’Allemand fut en effet erratique à Silverstone, ce qui l’a condamné à ne pas faire mieux que la 10e place, quand Daniel Ricciardo empochait six points.
Il n’en fallait pas plus pour relancer des rumeurs de départ. Nico Hulkenberg arrive en effet en fin de contrat à l’issue de cette saison, et Cyril Abiteboul, il y a quelques semaines, a publiquement admis suivre la situation d’Esteban Ocon, toujours bloqué dans son rôle de réserviste chez Mercedes.
Nico Hulkenberg semble, malgré ces rumeurs, aujourd’hui particulièrement serein, voire surpris.
« C’est en fait la première fois que j’entends ces rumeurs. Mais je ne suis pas surpris. Nous sommes un sport très orienté vers la performance et le business, c’est normal. Si vous ne performez pas, vous êtes mis à la porte, vous le savez. Donc je ne suis pas surpris du tout, ou inquiet. Je me fixe des ambitions très hautes, et bien sûr, l’équipe aussi. Ils m’ont engagé pour une raison : performer. »
L’ancien pilote Force India et Sauber a une excuse pour expliquer des performances en dents de scie : la Renault n’est pas encore capable d’aller chercher les meilleures.
« Le succès, ce n’est pas garanti, rien n’est garanti » regrette-t-il. « Beaucoup d’investissements ont été consentis. Les infrastructures sont assez différentes aujourd’hui, beaucoup plus de personnes y travaillent, elles sont bien plus au niveau. Toute l’équipe opérationnelle a bien grandi. J’ai vu beaucoup de bonnes choses qui sont arrivées ces 24 derniers mois. Je sens que les bases sont bonnes maintenant. »
« Mais il faut vraiment le prouver, il faut faire le boulot. Donc j’ai confiance, nous pouvons le faire après avoir mené à bien ce long processus. Combien de temps cela prendra-t-il ? Nous verrons. Je me sens au bon endroit, heureux à ma place. Bien sûr, j’aurais aimé mieux faire, mais il n’y a pas de gros regrets, ou de pensées amères à propos du passé. »
Puisqu’il faut tout envisager, si Nico Hulkenberg était mis à la porte chez Renault F1, chercherait-il à rester en F1, ou bien se dirigerait-il vers l’endurance, en tant qu’ancien vainqueur des 24 Heures du Mans ?
« Quand j’ai commencé en F1 en 2010, mon but était de faire une bonne et longue carrière en F1. C’est ce que j’ai toujours voulu, être un pilote de F1. J’ai réalisé une bonne carrière je sens que j’ai déjà tiré le meilleur de mon matériel, surperformé avec les voitures que j’avais. Si vous n’avez pas une voiture capable de gagner, c’est le mieux que vous pouvez faire. »
En effet, Nico Hulkenberg n’a jamais eu une voiture pouvant viser les victoires. En 166 courses, il n’a même jamais terminé sur le podium, en dépit d’une pole au Brésil en 2010, avec Williams.
« Il faut être au bon endroit au bon moment, avec la bonne voiture et la bonne équipe. Malheureusement, le timing dans ma carrière n’a jamais été parfait. Je n’ai jamais été dans la meilleure équipe. J’aurais adoré gagner des courses, des titres… mais nous savons comment ça fonctionne en F1. »