Max Verstappen a été titré au Grand Prix d’Abu Dhabi, mais au-delà c’est toute une famille qui l’a été, et en premier lieu son père Jos.
L’ancien pilote de F1, après avoir arrêté sa carrière en F1, s’est concentré à 100 % à partir de 2003 sur l’entraînement et la carrière de son fils. Avec le succès et le destin que l’on sait.
« C’était mon travail » résume Jos.
Pour autant les premiers tours de roue de Max, comme le rappelle Jos, ne remontent pas à 2003 – mais aux environs de 2001.
« Je ne voulais pas qu’il commence trop tôt le karting. Je voulais qu’il commence vers six ans. Je pense que c’est un bon âge pour commencer - au moins, ils comprennent un peu mieux. »
« Mais il pleurait à moitié. Il avait quatre ans et demi et il y avait des personnes plus jeunes qui conduisaient et il voulait conduire aussi. C’est donc là que tout a commencé. »
C’est alors que Max Verstappen a commencé à penser, vivre et parler voiture, raconte son père.
« Le deuxième ou troisième jour après qu’il a obtenu son quad, il est passé sur deux roues, a dû ajuster la direction et est allé dans le mur. Heureusement, il portait un casque, qui a été rayé. Mais ça ne le dérangeait pas. »
« Il conduisait tout le temps. Il avait un feeling avec un moteur. Peu importe que ce soit un quad, une jeep électrique - vous savez, les petites choses pour les enfants - ou autre chose. Il était toujours occupé à conduire. Tous les jours, il avait besoin d’être dessus. »
Pour autant Jos a-t-il toujours cru dans le talent de son fils ? Ou bien était-ce parce qu’il était pilote de F1, qu’il voulait que son fils le soit aussi ?
« S’il n’avait pas le talent, je ne serais pas allé aussi loin, parce que les karts sont très chers au niveau international. Nous nous sommes donc entraînés. »
« Mais vous pouviez voir que, comparé à tous les enfants de son âge, il était nettement plus en avance que les autres. De plus, nous étions en compétition avec des enfants de deux ou trois ans plus âgés, ce qui fait une grande différence. »
« C’était difficile parce que les pneus étaient tendres et à la fin de la course, on pouvait voir qu’il était fatigué. Mais cela a montré son caractère, la façon dont il était en compétition. Il ne se souciait pas de savoir si les autres étaient plus âgés ou autre, il voulait gagner. On pouvait voir que c’était toujours en lui. »
Est-ce en karting que Max Verstappen a développé son style agressif ?
« Il l’a fait en karting donc je ne vois rien de différent. Quand il voit un gap, quand il a le sentiment qu’il peut dépasser, il va le faire. »
Cette proximité forte entre le père et le fils dure encore aujourd’hui : même si Jos a pris du recul, Max Verstappen est entièrement redevable envers son père. Pour lui, seule l’opinion de Jos compte - le reste n’est que du vent.
« Sans mon père, je ne serais pas là où je suis aujourd’hui » résume-t-il à la BBC.
« Depuis qu’il a arrêté de courir en F1, il a passé tout son temps à me préparer de la meilleure façon possible. Nous avons grandi ensemble, il était mon mécanicien de karting. Il a conduit notre van depuis la Hollande ou la Belgique vers toutes les courses de karting en Europe. »
Les colères de Jos...
Cette éducation s’est néanmoins faite à la dure. Jos Verstappen était célèbre pour ses colères dans les paddocks de karting...
Max a souffert certes, mais ne regrette rien de cette sévérité, de cette rigueur paternelles aujourd’hui.
« C’est ce qui compte. C’est comme ça que mon père m’a appris à vivre. Il faut se concentrer sur soi-même et travailler avec son équipe. Tout le reste n’a pas d’importance. »
« Un peu plus de colère… non, ça marche pour moi. J’en avais besoin. Il m’a endurci, ce qui est bien. »
« Après avoir passé beaucoup d’années avec mon père, oui. C’était facile à faire, tout le reste. »
Jos confirme que son fils avait besoin d’être rappelé à l’ordre, parfois durement - il existait ainsi des jours entiers sans que Jos ne parle à son fils en cas d’erreur commise en piste.
« Oui, parfois il en avait besoin, absolument. Parfois, il n’était pas concentré et des choses comme ça, et quand j’avais ce sentiment, je le lui disais. »