Robert Kubica a enfin pu tester la FW42 aujourd’hui à Barcelone. Le Polonais a pu faire 48 tours, ses premiers tours de roue dans la monoplace anglaise, qui n’est arrivée que mercredi après-midi sur le circuit catalan.
Les chronos réalisés par le pilote Williams sont encore très loin de la concurrence, mais il s’agissait surtout de faire les vérifications d’usage en ce début de roulage. Du reste, ces tours ne sont pas représentatifs, poursuit Robert Kubica : Williams est toujours en manque de pièces, et la voiture en piste à Barcelone est un compromis réalisé avec ce qu’il a été possible de produire en temps et en heure.
« Vous pouvez avoir un ressenti de la voiture, ce n’est pas comme si la voiture était totalement inexploitable. Mais il y a toujours des choses à installer sur la voiture, pas beaucoup probablement, mais bien sûr, il y a eu des choses qui ont fait l’objet d’un compromis. »
« Ce n’est pas à moi de parler de ces choses, je suis là pour le pilotage, donc je dois me concentrer sur cela.
« Enfin, j’ai une voiture, donc j’espère que la semaine prochaine, nous pourrons nous concentrer pour mieux préparer la première course, parce que nous n’en sommes plus loin. »
Pour ne rien arranger, Robert Kubica a roulé la plupart du temps avec des instruments aérodynamiques de mesure, à vitesse constante – il devait signer des temps de 1’55 au tour environ, au lieu de 1’17 pour les plus rapides chez la concurrence.
« Je n’ai pas eu le sentiment d’en être au quatrième jour des essais, mais au premier » reconnait-il, avec un semblant de frustration voire de pessimisme.
« J’ai eu, pendant 12 tours, l’opportunité d’avoir un ressenti sur la voiture, ce qui est bien sûr limité. Le reste du temps, j’ai collecté des données et j’ai fait des tests pour le département ingénierie. »
« Je suis là depuis vendredi dernier. Je n’ai jamais attendu aussi longtemps pour rouler 12-14 tours à mon propre rythme ! »
« Au moins, toutes sortes de tests ont été menées à bien, mais pas tous, ce ne fut pas une matinée facile. »
« Pour moi au moins, c’était un peu comme un shakedown. »
« Ce n’était pas des jours sympathiques pour l’équipe, mais enfin nous avons cette voiture. L’équipe a fait du très bon travail pour la construire aussi vite que possible. »
« Bien sûr, il y a quelques compromis que nous avons dû faire. Mais nous pouvons enfin nous concentrer sur notre travail. »
Par rapport à la FW41, la FW42 représentera-t-elle vraiment un pas en avant ?
« A certains égards, oui. A d’autres égards, non, pas nécessairement. La question est de savoir si nous avons fait un pas en avant qui soit plus important que le pas en arrière imposé par le règlement. C’est une question d’équilibre. Pour le moment, il est correct de ne pas parler de la performance de la voiture. Nous verrons la semaine prochaine. »
Jusqu’à présent, le rythme de la Williams est à trois ou quatre secondes des meilleurs temps…
« C’est facile de gagner quatre secondes quand vous êtes à huit secondes » relativise Robert Kubica. « Ce n’est pas comme si nous allions gagner quatre secondes chaque jour, ce serait incroyable. »
« Nous ne pouvons regarder les temps, mais je dois dire quand que j’ai vu les premiers relais de certaines écuries le premier jour, j’étais impressionné » déplore le Polonais.
Un manque de préparation général est confirmé chez Williams… Le constat fait par Robert Kubica est accablant pour l’écurie de Grove.
« Nous ne pouvons dire si j’ai vraiment préparé quelque chose pour l’Australie. Je suis dans la même situation qu’il y a un ou trois mois. Donc cette semaine, il fallait surtout amener la voiture ici, c’était un gros défi. Il faut surtout préparer la voiture pour la semaine prochaine. »
« Aujourd’hui, je ne pouvais pas vraiment me concentrer sur le pilotage et l’exploration de la voiture. J’ai dû plus faire de la collecte des données, essayer d’ajouter du kilométrage à la voiture. Ce ne fut pas une matinée aisée, mais c’est ce que vous attendez pour le premier jour de roulage d’une voiture. »
Robert Kubica rend tout de même hommage à l’exploit qu’auraient réalisé les ingénieurs chargés de la construction de la voiture.
« Ce n’est pas idéal… mais finalement nous avons la voiture, et les gars ont fait un très bon travail en construisant la voiture en cinq fois moins de temps que normalement. »
« J’espère que nous ne serons pas pénalisés pour ce retard lors des premiers courses. Tout le monde a son propre travail à faire dans l’équipe et je dois me concentrer sur le mien. »