Le retrait de Honda, qui sera effectif à la fin de l’an prochain, met en lumière une difficulté propre à Red Bull depuis le début de l’ère-hybride : l’équipe autrichienne est dans un paradoxe, puisqu’elle veut un top-team sans être motoriste.
Christian Horner se retrouve ainsi dans une solution délicate, que n’ont pas à affronter Mercedes, Ferrari ou Renault.
C’est d’ailleurs Mattia Binotto qui a été interrogé sur sa situation, avantageuse, par rapport à Christian Horner : que ferait-il à sa place ? Et pour Ferrari, cela aurait-il un sens d’être motoriste sans posséder un écurie (ou l’inverse) ?
« Pour nous, il n’y a pas de débat. Nous sommes une équipe, nous sommes aussi un motoriste. Cela a toujours été comme ça dans notre histoire, et c’est une grande valeur. Donc, je pense certainement que c’est une valeur importante. »
Toto Wolff rappelle que Mercedes, contrairement à Ferrari, a été, dans son histoire, dans la situation de motoriste sans équipe d’usine, avec un certain succès notamment sous l’ère Mika Hakkinen...
« Nous avons été des deux côtés. Nous avons connu un véritable succès en tant que fournisseur de moteurs pour McLaren, mais nous avons pris la décision, fin 2009, d’acheter une équipe parce que nous avons constaté une plus grande valeur commerciale, un meilleur retour sur investissement en possédant une équipe - donc nous avons vu les deux côtés du miroir. »
Renault a été le dernier motoriste, après Mercedes, à avoir fait le choix de revenir en tant qu’équipe d’usine à part entière. Cyril Abiteboul explique cette stratégie...
« Pour Renault, c’est exactement la situation que nous avons vécue en 2015 lorsque nous nous sommes demandés s’il fallait sortir complètement de la F1 ou y revenir complètement en tant qu’équipe d’usine parce que, pour nous, à ce moment-là, la situation ne s’était pas améliorée. Il n’y a tout simplement pas d’argument commercial pour soutenir le positionnement en tant que simple motoriste, étant donné le prix que l’on vous paie pour cette technologie, par rapport à la très faible récompense marketing que vous pouvez en tirer, que vous fassiez un bon ou un mauvais travail. »
« Cela étant dit, vous pouvez imaginer certaines équipes qui peuvent être bonnes dans leur partenariat avec les motoristes, de sorte que ces derniers n’ont pas besoin d’acheter une équipe - mais je suppose que cela exigerait également une réflexion un peu différente de celle qui est actuellement en place chez Red Bull. Soyons honnêtes, nous avons essayé cela, nous avons échoué, c’est pourquoi nous n’avions pas d’autre choix que de faire ce que nous faisons, c’est-à-dire diriger et posséder nous-mêmes une équipe d’usine. »