Dans sa première interview chez Ferrari, après avoir abordé son arrivée et sa passation avec Mattia Binotto (à lire ici), Frédéric Vasseur a rapidement été confronté aux questions qui fâchent, à commencer par la première, celle qui a irrité bon nombre de fans de la Scuderia et parfois interloqué les médias : la stratégie.
Le Français confie à ce sujet qu’il va bien revoir la configuration de l’aspect stratégique dans son nouveau rôle de directeur d’équipe, mais prévient déjà que les erreurs sont généralement causées par des processus plutôt que par le personnel. De quoi préserver quelques têtes comme celles d’Inaki Rueda ?
"Très souvent, lorsque vous parlez de stratégie ou de stratèges, vous ne voyez que la partie visible de l’iceberg, et la stratégie ne concerne pas seulement le gars qui est au sommet de l’iceberg (Rueda, ndlr)," explique Vasseur.
"Très souvent, c’est une question d’organisation, de communication, de flux de communication sur le muret des stands, et nous sommes en train de tout revoir. C’est encore un peu court pour moi, je viens d’arriver ! Mais nous devrons faire quelques améliorations."
"Sur ce que je peux apporter à l’équipe, nous en sommes à un stade très précoce. J’ai passé les 32 dernières années de ma vie sur le muret des stands, et je vais essayer de leur apporter ce genre d’expertise."
"Je ne suis pas meilleur que tous les employés dans leur propre travail, mais mon travail consiste à leur donner les meilleures conditions pour faire leur travail de la meilleure façon et à tirer le meilleur de chacun. Mais le groupe de personnes est très bon."
"Il ne faut pas s’attendre à de grands changements dans l’équipe au cours des prochaines semaines ou même lors des deux premières courses. J’essaierai de faire de mon mieux et parfois de petits détails peuvent faire la différence et j’essaierai de tout mettre en place."
Vasseur a déclaré qu’une partie de son processus d’examen consiste à comprendre où il pourrait y avoir eu des faiblesses dans la structure de l’équipe qui ont conduit à des erreurs, car c’est un domaine qui, selon lui, peut empêcher les gens de performer au niveau dont ils sont capables.
"Nous discutons actuellement de cela, de l’organisation. Lorsque vous parlez de stratégie ou d’aérodynamique ou d’un autre sujet, vous devez éviter de vous concentrer uniquement sur le sommet de la pyramide. Très souvent, quand on parle de stratégie, c’est beaucoup plus une question d’organisation que le gars qui est en tête de pont."
"J’essaie de comprendre exactement ce qui s’est passé sur chaque erreur, ce qui s’est passé l’année dernière et d’essayer de savoir si c’est une question de décision, une question d’organisation, de communication."
"Très souvent sur le muret des stands, le plus gros problème est la communication et le nombre de personnes impliquées plutôt que l’individu. Si vous mettez trop de monde à discuter de la même chose, quand vous avez le résultat de la décision, la voiture en sera déjà au tour suivant ! Vous avez besoin d’un flux de discussion clair et d’un flux de communication clair entre de bonnes personnes occupant la bonne position. C’est un travail en cours."
Devant la moindre indécision, Vasseur dit ne pas avoir peur d’intervenir si nécessaire.
"C’est assez difficile, je pense, d’avoir une opinion claire de ce qui arrive à l’équipe quand on ne l’a pas vécu. Mais j’apporterai ma propre approche à ce sujet, lorsque je fais une erreur, je suis le premier à dire ’d’accord, c’est mon erreur’ et quand je dois agir, j’agis."