Afin de soulager les Pirelli, non seulement le règlement aérodynamique a été changé pour cette année, mais une nouvelle construction des pneus, plus robuste, a été aussi introduite.
Quel bilan Mario Isola peut-il en faire au bout de trois Grands Prix ? Est-il positif ? Les pneus ne sont-ils pas presque trop durs du reste ?
« La nouvelle construction fonctionne comme prévu. Nous pouvons utiliser une pression plus basse, c’était l’un des objectifs, pour avoir un pneu plus robuste. En termes de performance, c’est difficile de donner un retour d’information car il y a aussi des changements sur les voitures qui affectent évidemment la performance. Je dirais que seule la course de Portimão était un peu différente des autres courses, probablement à cause du type de goudron à Portimão, mais pour le reste, je dirais que le résultat et le feedback sont conformes à nos attentes. »
Alors que les pilotes étaient très sceptiques originellement sur le comportement de ces nouveaux pneus, Mario Isola savoure une petite revanche... Il leur rappelle, comme il l’avait dit à l’époque, que les tests en essais libres l’an dernier, des pneus 2021, n’étaient pas réalisés dans des conditions optimales. Un « je vous l’avais bien dit » en somme !
« Maintenant que chaque équipe a eu l’opportunité d’équilibrer la voiture, de passer du temps sur les réglages, ce qui n’était pas possible l’année dernière lors des essais libres, ils commencent à mieux apprendre la nouvelle construction et à commencer à aller chercher les performances avec la nouvelle construction. »
Autre satisfaction pour Isola : le changement de cap de Lewis Hamilton à Portimao. Avant le Grand Prix, le pilote Mercedes disait que les pneus étaient trop durs ; après le Grand Prix, il félicitait Pirelli pour ses pneus lui ayant en réalité permis d’attaquer en course.
« C’était l’un de nos objectifs lorsque nous avons décidé de nominer la sélection la plus dure pour Portimao, sachant que, comme je l’ai dit, le tarmac au Portugal est assez unique, avec une micro-rugosité très faible et une adhérence très faible, ce qui signifie que les voitures glissent. Mais en raison de l’évolution de la piste pendant le week-end et probablement de la température qui était un peu plus élevée par rapport au reste du week-end, le composé dur a été la clé ou la surprise de la course et Lewis a pu pousser. C’est ce que les pilotes nous demandent et c’est aussi ce que nous envisageons pour l’année prochaine avec des pneus de 18 pouces. »
Parlons justement de ces pneus 18 pouces, que Mercedes a pu tester après Imola. Quel est le bilan de l’essai réalisé par Lewis Hamilton ?
« Nous avons un retour positif sur les caractéristiques des nouveaux pneus, en accord avec les attentes des pilotes et avec les essais précédents. Il était très important de confirmer, sur différents circuits, différentes voitures et différents pilotes, que nous obtenons le même retour pour le nouveau produit. »
« N’oubliez pas, nous devons construire un pneu pour 20 pilotes différents et dix équipes différentes, donc le pneu est le meilleur compromis pour toutes les équipes et la confirmation de Mercedes disant que c’était la meilleure option à faire [dans notre choix sur les pneus 2022], est venue après celle de Ferrari et d’Alpine. C’est un bon point de départ parce que maintenant nous avons la possibilité à Barcelone, après la course, de commencer à se concentrer sur les composés et ensuite nous voulons développer une nouvelle famille de composés avec des caractéristiques complètement différentes afin de réduire la surchauffe ... ne pas avoir de surchauffe est presque impossible, mais l’objectif est de réduire la surchauffe et la dégradation et de concevoir un pneu qui est en ligne avec la lettre de mission, qui a également été écrite avec les pilotes. »