10 victoires, 20 poles, 58 podiums, une performance souvent proche de Lewis Hamilton en qualifications, et pourtant, Valtteri Bottas n’a pas été prolongé par Mercedes pour 2022 et sera remplacé par George Russell.
C’est l’heure du bilan pour le Finlandais mais aussi des interrogations : pourquoi Russell plutôt que lui ? Qu’est-ce qui est apparu insuffisant dans ses performances aux yeux de Toto Wolff et de la direction de sa désormais ancienne équipe ?
Valtteri Bottas ne se dit pourtant pas immensément déçu de son passage à Brackley : pour lui, il a fait tout son possible… mais sans dépasser ses attentes – un succès modéré donc. Ceci explique peut-être cela.
« J’ai honnêtement l’impression que dans mes meilleurs jours, qu’il s’agisse d’une course ou d’une qualification, je suis imbattable. Mais malheureusement, je n’ai pas toujours vécu mes meilleurs jours. »
« Les cases que j’ai cochées m’en apprennent beaucoup sur moi-même en tant qu’être humain et en tant que pilote qui s’est beaucoup développé, surtout sur le plan technique dans cette équipe. »
« Je ne peux pas dire que j’ai dépassé toutes mes attentes. J’ai des attentes assez élevées pour moi-même, personnellement. Peut-être un peu trop. »
Pour Valtteri Bottas, on juge peut-être trop durement son passage chez Mercedes alors qu’il avait en face de lui un certain client...
« Là où j’ai l’impression d’avoir échoué, c’est évidemment que je n’ai pas réussi à remporter le championnat des pilotes. Mais ce n’était pas simple aux côtés de Lewis. Il a toujours eu le dessus. »
Dans l’esprit du public, voire de Toto Wolff, Valtteri Bottas restera comme un ’wingman’, un modèle de pilote numéro 2. Comment Valtteri Bottas réagit-il à cette perception peut-être négative ?
« J’ai l’impression que ceux qui connaissent le sport et qui le suivent reconnaissent que je peux être assez rapide dans mes jours. »
« Le niveau de référence d’un pilote comme Lewis est si élevé qu’il est assez difficile de le surpasser tout le temps. »
« Comme je l’ai dit, le plus important, c’est que je ressens un peu comme un échec le fait de ne pas avoir pu gagner un titre pendant ces cinq années avec Mercedes, alors que Lewis arrive toujours à le gagner. Mais dans ce sens, Lewis est le meilleur pilote de l’histoire de la Formule 1. Savoir que parfois je peux le battre, c’est une bonne chose. »
« Vous visez toujours la perfection et si vous n’êtes pas parfait, vous ne pouvez pas être heureux. Alors c’est comme ça. »
Où était en réalité la faiblesse principale de Valtteri Bottas ? Sa fragilité mentale ? Son incapacité à doubler dans le peloton ? Son inconstance ?
« C’est un sport très mental et une des forces de Lewis est sa constance et le fait qu’il ait rarement des week-ends sans, cela varie, c’est seulement marginal. »
« Mais je dois dire qu’en cinq ans, il y a eu des moments où je ne savais pas si je devais pleurer ou rire de ma chance, parce que je n’ai pas vraiment l’impression d’avoir été le pilote le plus chanceux pour beaucoup de choses. »
« Cette année 2021, comme le début de la saison, a été un désastre avec des accidents, puis des pénalités moteur presque sans fin. »
« Si je regarde en arrière, chaque saison, j’ai essayé tout ce que je pouvais. En tout cas, pour l’instant, je n’ai pas trouvé ce que j’aurais dû faire différemment. »
Chez Alfa Romeo, sera-ce alors avec un sentiment de doute sur ses capacités que Valtteri Bottas arrivera ? Ou de regain de confiance étant donné qu’il ne sera plus numéro 2, tout au contraire face à Guanyu Zhou ?
« J’ai besoin d’être fier. Et j’ai besoin d’essayer d’être positif aussi. Il y a eu des hauts et des bas. Parfois, c’est à court terme. Parfois, ça peut être à plus long terme - comme des mois. »
« Je suis toujours là, je continue à avancer et je profite toujours de la vie. »
« Mais je suis sûr que lorsque j’irai dans une autre équipe, je pense que j’aurai une perspective différente, il y a tellement de choses dont je peux être fier. »