Si Claire Williams a décidé (car elle avait le choix selon elle) de ne pas poursuivre l’aventure chez Williams, après le rachat de l’équipe, c’est avant tout parce qu’elle était épuisée, vide d’énergie, émotionnellement et physiquement.
Et au Telegraph, l’ex-directrice adjointe a donné deux exemples précis, pour montrer comment la F1 prenait tant de place dans la famille Williams. Tout d’abord, lors de son mariage, Frank n’était passé qu’en coup de vent, au déjeuner ; avant de retourner tout de suite à l’usine. Et de même, Frank passait ses vacances estivales à Grove – il n’a jamais rejoint la famille Williams à Marbella, en Espagne.
Claire Williams, jeune mère de famille, tenait donc à se concentrer sur l’essentiel et ses proches…
« J’ai vu combien la F1 vous demande, vous enlève. Je suis maintenant dans la position où je peux être une mère, une épouse. Je veux me concentrer sur mon père, car il déménage tout près de chez nous. Cela implique beaucoup de travail et je veux m’assurer que tout se passe bien. »
« Je vais rentrer à la maison, me regrouper, me recalibrer. Ce sport exige beaucoup de vous, et je veux aller me reconstruire un peu, savoir qui je suis loin de la Formule 1. J’ai toujours été Claire Williams, la fille de Frank Williams. J’aimerais juste partir et être ma propre personne, voir ce que ça fait. »
Dans la famille Williams, c’est Virginia, la femme de Frank, qui a aussi joué un immense rôle : en s’occupant de Frank après l’accident d’il y a 34 ans en Provence, en mettant de l’argent de côté... Un exemple pour Claire.
« Ma mère était incroyablement résolue, très organisée, elle s’est mise au travail. »
« Dans la vie, on vous donne vos cartes et vous faites au mieux de vos capacités. Elle a mis de l’argent de côté, en cachette, dans les années 70 pour que papa puisse continuer à vivre. De même, c’est elle qui a sauvé mon père de son horrible accident de voiture. Sans elle, il ne serait pas en vie et nous n’aurions pas les championnats que nous avons gagnés après 1986. Je n’ai jamais voulu que les gens oublient cette partie de notre histoire. »
« C’est tellement bizarre. Il y a différentes vagues de sentiments. Papa a commencé à courir quand il était adolescent. C’est une grande adaptation pour nous tous, de ne plus avoir Williams dans notre famille. »
Désormais, puisque Simon Roberts a remplacé à titre provisoire Claire Williams, il n’y a plus de femme dirigeante d’équipe. Claire, qui est engagée pour le féminisme, le déplore-t-elle vivement ?
« Je ne voudrais jamais me lever et dire : "Je suis partie, donc maintenant la F1 a un vrai problème sur les bras". J’ai toujours pensé que ces rôles sont méritocratiques. Mais une de mes pensées lorsque j’ai pris la décision de m’en aller était la suivante : "Je suis la seule femme, et je sais que les gens ont été motivés pour venir en F1 parce qu’ils ont vu une femme à un poste élevé". Si j’ai inspiré une femme à entrer dans ce sport, alors c’est fantastique. »