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Jak Crawford a dû batailler pour devenir pilote de réserve d’Aston Martin F1

Il a dû vivre seul, loin de ses parents américains

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Bien placé dans le championnat F2 actuel (5e avec 100 points), Jak Crawford est aussi, depuis cette année, le pilote de réserve d’Aston Martin F1 – et a donc dans le viseur un potentiel baquet en F1.

Vice-champion d’Allemagne de Formule 4 en 2020 et 13e du dernier championnat F2, Crawford n’a pas une ascension météorique vers les sommets du sport automobile… Mais il vient en réalité de loin et a gravi les échelons à un âge précoce.

L’Américain n’a pas eu un parcours facile : il a dû notamment se déraciner à un tout jeune âge, traversant l’Atlantique pour accomplir son rêve.

« Je n’avais que 10 ans lorsque j’ai su que je devais commencer à courir en Europe. »

Pourquoi avoir quitté les États-Unis, alors qu’une carrière en IndyCar pouvait peut-être s’annoncer ?

« J’ai fait beaucoup de karting aux États-Unis quand j’étais enfant et il y a quelques grandes courses par an aux États-Unis où les pilotes européens viennent et font de très bons résultats. C’est lors de l’un de ces événements que ma famille et moi avons réalisé que le karting de haut niveau se trouve en Europe et qu’il faut courir là-bas pour vraiment montrer ce que l’on sait faire. »

« Le karting en Europe est un défi différent, c’est intense ; on apprend beaucoup - rapidement - et on peut vite se sentir humilié. Tout le monde est tellement avide d’atteindre le sommet du sport. Il faut suivre le rythme, sinon on se retrouve à la traîne. »

« J’ai participé à ma première course en Europe en 2015 et c’était énorme. J’avais 10 ans et j’ai terminé deuxième ; c’est à ce moment-là que ma famille et moi avons su que nous devions commencer à courir en Europe plus souvent. »

C’est à l’âge de 13 ans que Crawford s’est installé, seul, en Europe...

« C’était bizarre. Très bizarre. En 2018, c’était la première fois que je voyageais seul. »

« Mes parents m’avaient toujours accompagné partout. C’était la première fois qu’ils n’étaient pas avec moi à chaque étape, mais j’avais un bon groupe de personnes autour de moi et j’ai eu beaucoup de chance. Dans cette situation, on mûrit rapidement. Vous devez faire les choses par vous-même, vous devez devenir plus autonome. On grandit vite. »

« Cette année-là, on m’a offert une belle opportunité de conduire en Europe et je l’ai saisie. Je ne vivais vraiment nulle part. Je me suis contenté d’assister à toutes les courses pendant six ou sept mois, en voyageant avec l’équipe. »

« En 2020, j’ai commencé à courir en Formule 4 en Europe. J’ai fait de la F4 italienne et allemande et c’est à ce moment-là que j’ai déménagé de façon presque permanente, donc à partir de 2018, j’ai surtout été seul. »

« Il est difficile pour n’importe quel jeune de devenir pilote de course professionnel. Vous ne pouvez pas aller à l’école comme vous le feriez normalement, vous devez quitter votre famille et il y aura des moments où vous serez seul. »

Logan Sargeant en sait aussi quelque chose : percer en F1, quand on est Américain, est beaucoup plus difficile que quand on est allemand ou italien...

« Ce n’est pas facile pour les Américains qui sont basés loin » confirme Crawford. « Ils doivent faire preuve de beaucoup d’engagement. Il faut faire beaucoup de sacrifices pour courir en Europe, surtout si l’on n’est pas européen. »

« J’étais si jeune lorsque j’ai déménagé. Je ne comprenais pas vraiment le sacrifice nécessaire à l’époque. La course est ce que je voulais faire et j’en ai eu l’occasion, alors je l’ai saisie. J’étais à peine un adolescent lorsque je suis venu en Europe pour courir. C’est quelque chose d’énorme et vous sacrifiez une grande partie de votre vie pour le faire. »

Crawford a par la suite gravi les échelons des formules junior : il est arrivé en F3 au plus jeune âge possible, et a aussi progressé très rapidement en F2.

« Ma deuxième saison en F3 a ressemblé à ma première car je n’ai pas eu la discipline et la maturité nécessaires pour apprendre de l’expérience de ma première année. »

« J’ai été en F3 alors que j’avais à peine 16 ans. Ensuite, j’ai rejoint la F2 à 17 ans et même maintenant, je n’en suis qu’à ma deuxième année, alors que je viens d’avoir 19 ans. »

« Et les pilotes sont de plus en plus jeunes. Des pilotes comme Max Verstappen et Lance (Stroll) ont montré qu’on peut être très jeune en F1 et réussir. Vous voyez des jeunes performer et vous réalisez que vous pouvez être aussi jeune et rivaliser avec ceux qui sont au sommet de la série. »

« Je n’ai pas de regrets, mais avec le recul, je me dis qu’il aurait peut-être été préférable d’aller un peu moins vite, pour acquérir plus d’expérience avant tout. »

Crawford est un habitué du simulateur Aston Martin F1

Désormais, Crawford a gagné un peu de sérénité ou de stabilité en étant aussi devenu pilote de réserve chez Aston Martin F1.

Mais en quoi consiste son rôle précisément dans le campus de Silverstone ?

« J’ai eu l’occasion de piloter une F1 pour la première fois avec l’équipe, ce qui était évidemment énorme pour moi personnellement. »

« C’est formidable d’être ici. J’apprends beaucoup à chaque fois que je suis sur le circuit avec l’équipe et sur le campus technologique d’AMR. »

« J’ai vraiment apprécié de faire connaissance avec tout le monde et de m’intégrer dans l’équipe. J’ai beaucoup travaillé dans le simulateur et j’ai appris de certains ingénieurs et de la voiture elle-même. C’est extrêmement bénéfique pour moi. »

Et maintenant ? Vise-t-il un baquet en F1 ? Pourquoi ne pas remplacer Fernando Alonso quand il partira à la retraite ?

« Je suis jeune, mais j’ai l’impression d’être un vétéran dans la série junior. J’ai l’impression d’être là depuis longtemps, même si ce n’est pas le cas, et je suis fier d’avoir accompli tant de choses à un si jeune âge. »

« Pour ce qui est de l’avenir, je prends les choses année par année et je vois où je finis. Cette saison, je me concentre uniquement sur la F2 et sur le fait de faire de mon mieux, c’est-à-dire de remporter le championnat à terme. Je ne me fixe pas d’objectifs à trop long terme, je ne veux pas trop m’avancer. Je veux profiter de la course. »

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