La Formule 1 se relèvera-t-elle totalement indemne en terme de nombre d’équipes après la pandémie de coronavirus ? A court terme, Liberty Media y mettant les moyens, la réponse sera probablement oui, si les Grands Prix peuvent bien reprendre à huis clos en juillet.
Mais cette crise économique majeure qui menace les constructeurs pourraient avoir des conséquences désastreuses d’ici un an et demi, à la fin de la saison 2021.
Eddie Jordan, ancien patron d’équipe, estime que l’on risque de revivre la même situation que lors de la crise financière de 2008. Avec d’autres conséquences.
"Cette crise du Covid-19 n’aura pas qu’un impact économique. Elle va avoir un impact majeur sur le monde, sur la façon dont la mondialisation peut autant être un vecteur de croissance comme une paralysie de tout le système."
"Les normes, les valeurs des gens vont changer. La consommation locale, la conscience des enjeux sur l’environnement vont être dans les têtes de tout le monde au moment de la reconstruction. Et je suis certain qu’en retour, des très grandes entreprises vont y penser encore plus fort."
"De grands constructeurs comme Mercedes, Renault et Honda pourraient bien stopper leurs projets en F1 dans les deux ans. Seule Ferrari restera parce qu’ils sont différents, la F1 coule dans leurs veines. On devrait voir Ferrari, Red Bull et McLaren avec un moteur Mercedes, qui resterait donc comme motoriste car c’est rentable pour eux."
Les prédictions de l’Irlandais se réaliseront-elles ? Ralf Schumacher ne serait pas étonné.
"Cette possibilité de voir Mercedes quitter ainsi le sport n’est pas inimaginable. Ils sont en Formule E maintenant. En 2008, personne n’avait vu venir tous ces retraits, y compris celui de BMW qu se portait bien et était juste associée à Sauber."
Et c’est pour quoi le frère du septuple champion du monde juge l’investissement de Toto Wolff dans Aston Martin comme intéressante.
"Voyons maintenant s’il pourra tenir longtemps sa position à la tête de l’équipe Mercedes F1. S’il y a des tensions en interne à cause de ça, je suis très curieux de voir ce qu’il ferait avec l’équipe qu’il possède (en grande partie, à 40%)."