Chaque jour, les choses se précisent concernant l’affaire qui secoue actuellement l’équipe Red Bull Racing, et de manière plus globale maintenant, tout l’empire Red Bull.
C’est encore une fois Jos Verstappen qui ose parler et en a en effet remis une couche, en admettant que l’affaire Christian Horner est bien également une "lutte pour le pouvoir" impliquant les actionnaires autrichiens et thaïlandais de Red Bull.
Le père de Max s’exprime à nouveau alors que Horner a rencontré hier à Dubaï le manager de son fils, Raymond Vermeulen, afin d’apaiser les tensions selon plusieurs sources.
Le champion du monde a été invité à soutenir publiquement Horner le week-end dernier par le président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem, ce qu’il n’a pas fait.
La rupture apparente entre les Verstappen et l’équipe a suscité des spéculations selon lesquelles le pilote pourrait les quitter avant l’expiration de son contrat actuel en 2028. Il aurait la possibilité de partir si le consultant de Red Bull Motorsport, Helmut Marko, ne reste pas dans l’équipe, ce dernier ayant admis qu’il "ne ferait pas obstacle à Max" (à lire ici).
Alors que la Formule 1 se dirige vers l’Arabie Saoudite pour la deuxième manche du championnat du monde 2024, la saga Horner continue donc et elle ne fait qu’empirer, non seulement pour le patron en difficulté, mais aussi pour l’ensemble de l’équipe Red Bull, par ailleurs dominante.
Jos Verstappen a laissé entendre à Bahreïn que même si Horner avait été innocenté par une enquête interne, il ne pouvait pas être exclu que Max quitte l’équipe à cause de la crise qui "risque de faire exploser Red Bull" selon lui.
Et le Dr Marko a maintenant déclaré que la perte de Verstappen pourrait être impossible à surmonter immédiatement pour Red Bull.
"Certaines personnes pensent que Red Bull Racing est si bien placée qu’elle peut remplacer n’importe qui. Faux, tu ne peux pas remplacer Max aussi facilement."
Si Verstappen et Marko partent, on pense que le designer Adrian Newey pourrait les suivre. Jos Verstappen insiste sur le fait que les chances d’un exode chez Red Bull sont réelles et laisseraient Horner seul - peut-être aussi sans l’implication de Ford pour le projet moteur 2026.
Des propos qui ont tout leur poids car la branche autrichienne de Red Bull soutient un départ de Christian Horner, contre l’avis de la branche thaïlandaise (majoritaire à 51%), qui le maintient en place pour le moment.
Ce qui était une lutte de pouvoir supposée depuis plusieurs mois est finalement bien une réalité.
"Aucun morceau de papier ne nous séparera," lance aujourd’hui Jos Verstappen, qui ne sera pas à Djeddah ce week-end car il participe à un rallye en Belgique.
"Nous agirons et ferons ce qui convient le mieux pour Max, même si nous sommes bien sûr entièrement derrière la société mère en Autriche dans la lutte pour le pouvoir."
Le mot est donc lâché publiquement par Jos à nouveau : lutte pour le pouvoir.
Selon plusieurs sources, toute l’affaire Horner aurait été déclenchée non pas par les révélations de ce qu’il s’est passé avec une employée, mais bien par des manœuvres en coulisses pour prendre le contrôle de Red Bull Racing en s’associant à l’actionnaire thaïlandais et à des investisseurs britanniques.
Dissocier Red Bull Racing de Red Bull GmBH, tel était donc le plan de Horner avec Chalem Yoovidhya, vu avec lui à Bahreïn (photo ci-dessous). Ce "coup d’état", comme certains le qualifient, a échoué en 2023 mais n’est toujours pas écarté.
Comme le disait Gerhard Berger hier, "pour l’instant, Horner reste, Helmut Marko et Adrian Newey vont démissionner et Max va aller chez Mercedes."
Est-ce que ce sera suffisant pour faire réfléchir puis faire renoncer Yoovidhya à son plan et licencier Horner ?
Il s’agit aujourd’hui de bien plus que de la Formule 1 : l’avenir de l’ensemble de Red Bull est actuellement en jeu.
Ne manquez pas ce soir à partir de 20h30 notre émission exceptionnelle Grand Prix sur Twitch et Youtube, qui reviendra sur le premier GP de la saison bien entendu, mais aussi de manière très large sur la situation chez Red Bull et Alpine ainsi que la dernière affaire impliquant le président de la FIA.