C’est l’urgence absolue du moment selon Mohammed Ben Sulayem : lutter contre les jurons en F1, que les pilotes soient au volant ou en conférence de presse.
Max Verstappen, qui a employé le mot en F… en conférence de presse à Bakou, ce jeudi, a même déjà été victime de la FIA. Il devra en effet effectuer un travail d’intérêt général.
Comment les patrons, dans le paddock, jugent cette nouvelle crise d’autorité de la part du président de la FIA ?
Frédéric Vasseur réagit d’abord avec humour pour Ferrari… avant de prendre le parti des pilotes.
« Tout d’abord, je ne suis pas sûr d’être la meilleure référence pour en parler ! «
« Et je pense que nous devons faire une différence sur le langage utilisé par les pilotes en course. Parce que je pense que nous sommes l’un des seuls sports où... Vous n’avez pas de micro sur le joueur de football ou quoi que ce soit d’autre. Je ne veux pas parler du joueur de football comme d’une référence, mais nous devons également comprendre que les pilotes conduisent une voiture à 350 km/h. »
« Je ne suis pas sûr que leur langage soit la première priorité pour eux lorsqu’ils conduisent la voiture et je peux parfaitement le comprendre. »
« Nous pouvons discuter de l’autre approche et je ne le ferai pas pour des raisons évidentes, mais je pense que lorsqu’ils sont dans la voiture, c’est un peu dur. »
Chez Williams F1, James Vowles trouve aussi plusieurs circonstances atténuantes aux pilotes. Veut-on vraiment avoir des pilotes aseptisés qui préfèrent dire ’diantre’ et ’cornegidouille’ ?
« Fred a raison. Je veux dire que lorsque vous êtes dans le feu de l’action et que vous pensez que quelqu’un a mis votre vie en péril, ce qui est souvent le cas, chacun d’entre vous, chacun dans cette salle, aurait une réaction émotionnelle à cela. »
James Vowles en convient néanmoins, les pilotes n’ont pas toujours de bonnes raisons de jurer.
« Je comprends que nous sommes un sport mondial et qu’il y a des éléments que nous devons garder sous contrôle. Il y a d’autres situations où le langage a peut-être été utilisé lors d’un tour de sortie, ou dans la ligne des stands, et ça, ce peut être absolument évité. »
« Mais nous devons aussi essayer de garder à l’esprit que certains des meilleurs athlètes au monde mettent leur vie en jeu comme des gladiateurs, et que cela provoque une réaction émotionnelle. J’ai beau leur parler dans le calme, l’adrénaline continue de circuler dans leur corps et il serait très difficile d’y remédier. »
« Je veux dire que Franco (Colapinto) a juré en essais libres, si je suis complètement transparent, mais nous aurons une discussion avec lui plus tard à ce sujet. Ce n’est pas pour une autre raison qu’il a oublié quelque chose. Nous pouvons y remédier. Mais je pense que dans le feu de l’action, nous demandons beaucoup aux athlètes. »