Kimi Räikkönen vient de traverser deux décennies en Formule 1 et va quitter la discipline ce dimanche soir. Mais son premier souvenir de conduite automobile remonte à bien plus longtemps, à la fin des années 80, dans le jardin de ses parents.
"Nous avions quelques vieilles voitures que nous pouvions conduire dans notre cour" se souvient Räikkönen dans une interview avec ESPN. "Ce n’était pas une grande cour, mais il y avait une route pour monter, puis faire demi-tour et ensuite revenir derrière la maison."
"Donc, quand nous avions 10 ou 12 ans, nous avions ces vieilles Lada que nous conduisions en commençant juste sur la route, puis à pleine vitesse vers la maison. Parfois nous heurtions l’arbre ou le coin de la maison, mais ma mère et mon père n’y voyaient pas d’inconvénient."
Pressé de détailler les moments où il percutait sa maison, le Finlandais explique ces incidents : "Je veux dire que je l’ai touché une fois, et ensuite j’ai touché l’arbre de l’autre côté, parce qu’il y avait le coin de la maison et ensuite l’arbre. La maison n’était pas cassée, le béton était juste fissuré."
"Mais maman et papa étaient d’accord avec ça parce qu’ils pensaient que c’était mieux pour nous de faire ces choses, plutôt que d’être un idiot stupide qui irait boire dans une gare ou autre. C’était donc bien pour tout le monde."
"Beaucoup de gens ont essayé de me changer"
Räikkönen a toujours été vu comme un pilote imperméable à la pression médiatique, et n’est jamais rentré dans le moule corporate de la Formule 1, ni des équipes dans lesquelles il est passé. Il révèle pourtant que beaucoup ont cherché à le faire changer, notamment lorsque certaines frasques l’impliquaient.
"Il y a beaucoup de gens qui ont essayé de me changer au fil des ans, surtout au début. Mais je ne les ai jamais vraiment écoutés, et heureusement, parce que je ne pense pas que je pourrais vivre ma vie en faisant quelque chose qui rend les autres heureux."
"Je pense que vous pouvez faire des choses pour rendre les gens heureux pendant un an ou quelque chose comme ça, mais ça ne marchera jamais à long terme. Vous aurez un plus gros problème."
"J’ai reçu des plaintes à ce sujet, mais je ne me suis jamais vraiment soucié de cela. Heureusement, j’ai été assez rapide pour avoir encore ma motivation après tout ce que j’ai fait."
"Honnêtement, quand les gens me disent ’comment pouvez-vous faire ceci ou cela et que personne ne vous en parle ?’, je réponds ’je m’en fous, ça m’a pris des années et des années à me battre contre les gens et c’est seulement maintenant que ça marche’."
"Je fais mon travail et je m’occupe de mes affaires, mais je prends toujours la course automobile au sérieux. Le reste, je l’ai toujours dit, je n’aime pas ça et je ne suis pas là pour les interviews ou quoi que ce soit d’autre que le pilotage."
Une relation houleuse mais sans rancune avec Ron Dennis
Une des personnes ayant voulu le changer a été Ron Dennis, qui voulait polir l’image de McLaren au début des années 2000. Le Finlandais a accepté pendant cinq ans, avant de quitter l’équipe pour cette même raison et aller relever le défi Ferrari.
"Ron a toujours voulu faire les choses à sa façon parce qu’il voit l’ensemble de l’équipe et son image en une seule entité, et je comprends complètement. Mais je n’étais pas prêt à le faire."
"Dans la plupart des cas, ça se passait bien, mais dans certains cas, il n’était absolument pas heureux. C’est la vie et nous avons traversé cela, mais il y avait des choses amusantes à se rappeler."
’Iceman’ admet que leur relation a parfois tourné à l’aigre, sans que les deux n’en tiennent rigueur à l’autre : "Un jour, il m’a donné mon contrat dans un sac, déchiré. Mais j’ai gagné la course suivante et il m’a dit ’non, non, non, non, c’est bon, oublions tout ça’. Mais je ne m’en suis jamais soucié."
"J’ai toujours su que j’étais assez rapide, et que je m’en sortirais d’une manière ou d’une autre. Mais je pense que mes managers étaient toujours un peu sur les nerfs. Ce sont de bons souvenirs car tout s’est bien passé."
"Les gens ont toujours pensé que j’avais une relation mauvaise avec Ron, mais je ne pense pas avoir eu une relation mauvaise. Bien sûr, nous nous sommes disputés et il a dû me mettre à la porte plusieurs fois, mais c’est normal."
Un titre de champion du monde qui ne l’a pas changé
Relever le défi Ferrari fut une bonne idée, puisqu’il est devenu champion du monde en 2007, dès sa première année dans l’équipe (photo) : "Je ne pense pas que ma vie ait changé. Je pense que les gens m’ont probablement regardé différemment."
"Ils posaient des questions différentes et ils attendaient des choses différentes, mais je n’ai pas eu l’impression que ma vie elle-même a changé. Et pourquoi aurait-elle changé ?"
"C’était juste un résultat différent. Les gens peuvent vous regarder différemment, mais franchement, je ne pense pas que ce soit une très bonne raison de vous regarder différemment, vous voyez ce que je veux dire ? En Italie ils sont passionnés, mais il n’y avait pas de quoi s’en plaindre."
"J’en avais marre de la politique et des conneries de la F1"
Räikkönen garde un bon souvenir de son premier passage chez Ferrari. Il assure que son départ pour deux années sabbatiques n’avait rien à voir avec la Scuderia, mais plutôt avec la F1 elle-même, comme il l’avait dit à l’époque.
"Chez Ferrari, j’ai toujours senti qu’avec les gens qui étaient importants, j’avais une bonne relation. Évidemment, ils avaient leurs raisons, mais je n’ai aucun intérêt à parler de ça et aucun problème avec ça aussi."
"J’ai toujours dit à l’époque que j’étais plus qu’heureux de partir et que j’en avais marre de toute la politique et des conneries de la F1, alors c’était bien d’en sortir pendant quelques années. Sans cela, je ne serais pas ici aujourd’hui, dans les bons comme dans les mauvais moments."
"Alors pourquoi aurais-je commencé à dire du mal d’eux ? Ils avaient tous les droits de mettre qui ils voulaient dans la voiture et je pense que nous sommes partis dans de bonnes conditions."