Après un début de saison 2022 très prometteur, Ferrari s’est finalement pris les pieds dans le tapis et n’a pas pesé aux championnats, qui ont finalement été largement dominés par Red Bull et Max Verstappen. C’est d’ailleurs probablement ce qui a provoqué, en grande partie du moins, le départ récent de Mattia Binotto.
Mais si l’écurie italienne a finalement connu une année très compliquée, l’ancien pilote de Formule 1 Heikki Kovalainen ne pense pas que Binotto puisse être considéré comme l’unique responsable. Il a d’ailleurs certains reproches à faire à Charles Leclerc et Carlos Sainz et admet avoir été surpris du départ du Suisse.
"Ce n’est pas une seule personne qui peut régler ou détruire toute une opération. J’étais donc surpris d’apprendre la nouvelle," a déclaré le Finlandais âgé de 41 ans.
"Binotto me semble être un bon leader, il a été l’un des hommes les plus calmes chez Ferrari. Si vous regardez l’histoire récente, ces dernières années ont été un peu plus stables que par le passé chez Ferrari, à une autre époque, le directeur d’équipe changeait plus souvent."
"Je pense que c’est une bonne chose : cela démontre à quel point la Formule 1 est un sport difficile et qu’il est très compliqué pour une bonne équipe comme Ferrari de commencer à gagner régulièrement et de rester au sommet pendant longtemps."
"Mais je pense qu’il manque encore cette chose à Ferrari qui provoque ce chaos et cette panique par séquences, et ce à des moments cruciaux d’un week-end de Grand Prix."
"Les pilotes n’ont pas toujours aidé. Parfois, ils provoquaient également un peu d’incertitude lorsqu’ils remettaient en question les décisions de l’équipe à la radio, puis l’équipe disait : ’Attendez une minute, reconsidérons la situation’."
Les dirigeants de Ferrari doivent "imposer leur autorité"
Pour comparer ce qui se fait chez Ferrari par rapport aux autres équipes de pointe, Kovalainen a pris l’exemple de Lewis Hamilton au Grand Prix du Brésil : dans un premier temps réticent à écouter la consigne de son ingénieur de course Peter Bonnington qui lui demandait de s’arrêter, le pilote Mercedes F1 finissait par obtempérer.
"Au Brésil, Bono demandait à Lewis de rentrer aux stands et Lewis lui disait : ’Pourquoi, nous n’avons pas besoin de changer les pneus’, et Bono répondait : ’Nous avons besoin de rentrer maintenant, nous savons ce que nous faisons’. C’était une conversation assez ferme et Lewis finissait par s’arrêter, car il avait confiance en l’équipe."
"J’ai l’impression que dans ces situations où les pilotes remettent les choix de l’équipe en question, les gens de Ferrari n’ont parfois pas assez confiance en eux pour imposer leur autorité. Il y a une incertitude persistante dont ils doivent se débarrasser, mais je ne pense pas que ce soit la faute de Binotto, je dirais que la responsabilité est collective."
"Il est difficile de dire ce qui leur manque, mais cela se situe dans leur communication et l’opérationnel, ils doivent le découvrir eux-mêmes. Nous ne parlons certes pas de gros problèmes, mais ce sont les petits détails qui font actuellement la différence entre Ferrari, Red Bull et Mercedes."
"Ferrari a fait un pas en avant en termes de performance, mais pour ce qui est du fonctionnement, ce n’est pas encore suffisant pour se battre pour le championnat du monde."
"Cela fait un moment que Ferrari n’a pas gagné le moindre titre, ils est temps qu’ils redécouvrent la sensation de gagner, qu’ils fassent de meilleures arrêts aux stands et qu’ils établissent de meilleures stratégies pour remporter un nouveau championnat. Je suis sûr qu’ils peuvent le faire, mais c’est toujours plus facile à dire."