Heikki Kovalainen continue de faire une carrière atypique, puisque l’ancien pistard reconverti rallyman s’essaie cette année à l’Extreme E. Cette discipline mêlant rallye-raid et rallycross avec des véhicules électriques l’a attiré, et il a accepté de rouler pour l’équipe de Jenson Button.
"J’ai reçu un message de l’un des membres de l’équipe de Jenson qui m’a demandé au hasard si j’étais intéressé pour rejoindre l’équipe cette année" raconte Kovalainen. "J’ai regardé le calendrier. J’avais déjà quelques événements prévus, mais j’ai regardé le calendrier de l’Extreme E et je me suis dit ’pourquoi pas ?’"
"C’est quelque chose que j’ai toujours aimé, piloter des voitures différentes. Même lorsque j’étais en Formule 1, j’ai fait quelques journées avec des voitures de rallye, mais je n’ai jamais vraiment participé à des compétitions."
"Mais j’ai toujours été intéressé par ces surfaces plus douces et je n’ai jamais eu peur que la voiture se déplace et glisse plus que sur d’autres circuits. La passion pour ce type de course et de sport automobile s’est accrue ces dernières années."
"Fin 2021, j’ai décidé d’arrêter ma carrière sur circuit et de me concentrer entièrement sur le rallye. C’est ce que j’ai fait l’année dernière, avec une saison complète au Japon, et cette année, avec des rallyes au Japon et en Finlande, et maintenant avec l’Extreme E. Mon cœur me porte dans cette direction et j’essaie d’en profiter."
"Quelque chose de différent à mon CV"
Il révèle que l’aspect écologique de l’Extreme E l’a séduit, même s’il admet que son passé ne lui donne pas une voix des plus légitimes : "Je ne suis pas la personne la mieux placée pour parler des courses et des initiatives environnementales car j’ai piloté des V8 et des V10."
"Mais cela me convient parfaitement de participer et d’être impliqué dans ce genre de moment. Si je peux faire quelque chose pour cette transition écologique, je pense que c’est le moment de le faire. C’est une plateforme parfaite pour m’impliquer, et je peux toujours faire de la course automobile !"
Kovalainen confirme qu’il aimerait bien obtenir une victoire dans une catégorie qu’il n’a pas encore gagnée : "Je n’ai pas gagné le championnat de Formule 1, mais dans presque toutes les autres catégories dans lesquelles j’ai couru, j’ai au moins gagné des courses, j’ai gagné des rallyes, une course de Formule 1, et dans les catégories juniors."
"Une victoire en Extreme E ajouterait quelque chose de différent à mon CV. Malheureusement, il me manque le championnat du monde de Formule 1 ! Mais on ne peut pas tout avoir. Pouvoir faire ses preuves et se montrer dans différents types de sport automobile est quelque chose qui me pousse à aller de l’avant."
Kovalainen n’était pas bien préparé à la F1
Celui qui est arrivé en F1 chez Renault en 2007 pour remplacer Fernando Alonso se rappelle d’une relation compliquée avec Flavio Briatore, mais aussi d’une préparation insuffisante aux week-ends de compétition dans le grand bain.
"Je me sentais prêt, mais avec le recul, je ne l’étais pas vraiment face au week-end du Grand Prix et la façon dont vous le gérez. Je ne travaillais pas assez avec l’équipe et je ne faisais pas assez attention aux petits détails. En fait, il manquait beaucoup de choses dont vous avez besoin pour être super compétitif à ce niveau."
"J’ai été lancé directement dans une Renault, c’était une bonne place, une bonne voiture, ce n’était pas une voiture gagnante cette année-là, mais c’était une voiture qui était capable de marquer des points."
"Mais la saison a commencé de manière terrible pour moi et je pense que lorsque nous sommes allés au Canada et que j’ai eu un accident en qualifications, Flavio était sur le point de se débarrasser de moi ! Sa patience était vraiment à la limite, mais j’ai réussi à faire une bonne course le lendemain."
"Je crois que je suis passé de la 17e à la quatrième place et j’ai pris une nouvelle dynamique. Vers la fin de l’année, les choses ont commencé à s’améliorer et j’ai eu une petite vague que je chevauchais lorsque l’opportunité McLaren s’est soudainement présentée, lorsque Fernando les a quittés."
Un potentiel "pas vraiment exploité" chez McLaren
Son départ vers Woking n’a pas été des plus convaincants, et Kovalainen blâme là aussi un manque de préparation : "Même à ce moment-là, je n’étais pas prêt à apporter de bons résultats à McLaren. Durant les deux années que j’ai passées là-bas, je ne pense pas avoir vraiment exploité tout mon potentiel."
"J’ai l’impression que je conduisais mieux quand j’étais chez Caterham. Je me sentais plus fort physiquement et mentalement, et j’ai pu mieux travailler avec l’équipe pendant ces années Caterham, mais malheureusement la voiture était si lente que je n’ai pas pu obtenir de résultats."
"Au début de ma carrière en Formule 1, on m’a donné une bonne voiture trop rapidement et je n’étais pas prêt. J’ai l’impression que je n’ai jamais très bien appris. J’aurais eu besoin d’un peu de temps pour monter en puissance, car je suis plutôt du genre à monter en puissance."
"Je pense que j’aurais eu le potentiel pour devenir un assez bon pilote de Formule 1, meilleur que la moyenne. Je ne suis pas sûr que j’aurais été un Hamilton, un Senna ou un Schumacher ! Mais j’aurais pu être un bon atout pour de nombreuses équipes si les choses s’étaient déroulées différemment."