Mike Krack, le directeur d’Aston Martin F1, réfute l’idée que l’équipe se soit égarée sur le plan technique. Selon lui, les difficultés que rencontre l’équipe en matière de performance font partie d’un ensemble d’apprentissages destinés à progresser en vue de la saison prochaine.
"Lorsque vous êtes perdu, vous lancez les dés, vous essayez des choses qui ne sont pas raisonnables et ce n’est pas le cas" assure Krack. "Nous avons des discussions techniques très ciblées, nous évaluons les options les unes par rapport aux autres."
"Et même si nous ne voulons pas faire la course depuis la voie des stands, il est très important que nous comprenions les résultats que nous avons dans l’équipe et que nous prenions ensuite des décisions pragmatiques."
"Ce n’est pas facile, mais c’est la bonne façon d’avancer. Les voitures sont complexes et vous essayez de les améliorer en permanence, et lorsque vous apportez des améliorations, nous savons les problèmes que nous avons eus à Austin, je ne pense pas que nous devions les revivre."
"Lors de la course d’Austin, nous étions assez satisfaits de la façon dont les choses se sont déroulées, mais ensuite vous arrivez au Mexique, vous n’êtes pas là où vous pensez devoir être et la voiture ne fait pas ce que vous attendez d’elle."
"C’est quelque chose que nous devons travailler car il y a d’autres circuits avec des virages à faible vitesse et des caractéristiques différentes, il est donc important de comprendre. La meilleure solution pour comprendre est de revenir à quelque chose, de se comparer à ce que l’on connaît, et d’un point de vue technique, c’est la meilleure approche."
L’approche pour la course d’Austin était "la meilleure"
Le Luxembourgeois assure que l’équipe ne s’est pas perdue en route, et il s’agace contre les questions qui reviennent à ce sujet : "Vous aimez nous pousser à dire que l’on est perdus, mais je peux vous dire honnêtement que ce n’est pas le cas."
"Nous analysons nos données et nous essayons d’en tirer les bonnes solutions. Vous devez comprendre que vous avez des circuits très différents. Vous avez pu voir, par exemple, que jusqu’à la troisième journée, il y avait des équipes sur le reculoir que vous n’auriez pas attendues, et vice versa."
"Donc, d’Austin à ici, il n’est pas évident qu’une voiture qui fonctionne à Austin soit mise sur la piste ici et que tout fonctionne. Nous avons vu les Alpine en difficulté, nous avons vu les Ferrari en difficulté jusqu’aux EL3. Et nous avons eu d’autres voitures qui étaient très loin devant et qui se sont retrouvées plus à l’arrière."
"Ce n’est donc pas une tâche facile que de tout comprendre, comment la piste évolue, comment les conditions changent lorsque vous apportez des améliorations. Cela demande du temps et de l’analyse, et je pense qu’il est important qu’à la fin du week-end, vous fassiez une analyse correcte et que vous alliez de l’avant."
"Et la meilleure solution pour comprendre ce que l’on fait est de revenir à quelque chose que l’on connaît, de comparer avec quelque chose que l’on connaît. Et je pense que c’est toujours, d’un point de vue technique, la meilleure approche."
"Nous sommes ouverts d’esprit, les gens travaillent très bien ensemble. Dans le contrôle de la mission, dans tous les domaines qui analysent les données. Et nous nous en tenons aux faits. Personne n’est trop fier pour prendre de telles décisions, la fierté n’est pas un obstacle."
La sortie d’Alonso confirme que ça "ne va pas"
En revanche, Krack admet que l’AMR23 puisse être devenue très difficile à manier, étant donné que les évolutions apportées notamment dans un but de recherche sur le développement n’ont pas du tout amélioré la monoplace. Il en veut pour preuve la sortie de piste de Fernando Alonso au Mexique.
"Fernando a gagné plus de 30 courses, il a remporté deux championnats du monde, et s’il commence à faire des tête-à-queue comme ça, il y a quelque chose qui ne va pas. C’est quelque chose que nous devons reconnaître. Il n’était pas satisfait de la voiture et nous devons lui en fournir une meilleure."
"Je l’ai déjà dit avec Lance et c’est la même chose ici, si nous ne fournissons pas une bonne voiture à nos pilotes, ils sont des passagers, pour ainsi dire. Ils ne peuvent rien faire. Et c’était le cas pour Fernando, je pense depuis le début du week-end."
Il reconnait que Lawrence Stroll, le PDG et propriétaire de l’équipe, n’est pas satisfait, mais dément que le Canadien soit plus agacé que ses employés : "Lawrence n’est pas heureux, mais nous ne le sommes pas non plus. Quand vous avez un si bon début de saison et que vous perdez ensuite votre compétitivité, personne n’est content."
"Nous n’avons pas besoin qu’il nous le dise. Mais nous devons aussi accepter qu’il ne soit pas heureux. C’est la situation dans laquelle nous nous trouvons. Nous sommes une équipe forte et nous devrons travailler en collaboration, avec un esprit ouvert, pour nous en sortir."