Robert Kubica a failli perdre son bras droit en 2011 lors d’un terrible accident de rallye. Après huit années de convalescence et de retour progressif aux sports mécaniques, le Polonais a repris le volant d’une Formule 1 en course pour la première fois cette année, mais avoue que compenser son handicap à la main droite est désormais devenu machinal.
"Je suis comme cela maintenant et je ne sais pas comment font les autres" explique-t-il. "J’ai dû changer les choses pour avoir les mêmes résultats qu’avant. Le succès de ma convalescence, en tant qu’homme, avant d’être pilote, c’est que je ne pense plus à mes limitations. Et que je ne me souviens plus comment je pilotais il y a dix ans. J’ai appris à m’accepter comme je suis."
Cependant, la saison est difficile au volant d’une Williams cantonnée à la dernière ligne de départ, et face à un équipier, George Russell, qu’il n’a jamais battu en qualifications cette année.
"Je suis un sportif, je suis un combattant. Je dois être honnête, me battre pour la 19e place ne m’intéresse pas. Je m’en fous de finir devant mon coéquipier si je finis à la 19e place mais ça ne veut pas dire que je ne donne pas le maximum."
Il quittera Williams et son poste de titulaire après seulement une saison, mais assure ne pas regretter un retour qui est déjà une victoire en soi. En revanche, il admet une certaine frustration face à la F1 moderne, et à l’écart entre équipes de pointe et peloton.
"Il y a des choses qui m’énervent. Je quitte une F1 complètement différente par rapport à celle d’il y a neuf ans. Maintenant, il y a deux F1, celle qui commence dans les trois premières lignes de la grille et les autres. Il y a deux sports différents."