Membre de la « famille olympique » depuis 2012, la FIA va-t-elle suivre la recommandation du Comité international olympique, c’est-à-dire d’exclure jusqu’à nouvel ordre les sportifs russes et biélorusses des compétitions ?
La décision attendue aujourd’hui, pourrait sceller le sort de Nikita Mazepin chez Haas F1 (de toute manière d’ores et déjà grandement fragilisé) ; mais aussi de Robert Shwartzman en F2 ou de Daniil Kvyat, pilote de réserve Alpine (et qui doit courir aussi en endurance avec G-Drive cette année).
Daniil Kvyat a justement voulu s’exprimer dans cette situation : toute prise de parole d’un athlète russe est bien sûr examinée de très près, car elle envoie un signal au-delà du monde sportif.
A l’image du tennisman russe Andrey Rublev, Daniil Kvyat ira-t-il jusqu’à clairement dénoncer l’invasion russe de l’Ukraine, avec bien sûr la menace de répression qui planera sur lui ?
Très clairement, la prise de position du pilote Alpine est une des plus fortes du monde sportif russe jusqu’à présent : il emploie de manière transparente le mot de « guerre » (censuré en Russie) et de conflit en particulier.
Pour rappel, le régulateur russe des médias a ordonné (sous peine de censure ou de forte amende) aux médias de supprimer toute mention des mots « invasion », « offensive » ou « déclaration de guerre » - il s’agit plutôt d’employer les acceptions plus convenables « d’opération militaire spéciale » ou de « maintien de la paix ». Ce que ne fait donc pas Daniil Kvyat.
« J’espère vraiment que la situation en Ukraine trouvera une solution pacifique et que nous pourrons tous vivre en paix. »
« J’espère que toutes les parties pourront trouver une solution en s’asseyant ensemble et par un dialogue respectueux. Cela m’horrifie de voir deux nations sœurs en conflit. »
« Je ne veux pas que les actions militaires et les guerres influencent l’avenir de l’humanité, je veux que ma fille et tous les enfants puissent profiter de ce beau monde. »
Daniil Kvyat lance également un appel : il demande à ce que le CIO ne punisse pas des athlètes personnellement. Mais il est certainement déjà trop tard...
« Je voudrais également m’adresser à toutes les fédérations sportives du monde entier, y compris le CIO : le sport doit rester en dehors de la politique. »
« Et interdire aux athlètes et équipes russes de participer aux compétitions mondiales est une solution injuste et va à l’encontre de ce que le sport nous enseigne sur son principe - l’unité et la paix. »
« Qui d’autre que nous, les sportifs, aidera à rassembler les nations dans les temps à venir ? »
Pour mieux cerner l’importance de la prise de position de Daniil Kvyat, il faut se rappeler que jusqu’à présent, Nikita Mazepin n’avait pas employé le mot de « guerre » ou condamné le recours à la force.
De même le tennisman Daniil Medvedev (numéro 1 mondial) a publié un message ambigu sur les réseaux sociaux, appelant à préserver les rêves de tous les enfants, à lutter pour la justice et la paix dans le monde… un discours lénifiant n’employant pas le mot de guerre, ni même d’invasion.